A mon avis, l' "après", c'est uniquement pour nous, les survivants ô combien provisoires ! Ceux qui sont partis s'en fichent ! Pour les humains, nous pouvons faire ce qu'ils avaient demandé de leur vivant, en respect et souvenir. Ma belle-soeur, mon père, ma mère, avaient demandé à être crématés, ce que nous avons fait. Mais nos chats ou chiens, ne pouvant nous faire part de leur souhait, nous faisons comme nous le pouvons ou sentons.
Il n'y a pas lieu de se sentir coupable, et pourtant, tous, nous l'avons connue, cette culpabilité. Elle prend diverses formes, mais il faut bien se rendre compte qu'en fait, elle n'est que l'expression de notre impuissance devant la mort des êtres chers. De notre colère, tout aussi impuissante...
Et, non, on ne "remplace" pas un disparu aimé. On apprend juste à revivre avec d'autres êtres chers, à nouer d'autres liens affectifs qui, en aucun cas, ne sont une insulte à ceux qui ne sont plus là . Ce serait plutôt un hommage à l'amour que nous leur avons porté, de pouvoir le dispenser à nouveau pour d'autres êtres. Aucun ne sera celui ou celle qu'on a perdu, mais d'autres histoires, aussi belles, vont se tisser entre nous et d'autres êtres vivants.
Et il faut quand même le temps du deuil. Le chagrin ne disparaît jamais complètement, mais il s'adoucit, laisse place aux meilleurs souvenirs. Si on m'avait donné le choix, c'est sûr, j'aurais préféré ne pas naître. Mais étant là à mon corps défendant, j'essaie de faire au mieux avec la donne...
Amicalement Nicole |