Quand je suis allée chercher Gitan au refuge et que la dame m'a dit comment il s'appelait, je n'ai pas beaucoup aimé son prénom. Mais je me suis dit qu'il ne valait mieux pas le changer. Avec le temps, j'ai trouvé que ça lui allait bien, c'était un chat difficile à approcher, c'était quand il le voulait. Il chapardait dans son assiette, un peu comme s'il avait peur que Missy lui vole sa ration. Au début, il prenait les morceaux de viande et partait dans une autre pièce pour les manger. Ca lui a passé quand il a vu qu'il y avait suffisamment à manger pour lui et Missy.
A force qu'il ait toujours peur, après un an, je me suis dit que c'était un chat qui avait peut-être besoin d'une personne qui soit 100% avec lui, une personne âgée ou une personne qui ne travaillait pas. Je croyais qu'il était malheureux. Etrangement, le jour ou j'ai commencé à penser ça (vouloir baisser les bras), il est venu s'installer sur mes genoux. J'ai vraiment eu l'impression qu'il avait lu dans mes pensées et qu'il a voulu me dire. Mais non moi, je veux rester avec toi ! Ca a marché, je lui ai promis de bien m'occuper de lui et d'accepter son rythme et ses besoins dans la vie.
Je peux compter sur mes dix doigts le nombre de fois qu'il est venu sur mes genoux au cours de sa vie. C'était rare et quand cela arrivait, j'évitais de bouger, je profitais de cet instant.
Puis, tout à coup, il s'apercevait qu'il était venu, un peu comme si c'était sans réfléchir et qu'il se rendait compte de ce qu'il avait fait. Alors là , il fallait tout de suite se sauver, parce que ce n'était pas l'endroit idéal. Il faisait de grands yeux remplis de peur et prenait ses pattes à son cou.
J'ai appris à vivre avec ce chat qui préférait être dans son coin et j'acceptais ce qu'il voulait bien me donner. Je me suis aperçue depuis son départ, qu'il y a peu d'anecdotes à raconter, maintenant, je peux me dire que c'est un chat qui a vécu sa vie de manière pépère.
C'est depuis que j'ai su qu'il avait cette vilaine tumeur qu'il est devenu très câlin, comme à chaque fois qu'il était malade, il venait chercher un peu de réconfort. J'ai bien profité de ces deux derniers mois. Je pense lui avoir transmis ma tendresse et lui avoir fait comprendre que je tenais à lui.
Les derniers temps, ça lui arrivait de me miauler dessus comme s'il voulait quelque chose, je le suivais et il m'expliquait qu'il voulait que je reste un peu avec lui sur le canapé. C'était très clair ce qu'il voulait. Il miaulait, avançait, se retournait pour voir si je le suivais, puis grimpait sur le canapé et regardait la place ou je me mettais la plupart du temps, puis se couchait sur le flan. Une fois que je m'asseyais, il se roulait en boule et s'arrangeait pour que son dos touche ma cuisse gauche. Et c'était parti pour un gros ronron.
Plein de souvenirs me reviennent, j'ai eu envie de vous parler de ces petites anecdotes. |