Bonjour Marie,
C'est vrai que c'est une période très douloureuse, d'autant que, même si c'est moche à dire, j'étais beaucoup plus attachée à mon père que je ne le suis à ma mère. Mon père, c'était mon référent, celui qui savait ce que j'ignorais, celui avec qui je passais mon temps à déconner. On se comprenait sans se parler, on était toujours sur la même longueur d'ondes, l'un commençait une phrase et l'autre la finissait. A une époque, nous avons travaillé dans la même entreprise, et un collègue avec qui on plaisantait tout le temps m'avait dit que c'était "redoutable" de se retrouver avec le père et la fille, tant nous étions identiques.
Quant à Yang, ma fifille, je l'adore, mais elle ne m'avait pas "tapé dans l'oeil" comme Ying. Lui, j'avais eu le coup de foudre en voyant sa photo sur le site du refuge. Yang, ça n'avait pas fait tilt, et pourtant elle est belle. Ying avait un caractère en or, c'était un gros nounours très familier avec ses humaines, un vrai guignol qui ne ratait jamais une occasion de nous faire rire, et ce qui n'est pas rien, il se laissait soigner sans broncher. Notre vétérinaire disait que ce chat était une peluche. Je pouvais tout lui faire, jamais il n'a bronché, jamais il n'a eu peur, il n'a certainement jamais imaginé que ma mère ou moi puissions lui faire du mal. Yang, au contraire, est craintive, et en plus elle ne miaule pas, elle couine, un couinement aigu et toujours plaintif, et franchement, il faut l'aimer pour supporter ça car ça tape sacrément sur les nerfs. Je l'aime, ma Yang, j'ai toujours fait et je ferai toujours pour elle comme je faisais pour son frère, mais je ne l'aime pas comme j'aimais mon Ying. Elle aurait eu le caractère de son frère et lui aurait eu le caractère de sa soeur, pour le coup, c'est elle qui aurait été ma préférée.
Comme on dit, ce sont toujours les meilleurs qui partent les premiers. Enfin, peut-être pas les meilleurs, mais ceux que l'on préfère. Je sais qu'il faut laisser du temps au temps, et que ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. De toute façon, on n'a pas le choix, alors...
Marie-Catherine |