Yang a perdu son Ying

Bonjour Marie-Catherine,

Les mots sont pauvres devant votre douleur, je ne peux malheureusement que vous offrir ma présence virtuelle à vos côtés...

Que vous dire, sinon que j'espère que le temps adoucira votre peine...

amicalement,

Anne-Marie

Bonjour Marie-Catherine,
En mars, j'ai eu la chance d'assister à une conférence de Jean d'Ormesson. Je ne peux expliquer ce que son discours sur l'émerveillement, l'étonnement, l'admiration a déclenché en moi mais depuis lors, je lis via internet des extraits de ses ouvrages et des entretiens. Vous êtes en droit de douter de l'au-delà car c'est un mystère mais quelle preuve avez-vous que l'espoir n'est pas permis ? Je me dis croyante mais je ne cesse de m'interroger en cherchant des preuves que je ne peux pas obtenir sur terre. Mon père n'était pas croyant, il a eu un enterrement civil, j'avais 10 ans. J'ai été baptisée "parce que cela se faisait dans la famille". Ma foi n'est pas inébranlable alors que je ne doute pas que 2 et 2 font quatre même si je ne sais pas pourquoi. Le livre Comme un chant d'espérance de cet auteur a conforté mes espoirs." Tous ces scientifiques nous éclairent sur la façon dont a pu se construire l'Univers. Mais pourquoi tout ceci a-t-il été créé? Ça relève de la foi. «Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien?» demandait Leibnitz. Or la nécessité de l'Univers n'est pas nécessaire. D'ailleurs, la science et la foi ne sont pas du tout incompatibles. Il est loin, le temps où Bertrand Russell pouvait, après une longue discussion sur l'existence de Dieu, couper court en disant: «Vous ne m'avez pas donné assez de preuves…» Croire en Dieu, c'est beaucoup plus simple que de ne pas y croire, et c'est beaucoup plus encourageant. On aurait tort de s'en priver!"
"Je suis né dans une famille très catholique, je mourrai catholique. Mais je dois avouer que je ne sais pas. J'espère que Dieu existe. Je côtoie tous les jours, d'un côté, des personnes persuadées que c'est le cas : Chateaubriand, Claudel, Péguy...
De l'autre, des personnes convaincues du contraire : Marx, Sartre... Dans les deux cas, impossible d'obtenir la moindre preuve. J'aimerais y croire. Souvent j'en doute. Je doute de Dieu parce que j'y crois. Je crois en Dieu parce que j'en doute. Disons que... je doute en Dieu. Je me résous donc à ne pas choisir et me range dans le camp des agnostiques."

Alors, doutez, désespérez mais espérez aussi. La vie, c'est un peu comme la pluie et le beau temps, ce n'est pas un long fleuve tranquille. Je n'arrête pas de douter au sujet de la survivance animale car même en ayant la foi, cette question ne semble pas à l'ordre du jour des interrogations des "croyants". Chacun pense à son âme mais à celle de son chat ? On dirait que j'ai parfois en moi un petit "diablotin" qui vient fiche la pagaille même si je suis dans une église ! Donc, ma "fois", je ne peux vous faire croire en Dieu ni vous affirmer que vous reverrez Ying, mais jusqu'à "preuve" du contraire, on peut espérer en Dieu et en cette possibilité d'un après. Avant la mort de Socrate, je pensais vraiment que sa mort allait être un point final, qu'il allait falloir continuer le chemin sans lui, le laisser dormir. C'est ce que j'ai mis sur sa page et sur le livre d'or Incinéris. Je n'effacerai pas ce texte mais chaque fois que je le relis, je me dis que je me trompais. Je n'ai pas dit à Socrate que je le reverrai, ni qu'il m'attende. Je lui ai dit au dernier moment qu'il fallait qu'il fasse dodo. Il a poussé un crie déchirant et ses yeux ont traduit de la peur. J'ai pensé qu'il avait mal et que cette patte tendue en avant et mise dans la mienne était un appel pour que je fasse quelque chose pour lui "enlever" une douleur. Mais, j'ai repassé le film en boucle et alors que je croyais que c'était le dernier épisode, cela a été le début d'un nouveau cheminement. Je m'étais réveillée en pleine nuit alors que j'avais un sommeil de plomb. Socrate n'avait pas miaulé mais il m'avait appelée. Il a cherché son maître en s'agitant, j'ai compris que la fin arrivait, je l'ai réveillé, il lui a fait une lichette sur la main. Mon mari a dit il me dit au-revoir. Socrate n'avait jamais fait cela... Bref, Socrate a senti qu'il allait nous quitter, il nous a attendu, il nous a prévenu. Je n'avais jamais entendu parler du Pont de l'Arc-en-ciel ni de Jean Prieur ni de Laura del Monte. Je ne m'étais pas intéressée à la communication animale. Je n'en avais pas besoin. C'est après que j'ai eu l'impression d'avoir des signes et que j'ai cherché des "témoignages" et il ne se passe pas une semaine sans que je fasse le yoyo entre désespoir et espérance. Ce site est un passage pour certains, un lieu de recueil mais aussi un lieu d'échanges, un jardin du deuil, une patte tendue ou une oreille attentive. Et si c'était vrai ? Qu'avez-vous à perdre de douter ? Merci à ceux qui auront lu. Je vais appuyer sur envoyer en "espérant" que vous ne détruirez pas mon "espoir" car comme avait dit Doris "ne me secouez pas, je suis remplie de larmes" mais que vous répondrez car on avance ensemble pas seul(e).

Bonjour Socrate,

Je ne peux laisser passer votre écrit sans y répondre, tant il exprime ce que je ressens !

J'ai vécu plus ou moins les mêmes choses que vous, Duchesse aussi m'a appelée avant de s'en aller (j'en parle sur sa page d'accueil), bref je vois mille similitudes entre votre cheminement et le mien...

Ne croyez pas que j'aie la réponse à vos questions, moi aussi je me pose les mêmes, je me demande (j'espère) si nous nous reverrons... Tout cela fait partie du grand mystère de la vie.
Moi aussi, j'ai découvert sur ce site le pont de l'arc-en-ciel, et tous et toutes ici présents m'ont tellement soutenue que je ne peux faire autrement que d'essayer de rendre un peu de ce soutien, de cette amitié virtuelle que j'ai reçue...

Merci du fond du coeur, vous avez réussi à rendre sur le papier ce que je ressens et n'arrive pas à exprimer...

Je vous souhaite bon courage dans ce difficile travail de deuil, mais je sais que nos minous sont auprès de nous, "juste de l'autre côté du chemin".

amitiés,

Anne-Marie

"Qu'avons-nous à perdre de douter?" Socrate, ne voulais-tu pas plutôt dire "qu'avons-nous à perdre de croire?" Sinon, le reste de ton post ne fait pas beaucoup de sens, à mon avis.
La foi ne se discute pas. On l'a, on on ne l'a pas. Ceux qui l'ont comme ceux qui ne l'ont pas ont de bonnes (ou moins bonnes) raisons à avancer pour leur croyance ou leur non-croyance. Pour ma part, je trouve impossible de trancher, et je me rangerais plutôt dans le camp des "agnostiques tendance athée", mais pas athée, parce qu'être athée, c'est encore une croyance: celle qu'il n'existe rien au-delà de la vie qu'on connaît, et qui peut affirmer ça? Mais qui peut affirmer qu'il existe autre chose. Alors je reste là, mon cul philosophique entre deux chaises, et même si ce n'est pas la position la plus confortable, c'est celle qui m'insatisfait le moins.
Le Pont Arc-en-ciel... J'en parle, j'imagine mes amours disparus s'ébattant dans l'herbe verte (et qui n'a jamais besoin d'arrosage ni de tonte!) de ce lieu paradisiaque, mais en fait, je n'y crois pas, bien entendu. Mais j'y crois comme à une jolie légende, à quelque chose qui comble un peu, pour un temps bien bref, cet insoutenable absence de l'être aimé. Notre malheur est d'avoir été la victime de la plaisanterie cosmique de la conscience, qui nous fait sentir amèrement la disparition de ceux qu'on a aimé et qu'on sait qu'on ne reverra jamais, en tout cas jamais dans la chair.
Oui, croire en Dieu et en l'au-delà est probablement plus rassurant, plus confortable ! Mais une partie de moi, celle à qui on a fait croire, enfant, que le Père Noël existait, et qui a été amèrement déçue quand elle s'est aperçue que c'était du pipeau, n'a plus envie de gober des fadaises rassurantes. Je préfère me tenir debout en face du vide, de l'inconnaissable, de la question sans réponse et les affronter fièrement sans baisser les yeux. Ce qui, de toute manière, en finale, ne change absolument rien sinon à me permettre de garder mon estime de moi (à peu près) intacte...
Amitiés à tous !
Nicole

Merci Anne-Marie pour votre réponse. C'est peut-être parce que vous me rejoignez que je l'apprécie car elle me rassure et je vous en remercie.
Nicole, merci de ne pas m'avoir laissé le dernier mot . J'ai bien voulu écrire "Qu'avons-nous à perdre de douter?" car il vaut mieux faire l'expérience du doute et laisser une porte ouverte sans réponse que de la claquer. Je fais peut-être fausse-route en vous lisant car mon ego en prend un coup ! J'ai assisté à la conférence de Mathieu Ricard et de Christophe André qui sont venus présenter leur livre trois amis en quête de sagesse dans le but d'apprendre à être une meilleure humaine et à être bienveillante mais il va falloir que je relise le chapitre sur l'ego car j'ai du boulot ! En effet, lire "Sinon, le reste de ton post ne fait pas beaucoup de sens, à mon avis" me blesse. J'avais pris soin de vous demander un peu de clémence dans vos réponses mais Nicole n'y est pas allée par quatre chemins pour donner son point de vue dont je me souvenais au moment où j'avais ouvert le sujet sur l'âme des animaux en parlant de Jean Prieur. Mon objectif n'étant pas de vous démontrer que j'ai raison, je n'ai rien à ajouter.
J'espère que Marie-Catherine répondra après avoir lu mon message. J'ai failli adresser un mail privé mais j'ai choisi le forum pour m'exprimer car je pensais que l'on avance "ensemble" et pas seul(e) sauf que de nombreuses personnes qui apportaient leur pierre au chemin ne viennent plus sur le forum. Il m'aura fallu le temps mais je viens de comprendre.
Je suis comme Socrate, curieuse, donc je reviendrai certainement par curiosité mais je pense que cette fois-ci vous m'avez cloué le bec !

Bonjour à toutes et tous,
J'ai une petite pause dans mon travail et constate que le débat est "passionné" !
J'ai repris la lecture de la thématique lancée sur ce forum en janvier dernier parlant de Jean Prieur cité par Socrate qui aurait atteint les 101 ans et a donc, dans la sérénité, des choses à transmettre.
Cet homme parle de la survivance des animaux et en particulier des chats. il a réuni et a vécu des histoires dans ce sens. Il cite en particulier un cas simple celui de la chatte Sophie que je transfère ici et qui donne confiance :
Voici un autre extrait du livre que m'évoque ce que vous avez vécu.
Sophie la chatte - extrait d'après le témoignage de Geneviève Maugis, demi-soeur de Robert Brasillach. J'avais laissé ma chatte Sophie chez le vétérinaire de la rue André-del-Sarte pour qu'il l'opère. J'étais extrêmement inquiète, et, le lendemain matin, quand j'entendis miauler à côté de mon lit, je pensai:"Tout est fini,Sophie est morte, son fantôme est là pour me dire adieu..." Dieu merci, il n'en était rien, elle était sauvée comme je l'appris dans l'après-midi. Elle était venue en dédoublement m'annoncer sa guérison."
Mais Sophie était très âgée (dix sept-ans), elle mourut quelques temps plus tard. A présent, elle revient périodiquement pour donner à sa maîtresse diverses preuves de sa survivance, de sa présence objective dans l'appartement. Tantôt elle parcourt la salle de séjour avec des miaulements et même des éternuements, tantôt elle se couche, chaude et ronronnante, sur les genoux de Geneviève Maugis qui sent une masse légère, ce qui confirme le fait que le corps subtil a un certain poids et une consistance certaine. Tantôt elle fait ses griffes sur les fauteuils qui maintenant n'ont plus rien à craindre, car ce sont des griffes astrales.
Que ce soit dans l'ordre animal ou dans l'ordre humain, les manifestations visuelles sont plus rares que les manifestations auditives ou tactiles. C'était entre cinq et six heures du matin, ce fut très fugitif et très net. Sophie en bonne santé, au pelage éclatant, regardait sa maîtresse d'un air amusé qui signifiait clairement :"Allons,ne sois pas triste.Je suis là, je t'attends, je suis heureuse."

Alors, déjà, Socrate, je te présente mes plus plates excuses car à aucun moment je n'ai eu l'intention de te "clouer le bec" ! C'est alors sans doute moi qui n'ai pas compris ce que tu voulais dire par "rien à perdre de douter", et j'avoue d'ailleurs, humblement, que je ne comprends toujours pas.
Je relis ton post, et je vois que la citation (de qui?) indique que la personne doute de Dieu, si je comprends bien, et du coup se retrouve agnostique. Mais pour moi, la définition de l'agnosticisme, ce n'est pas ça: a-gnostique, c'est celui qui ne connait pas et ne peut pas connaître, donc le doute n'a pas vraiment sa place, là. Je ne suis pas agnostique parce que je doute de Dieu, je suis agnostique parce qu'il m'est impossible de trancher, comme j'ai dit. Ce n'est d'ailleurs que ma position que j'exposais là, d'autres ont certainement des positions différentes.
J'ajoute que je suis d'accord sur le fait que science et foi ne sont pas incompatibles, puisqu'elles appartiennent à des domaines totalement différents. Nombre de scientifiques ont la foi. On ne peut en aucun cas nier la foi par la science (ni nier la science par la foi, d'ailleurs: les créationnistes sont quand même un peu le bec dans l'eau à ce niveau...).
Il n'était pas non plus dans mon intention de claquer les portes sans réfléchir, mais je n'ai pas non plus envie (en ce qui me concerne, et, à nouveau, cela ne concerne que moi et n'est pas un jugement de valeur asséné aux autres) de contempler indéfiniment des questions sans réponse. Si une question n'a pas de réponse, je l'oublie. Pour moi, c'est ça l'agnosticisme.
Et, pour moi, si l'âme existe, tout être vivant en a une. Il n'y aurait vraiment aucune raison que seul Homo Sapiens Sapiens (qui s'est ainsi nommé lui-même, modestement ( ou alors il bégayait...) en ait une...
A nouveau, toutes mes excuses, Socrate. Je voulais ajouter mon avis à la discussion, pas te piétiner mentalement l'égo !
Amicalement
Nicole

Bonsoir Marie Catherine,
J'ai intercalé le texte de Jean Prieur dans ce débat passionné car, il n'y a pas besoin de parler religion pour parler de la survivance de nos félins dans un autre monde.
De formation scientifique je suis de près des études proches de la science fiction voire des feuilletons à une époque où j'avais la télévision. Un épisode vu la veille au soir m'avait même aidée à voir dans un rêve la solution d'un problème en une nuit.
Même si vous ne croyez pas à ce que les personnes rapportent pour construire ce livre sur l'âme des animaux, il faut savoir que le cerveau humain quand il imagine, ne peut imaginer que ce qui est capable de se produire : le meilleur exemple étant Jules Verne.
Certains cerveaux ont des capacités d'imagination et d'anticipation plus développées que d'autres et aussi des types de perception différentes.
Un de mes domaines de recherche est le style perceptif : je résume en simplifiant par exemple dans le style visuel il y a les dépendants de l'environnement et les indépendants. La vie quotidienne de chacun est différente et peut-être leur rapport avec les animaux.
Peut-être alors que la perception d'un autre monde est-elle aussi différente ?
Peut-être peut-elle évoluer pour différentes raisons ? L'entraînement physique, musical ou autre art développe bien des perceptions différentes.
Voilà un début de réflexion.
A bientôt.
Eveline

Socrate n'est pas rancunier ! Je citais Jean d'Ormesson.

Eveline,
Comme vous parlez de Jean Prieur, je suis retournée lire ce que j'avais mis en sommeil...

Comme il s'agit ici de Ying. J'ai relu l'un de vos témoignages Marie-Catherine. En résumé, vous disiez que Nénette puis Ying et Yang se réveillaient 5 à 10 minutes avant que vous n'arriviez à la maison. Vous aviez également expliqué ce qui s'était produit après le décès de Nénette. Vous ne saviez pas si c'était des "signes".
Alors, il faut peut-être attendre de voir si Ying vous fait "signe".

Bonjour Marie Catherine,
Le temps a peut-être atténué votre désespoir de l'autre jour qui m'a interpellée dans une recherche constructive à trouver une solution pour faire évoluer positivement votre pensée.
De mon côté, je me demande si mon raisonnement, peut-être un peu trop technique, est compréhensible ?
Si vous avez des questions surtout n'hésitez pas car le tout est de vous aider à atténuer votre peine dans un dialogue et une conversation aussi avec les autres membres de ce site.

Le message précédent, si vous l'avez lu en diagonale, ne m'est pas adressé comme je l'avais cru au début en voyant mon prénom en tête mais à vous dans l'essentiel car votre prénom apparaît dans le centre de la phrase.
Excusez-moi si vous l'avez vu, c'est un détail qui me soucie mais, sans nouvelles, je me demande comment allez-vous ?
A bientôt.
Eveline