Brave petite chatte !
On te croyait toute timide...C'était ton apparence, cependant tu nous as montré ton caractère bien trempé lors de certaines aventures. Celle du bourdon nous avait bien fait peur. En vacances à l'Ile de Ré avec Mélusine, j'étais préposée au cat-sitting dans la cour car les murs de clôture étaient bas et les arbres vous auraient permis de passer dans des lieux moins connus.
Parfois, vous n'aviez pas le même terrain de jeu et alors ma surveillance devait s'élargir sur un plus grand territoire m'empêchant d'être aussi attentive pour chacune en même temps. Ce jour là, Mélusine avait du retenir mon attention aussi j'avais relâché mon regard sur tes activités.
Soudain, un vol de bourdon semblât interrompu comme si le disque avait déraillé...Je me retourne et te vois le bourdon dans la gueule toute fière de montrer ton exploit.J'ai bondi sur toi mais tu as couru de toutes tes petites pattes en haut de l'escalier de la chambre. Un balai à proximité me tendait une perche que je saisis afin de monter te chercher et te déloger car tu t'étais cachée sous le lit. Heureusement le bourdon étant plus gros qu'une mouche tu n'avais pu le croquer. Voyant aussi ma peur à l'idée d'une piqûre de cet insecte virulent et peut-être, la comprenant, tu t'étais dit qu'il y avait d'autres moyens pour montrer ta bravoure et tu as accepté de relâcher le bourdon et sortir de ta cachette. Tu semblais intacte et les instants suivants l'ont bien confirmé, juste une grosse peur pour tes parents-chats !

Pouk !
C'était un petit surnom que je t'avais donné par tendresse, dans ta jeunesse, après une séance de jeu avec une bobine de fil. Je gardais la bobine dans la main tout en promenant le bout libre,juste au dessus de l'endroit où tu te trouvais. Ainsi, je te le présentais, puis le tirais lentement puis le remontais d'un coup sec, tu avançais alors une patte vers ce fil. C'était en général à un bout du canapé car tu grimpais ensuite parfois afin de mieux suivre cette drôle de queue de souris.
Puis un jour, j'ai eu la surprise d'entendre de ta part un petit cri très bref : pouk ! L'expression de ton plaisir en pleine excitation pour un jeu qui t'intéressait associé à ton dépit de voir ce fil t'échapper alors que tu rêvais de mettre une patte dessus. Avec le temps, je te nommais Poukette...

Pour toi, chère Mélisande de la part de quelqu'un que j'admire pour une chatte que j'aime :
"Le plus petit des félins est une oeuvre d'art. "
Leonard de Vinci

Ta petite couverture rose,
Tu sais Mélisande que la petite couverture rose que l'on aperçoit sur la photo de ta page a été cousue spécialement à ton intention par ma mère. C'était elle, que j'avais visitée peu de temps après que tu aies posé ta patte d'amour sur ma main. Elle n'avait pu tricoter de la layette pour la petite fille qu'elle n'a pas eue de ma part.
Elle avait donc coupé un pan à l'extrémité de sa couverture, pure laine mérinos, qu'elle estimait assez longue comme cela. De ce pan, elle a cousu deux morceaux afin qu'ils aient une largeur suffisante au total. J'avais reçu ce cadeau dans un colis qui t'était destiné. Depuis, tu en avais bien profité et au moins 2 à 3 ans. Cela te faisait de la chaleur pour le petit dos surtout les vertèbres lombaires et cervicales arthrosées et encore on ne peut se plaindre car certains chats, du fait de ta race, en étaient plus affligés. Maintenant, tu n'en as plus besoin...

Ta douce et délicate patte,
Mélisande, ce matin je pense à toi à cette douce patte que tu avais, un matin au réveil, posée sur une de mes mains, il y a deux-trois ans environ. C'était de l'ordre de tes rares expressions pour exprimer un sentiment lié à une idée profonde que tu souhaitais me transmettre comme la seule fois où, bébé, tu avais grimpé sur mes genoux pour me désigner, comme disons pour résumer, ta nounou.
Ce matin là, c'était fin juillet, je me préparai à partir passer quelques jours de vacances auprès de ma mère âgée que je n'avais pas vue depuis un an. Au contact de ta patte, j'ai senti passer une sensation d'amour qui envahissait tout mon corps, cela disait : "ne part pas, reste avec moi". Cela m'émeut encore de penser que je n'avais pas deux corps, un pour être près de toi et l'autre auprès de ma mère. Du fait de mon handicap visuel je n'ai pas de voiture et ne pouvais t'emmener avec moi. Je te confiais à ton papachat dans un domaine que tu connaissais. Comment te dire que j'allais revenir que le temps sans toi serait difficile à passer mais tout de même court relativement à toute l'année. J'ai du te décevoir car jamais plus tu ne m'as donné ta patte ainsi. Maintenant que tu es que de l'amour, peut-être, comprendras-tu mieux mes limites et le dilemme qui s'est toujours posé dans ces courtes séparations ?
Je confie ce message aux ondes numériques qui sont, peut-être, un moyen d'adresser mes pensées vers toi...

Goutte de lumière
SI vous saviez ce qu'il y a
Dans l'oeil sans fond d'un petit chat,
Qu'il soit jaune, vert ou lilas
Vrai, vous n'en reviendrez pas !
On y voit des oiseaux de lune,
Des palais de laine et de lait,
Le sphinx émergeant de ses lunes,
Et des ballets ultraviolets.
Sur des bassins d'une eau sans rides,
S'épanouit la fleur de lotus
Tandis qu'une main translucide
Peint des soleils sur papyrus.
Tour l'univers est reflété
Dans cette goutte de lumière
Qui ouvre sur l'éternité
Ainsi qu'un hublot sur la mer.
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Marc Alyn, Nous les chats.

Pour toi, trésor.
Le cœur brisé, je suis partie.
A la maison je t’ai cherchée.
Au jardin j’ai cru apercevoir ton ombre,
Mais c’était la mienne.
Le temps qui m’a paru si court avec toi à mes côtés,
S’étire, n’en finit pas,
Et pourtant c’est déjà demain.
Comment ais je survécu à cette nuit sans toi ?
Je te cherche,
Tu es là sur le tapis,
Mais non,
Ce sont mes larmes qui brouillent ma vue.
Des jours, des mois ont passé...
Le vent dans les rideaux,
Un bruit comme des pattes sur le parquet,
Non le chagrin ne m’a pas rendue folle.
Tu es là,
Tout près,
Dans mon cœur,
A l’abri,
Mon chat, mon ange...
Pour toi, petite Mélisande, et ta mamanchat

Deux mois...
J'ai voulu marquer cette date par deux fleurs pour ces deux mois où je n'entends plus tes pattes de velours, qui n'ont jamais sorti de griffes envers qui que ce soit, frôler le plancher de la demeure que l'on partageait...

Une chanson douce...
Mélisande, te souviens-tu de ces petites mélodies que j'avais composées pour accompagner tes jeux le jour, et les berceuses que je te chantais la nuit ? Je les chante toujours pour avoir l'impression que tu es là. Peut-être que tu les entends comme provenant de mon coeur car parait-il certains chants sont célestes ? Pour Noël, elles continueront à aller vers toi qui, maintenant, baigne dans l'amour avec Mélusine...

Un chat passe,
Chère Mélisande avais-tu un petit copain ici ? Ce matin en regardant dans la rue, je vois un chat tigré marcher tranquillement sur le trottoir. Il dépasse la fenêtre de la cuisine et le pin du jardin puis, soudain, il lève la tête, le poil blanc de son cou apparaît, son regard fixe le premier étage...il repart alors en se pressant. A cette distance, je ne pouvais l'intimider car je suis une maman chat cependant ton souvenir, lui, devait le troubler et surtout ton absence.

Petite chatte d'amour,
Aujourd'hui, lors de mon travail alors que je désespérais de cette tâche où le contact avec les humains est trop bref, un jeune de 8 ans a ensoleillé ma soirée car il m'a fait penser et parler de toi. En l'entendant dire qu'il allait rejoindre sa jeune chatte, je me suis dis qu'elle s'appelait Lola. Il a été étonné que je découvre son nom alors qu'il ne me l'avait pas énoncé. Le temps était suspendu... Alors, il m'a raconté que Lola se mettait sur le dos (comme toi) et qu'elle jouait avec lui. Toi, tu prenais cette pose pour me faire du charme...Je lui ai dit que tu avais quitté cette terre et sa sensibilité a compris que j'en étais triste. Seulement, le temps nous a rattrapés : on est venu me dire qu'il y avait un autre enfant qui suivait, le charme était rompu mais j'étais mieux pour accepter mon destin.

que du bonheur pour ces douces peluches....

La lampe d'Aladin,
En cette période de fêtes de fin d'année, pourquoi pas rêver avec toi Mélisande...
Hier, j'observais un tee-shirt de couleur foncée qui venait de passer à la machine à laver et sur lequel j'ai facilement repéré tes petits poils : il y en avait même un à moitié caché dans une couture ! J'en ai pris un entre deux doigts pour le caresser de l'autre main, il était souple et se laissait étirer. Mon imagination me disait que c'était la lampe d'Aladin et que je formulais le voeu de te voir apparaître en entier. Mais ce n'était pas une lampe et j'ai simplement senti, dans cette douceur élastique, un peu de ta présence...Au-delà des cendres qui, elles, sont inertes et ne peuvent prendre une autre vie que, grâce à une terre nourricière et avec des plantes qu'elles vont enrichir. Les tiennes, proposées à ce destin, attendent le printemps pour se transformer en iris mauves à côté de celles de Mélusine.
Tes petits poils, j'en ai encore plusieurs qui jouent à cache-cache sur mes vêtements...

Chère Mélisande,
Ma prose ne vaut pas celle des poètes pour te parler au-delà de ce monde et décrire tous les instants si intenses et précieux que j'ai vécus auprès de toi :
"Que ta voix, chat mystérieux,
Chat séraphique, chat étrange,
En qui tout est, comme en un ange,
Aussi subtil qu'harmonieux !
CHARLES BAUDELAIRE"

Ma petite,
"Ma petite est comme l'eau, elle est comme l'eau vive, elle court comme un ruisseau que les enfants poursuivent, courez, courez, vite si vous le pouvez, jamais, jamais, vous ne la rattraperez !"
Cette chanson car la vétérinaire avait dit la dernière fois "votre petite vous me la ramènerez pour un examen mardi" elle l'a vue avant et elle n'avait plus besoin de rien. Et puis un de mes voisins joue de la guitare et le dernier matin il jouait cette mélodie de Guy Béart. Alors j'ai bondi pour chercher un aliment liquide de meilleure absorption que les nourritures en boites même bien molles en pensant que ma petite, qui ne mangeait pas depuis la veille, risquait l'hypoglycémie. Sur le chemin je chantais, sans arrêt, pour éloigner l'inéluctable, cette chanson : personne ne pourrait me ravir ma petite !

a toi Mélisande un poème où le chat est aussi éternel :
Epitaphe d'un chat
Petit museau, petites dents,
Yeux qui n'étaient point trop ardents,
Mais desquels la prunelle perse
Imitait la couleur diverse
Qu'on voit en cet arc pluvieux
Qui se courbe au travers des cieux ;
La tête à la taille pareille,
Le col grasset, courte l'oreille,
Et dessous un nez ébénin
Un petit mufle léonin,
Autour duquel était plantée
Une barbelette argentée,
Armant d'un petit poil follet
Son musequin damoiselet ;
La gorge douillette et mignonne,
la queue longue à la gueunonne,
Mouchetée diversement
D'un naturel bigarrement :
Tel fut Belaud la gente bête
Qui des pieds jusques à la tête,
De telle beauté fut pourvu
Que son pareil on n'a point vu.
Joachim du Bellay

Bonjour Mélisande,
Tu n'es plus une terrienne et je commence à le sentir, cependant c'est difficile tu sais car les particules d'amour c'est très profond et on n'est pas aidé avec la civilisation du visuel qui a beaucoup d'emprise sur nous. Se brancher sur une autre perception loin des 5 sens c'est tout un art ! Dimanche par exemple, j'ai rencontré un âne dans une prairie aménagée dans une belle région d'Ile-de-France. Il s'est approché et j'ai glissé un doigt à travers le grillage pour sentir sa toison. Entre les deux yeux c'était doux et je pensais à toi qui avait cette même douceur. L'âne m'a alors projeté de sa narine gauche, un souffle chaud. Sur le moment j'ai senti que c'était fort et me suis reculée, l'âne a repris ses habitudes. Seulement quelques temps après je me suis sentie bien : je pense que j'avais reçu quelques particules d'amour...

Tu sais Mélisande, ce soir, j'ai parlé des bénéfices que tu avais eu avec ton ostéopathe à un propriétaire de chien qui avait aussi de l'arthrose et lui faisait des injections locales lombaires car il ne connaissait pas l'ostéopathie vétérinaire. Le chien s'est rapproché de moi et m'a fait un poutou sur le poignet avec son museau.
C'est grâce à ton papachat que tu as pu avoir ce bon traitement ! Avec le maintien de la motricité de tes pattes d'arrière, tu avais pu monter sur le lit et, surtout, cela je ne le savais pas : tu avais ainsi utilisé l'énergie de ta 9ème vie. Ton souhait, tu l'avais réalisé : passer ta dernière nuit à côté de ta nounou.

La nuit n’est jamais complète.
Il y a toujours, puisque je le dis,
Puisque je l’affirme,
Au bout du chagrin
Une fenêtre ouverte,
Une fenêtre éclairée,
Il y a toujours un rêve qui veille,
Désir à combler, Faim à satisfaire,
Un cœur généreux,
Une main tendue, une main ouverte,
Des yeux attentifs,
Une vie, la vie à se partager.
Paul Eluard
Affectueuses pensées petite Mélisande.

Autant j'ai aimé la vie que nous avons eue et toutes ces fois où nous avons joué,
Autant j'étais si fatiguée et j'ai compris que mon temps sur terre était terminé .
J'ai entrevu une image merveilleuse d'un endroit qui est sans chagrin
Où nous nous retrouvons tous pour y passer l'éternité .
J'ai vu le plus beau des arcs-en-ciel et, de l'autre côté, il y avait d'immenses prairies verdoyantes.
Courant à travers prés, aussi loin que mes yeux pouvaient voir, des animaux de toutes sortes resplendissaient de santé !
Et j'ai voulu courir avec eux, mais j'avais oublié de faire quelque chose.
Je voulais venir vers toi et te dire que je suis bien, que cet endroit est vraiment merveilleux.
Et une lueur transperça la nuit,
C'était la lueur de milliers de bougies qui luisaient brillantes, fortes et puissantes,
Et j'ai compris qu'elle venait de ton amour cette lueur dorée.
Même si nous ne pouvons pas plus être ensemble comme avant,
Nous sommes toujours reliées par un fil invisible.
Chaque fois que tu le souhaite tu peux me retrouver, car nous ne sommes jamais éloignées,
Regarde au delà de l'arc-en-ciel et écoute avec ton coeur.