Ma douce Princesse, tu étais belle, digne et courageuse, tu menais les chats du quartier, qui faisaient trois fois ta taille et ton poids, à ta baguette... Tu avais étérecueillie à quelques jours et élevée au biberon, ta mère étant morte. Ma fille voulait une chatte blanche, son père ne voulait pas de chat... quand on t'a vue, noire et un peu blanche, avec le nez tout abimé, tu n'étais pas vraiment ce qu'on avait idée... Et tu t'es blottie sous mes cheveux, et tout le monde a craqué. Tu as grandi ( si peu, tu es restée si petite !)mais tellement dans notre vie, à prendre toute la place. Quand, dûment stérilisée, vaccinée et tatouée, tu es sortie pour la première fois, on a tremblé, bien que le quartier fût tranquille.. On s'inquiétait toujours dès que tu mettais un peu de temps à rentrer, comme lorsque tu t'es laissée enfermer dans la cave du voisin ! Le bonheur de te retrouver, de te serrer sur mon coeur, de sentir le parfum de ta fourrure... Et est venue la fatigue, le manque d'appétit, la pâleur...Le véto a cru à une banale infection, et tu es revenue en pleine forme ! mais il y a eu la rechute, et le terrible verdict: anémie foudroyante. Encore des hauts et des bas, des petits espoirs, des cadeaux de vie encore que tu nous as faits, jusqu'à hier encore ! Mais ce matin, tu étais si lasse, tu commençais à t'essouffler. Il a fallu te laisser t'endormir pour toujours, avant que tu ne souffres.
Nos larmes, à nous quatre, sufiraient à remettre à flot la mer d'Aral.Le vide que tu laisses est immense et donne le vertige. C'est bientôt Noël, et la fête est bien amère.
Adieu, Douce Tounette, comme je t'appelais parfois, adieu ma Princesse Chat.On t'aime à jamais