Bonjour Karikira,
Tous ici comprenons ton chagrin. Tu as fait la seule chose à faire pour son bien, il faut t'accrocher à ça. Comme bon nombre d'entre nous, j'ai dû prendre cette décision, il y a un peu plus d'un an. Je n'imaginais pas pouvoir vivre sans ma Nénette, il a pourtant bien fallu apprendre, car quand on ne peut plus rien faire pour eux, mieux vaut les laisser partir plutôt que les voir souffrir. C'est une "chance" qu'ils ont, contrairement à nous.
J'ai une amie qui a fait euthanasié sa chatte, atteinte d'un cancer. Son mari ne voulait pas se résoudre à cela, alors ils enchainaient les visites chez le vétérinaire qui la soulageait autant que faire se peut. La chatte a souffert, jusqu'au jour où mon amie l'a emmenée pour chez le véto pour le dernière fois. Ce jour-là , elle a eu l'impression que sa chatte lui disait "ça y est, enfin, vous vous décidez à ne plus me laisser souffrir !". Elle a eu du mal à s'en remettre, plus encore parce que la chatte avait souffert pour rien que parce qu'elle n'était plus là .
Environ six mois plus tard, un samedi, ma Nénette est partie elle aussi au paradis des minous, j'ai fait le nécessaire avant qu'elle souffre. Le lendemain, ma mère et moi avions déjà pris la décision d'adopter, et le samedi suivant, nous revenions d'un refuge SPA avec nos 2 loustics. J'ai fait des faire-part d'adoption avec des photos des "p'tits nouveaux", nous en avons envoyé à tout le monde, y compris à mon amie. Peu après, nous en avons discuté et elle m'a dit que, à la seule différence qu'il lui avait fallu plusieurs mois pour cela, elle en était arrivée à la même conclusion : en adopter un autre, ce n'est pas l'oublier, ce n'est pas la remplacer, c'est juste offrir à un autre tout ce que l'on avait encore à lui donner, et faire de deux malheureux des heureux. En mai l'année dernière, leur fils leur a offert une petite chatte qu'il était allé chercher pour eux dans un refuge. Elle m'a aussitôt appelée pour m'annoncer la bonne nouvelle, son mari et elle étaient aux anges, et elle m'a dit "ça fait le cadeau pour la fête des mères, la fête des pères et nos anniversaires !". Une nouvelle histoire d'amour commençait.
Je sais que ça peut paraître dur de parler d'adoption à quelqu'un qui vient de perdre son "bébé poilu", mais cela vaut le coup d'y réfléchir. Je ne dirais pas non plus que c'est facile d' adopter. Les premiers temps où nous avions nos 2 "p'tits nouveaux", quand je rentrais du travail, plus j'approchais de la maison plus je stressais, parce que si j'étais heureuse de les retrouver, ils me renvoyaient en même temps dans la tronche que, forcément, ce n'était pas ma Nénette que je verrais en rentrant. Mais s'ils n'avaient pas été là , j'aurais dû supporter le vide de son absence, et ça, ç'aurait été pire. Cela fait maintenant 13 mois que nous les avons adoptés, cela ne m'empêche pas de penser à ma Nénette tous les jours, d'en avoir les larmes aux yeux, mais eux sont là et ce n'est que du bonheur.
Voilà , Karikira, ça c'est mon histoire, ça a été ma façon de gérer son "départ", elle vaut ce qu'elle vaut, mais je n'ai pas regrets. Courage à vous, et viens nous parler de Bouboule aussi souvent que tu en as besoin. Marie-Catherine |