Bonsoir,
Je voulais vous dire :
Je vous remercie tous et toutes pour vos messages, fleurs, mails.
J'ai du mal avec le cimetière.
Comment vous dire, quand je vois Miya, ma TiMiya sur sa page (page sur laquelle je n'ai toujours pas raconté son histoire), je trouve que c'est monstrueux. Monstrueux, parce qu'elle ne devrait pas être là , que çà me semble encore irréel, et que pourtant c'est réel, puisque quand j'écris ces mots, elle n'est pas là , qu'elle ne me parle pas, elle qui me parlait tout le temps, et que je ne sais toujours pas comment faire avec son absence. Je lui parle encore plusieurs fois par jour. J'allume des bougies devant une de ces photos imprimée sur du papier ordinaire, mais qui a le mérite d'être d'un format A4. J'essaie de vivre sans elle. Je fais de la kiné respiratoire une fois par semaine. Je parle de Miya à la Kiné.
Je vois régulièrement le "maitre" de Chatounet, le chat tigré que l'on voit avec Miya sur l'une des photos de son album (Miya et moi même avons vécu avec Chatounet au début de notre histoire) Je parle à Chatounet et naturellement me vient le mot Ti, (comprendre dans mon langage "Petit"), terme que j'employais toujours avec Miya, ma Ti, ma TiMiya. C'est dans ma bouche quelque chose d'affectueux, de tendre, que j'ai employé autrefois avec des chats de la rue : "Tinoir", "Tigris", ainsi furent (mal?) nommés des chats sans nom, sans "maitres", recueillis par moi.
Avec Miya, cela m'est revenu naturellement, ce fut donc Ti et TiMiya entre nous et je crois que c'était bien ainsi.
Aujourd'hui, je ne sais trop comment faire avec le cimetière. Au début, j'ai été très touchée par toutes les marques de sympathie, les fleurs, les mails, les messages. J'ai lu les histoires de ces chats aimés, j'ai regardé les photos des albums. J'ai lu la peine, la souffrance, de ceux et celles qui les pleuraient. Alors, j'ai fleuri les tombes avec parfois un mot, mais toujours assez court, je ne sais pas faire autrement, je suis mal à l'aise avec la mise en mots des sentiments. Mais fleurir les tombes des chats des personnes qui avaient fleuri la tombe de Miya me semblait une évidence.
Ensuite est arrivé ce "bug" avec les fleurs, j'en ai parlé brièvement sur le forum. J'avais des messages d'erreur sur mon PC qui entrainaient l'apparition de fleurs en plusieurs exemplaires sur la tombe de Miya et celles d'autres personnes.
J'ai alors découvert qu'en dehors de ce "bug" je pouvais mettre volontairement jusqu'à 5 (ou 6, je ne sais plus soudain) fleurs par jour sur la tombe de Miya. J'ai alors fait cela.
J'ai alors également moins fleuri les tombes de vos chats et je vous prie de me le pardonner, pour Miya.
Il est possible qu'au fil des jours, je pense qu'il est honnête de vous le dire, je ne fleurisse plus que la tombe de Miya.
Je vous l'ai dit, en préambule :"J'ai du mal avec le cimetière".
J'ai du mal avec le forum également (je me fais violence ce soir, pensant que je vous le dois, vous qui m'avez lu, écrit, aidé). J'ai voulu parler de la pétition par rapport au mec qui jette de l'acide sur des chats à Bagnolet. Dans ma jeunesse, je manifestais beaucoup, aujourd’hui je suis devenue une pro en signatures de pétitions (droits humains et animaux) Lorsque le sujet est arrivé sur le forum, j'avais déjà signé la pétition, aussi je me suis dis à quoi bon dire que je l'avais déjà signée parce que je reçois toutes les pétitions de change.org ? Les abattoirs et la dernière révélation de la formidable association L214, c'est hélas pareil, et le mérite en revient à l'association qui arrive à ébranler les consciences et non à moi qui me contente de suivre et soutenir de loin leurs actions...
Ce message est hélas, ainsi que je le craignais, à l'image de ce que je suis, juste perdue...
Ne me répondez pas, ne me jugez pas.
"Ne me secouez pas. Je suis plein de larmes" (Henri Callet)
Comme le texte de Christian Bobin mis sur la page de Miya, ces mots d'Henri Callet me sont venus.
En effet, après la mort de Miya, j'ai été submergé par le silence de mon studio, silence de l'absence de Miya. Me sont alors venus ces mots "un silence assourdissant". J'ai vécu quelques jours avec ces mots. Puis, je me suis demandé d'où me venaient ces mots et je les ai retrouvés dans un livre lu autrefois. Ils sonnaient tellement justes, tellement vrais, que je les ai mis sur sa page.
Depuis, me sont donc venus ces autres mots : "Ne me secouez pas. Je suis plein de larmes"
La bougie tremble et semble animer la photo de Miya. Je lui dis :"Ma Ti" avec des larmes dans la voix. Elle ne me répond pas. |