Réglisse nous a quittés

j’espère ne pas avoir été trop incisive hier soir et ne pas vous avoir imposé de nouveaux questionnements, je partage votre chagrin mais je trouve très dures les accusations que vous vous infligées, d'autant qu' elles ne sont pas justifiées. Votre premier geste était bien de soulager Réglisse . Je ne tente que de vous apporter du réconfort, pour moi, le mal d'autrui n'est pas qu'un songe.
Courage et amitiés
Jeannie

non Jeannie, pas d'inquiètude là-dessus... vous lire tous et toutes m'aide de toutes façons...
je me sens très coupable car j'étais (je suis toujours) fatigué, très, et je n'ai pas pris les mesures nécessaires pour me reposer à temps et éviter un drame, celui-là ou un autre et je trouve très injuste que ma Réglisse qui était très naïve, très "crème" ait fait les frais de cette situation...

...je vis tout ça très mal... faire le deuil de Parnelle a été long, douloureux et difficile mais j'étais parvenu à la mettre au chaud dans mes souvenirs, dans mon coeur, j'arrive maintenant à regarder ses nombreuses photos sans souffrance, c'est même plutôt agréable parfois de repenser à tous ces moments avec elle.

Longtemps, Réglisse a juste été là puis j'ai commencé à la remercier d'être là et il n'y a pas si longtemps je commençais à me lâcher vraiment avec elle, à lui dire et à lui faire comprendre que je l'aimais pour ce qu'elle était elle. Elle s'en est allée alors qu'une vraie histoire était en train de décoller vraiment. En plus de la tristesse et du manque, il y a une immense frustration...

je vais changer de clinique...

quand Parnelle est partie, je me suis senti soutenu... coups de téléphone, réponses, soutien moral de tous... lorsque son urne est arrivée, un véto m'a pris dans une pièce à part et m'a ramené l'urne personnellement, il est resté un long moment avec moi pour m'écouter...

avec Réglisse, ça a été une toute autre histoire... le même véto qui m'avait dit la veille "elle a fait le plus dur" et "je ne crains plus pour sa vie" m'a annoncé sa mort un mardi matin, puis "vous voulez la voir?" mon désarroi m'a amené à dire "à quoi ça va servir?" réponse "ah ben, c'est vous qui voyez"...j'y suis allé bien sûr... j'ai dû attendre à l'entrée et je l'ai vu la transporter enroulée dans une serviette pour l'amener dans une pièce...

dix jours plus tard, on m'a remis l'urne de Réglisse, à peine déballée, dans du plastique de merde, à l'accueil, "voilà, au revoir", je n'ai vu personne, je ne vous raconte pas comment je me suis senti comme le gros con qui avait fait n'importe quoi et avait tué son chat...

plus tard, encore quelques jours plus tard, j'ai emmené Sammy en consultation à cause de son reste de Coryza, autre véto, quelqu'un qui me connait depuis 17 ans pourtant, j'essaie de poser quelques questions pour Réglisse "ah c'est pas moi qui m'en suis occupé", j'essaie de savoir ce qu'il pensait du comportement de ma minoune avant que je fasse ma connerie "on s'en fout, qu'est-ce que ça change?"...

le temps passant, j'ai lu beaucoup et j'ai fait des maths, avec un produit qui contient 450mg de Bifenthrine (dans 500ml) il aurait fallu au moins 175mg pour atteindre un niveau létal (DL par kg x poids du chat), soit que je l'asperge de plus d'un tiers de l'aérosol...or il y a eu deux ou trois pulvérisations cette terrible nuit..

ceci renforce ma conviction que si mon geste a été néfaste, il n'était peut-être pas la seule cause du décès de ma p'tite glue. Soit elle avait une attaque de parasites auquel cas ce que j'ai fait a emporté une minoune hyper-sensible à ce genre de produit (que par ailleurs j'utilisais sans en connaitre les dangers dans la maison depuis des mois ) soit il y avait autre chose, et ce que j'ai fait a précipité les choses en mal, a aggravé une situation qui était mauvaise au préalable...bref, je tente de contacter la comportementaliste pour lui décrire l’état de ma mimine avant mon geste, je laisse deux messages...rien, pas un coup de fil...

1) la minoune a été traitée rapidement (le véto lui-même m'avait dit qu'elle avait seulement quelques symptômes) 2) le lendemain soir, son pronostic vital n'était plus engagé... même si j'ai suffisamment de raisons de m'en vouloir à moi, il me semble que je suis en droit de me poser et de leur poser quelques questions, non?

Et au bout du compte, me connaissant et sachant la situation familiale extrêmement difficile que nous vivons, qu'est-ce que ça leur aurait coûté de me dire "écoutez, la toxine qu'elle a reçu n'a rien arrangé mais franchement on pense qu'il y avait un autre problème"... ainsi je n'aurais eu que le chagrin, c'est bien assez lourd ... là, j'ai en plus la culpabilité, la honte et des questionnements sans fin...

Dommage, ils ont un bloc opératoire, une comportementaliste, un service de garde… mais pour moi c’est fini…

Migisa,
Je suis de tout coeur avec vous. Je vis les mĂŞmes interrogations en ce moment suite Ă  la perte de mon amour de Poupougne.
On cherche par tous les moyens un sens Ă  la disparition de son petit ange, mais il n'y en a aucun. Seulement le vide effroyable que l'on ressent.
Je n'arrête pas moi aussi de ressasser ces 2 dernieres semaines. Je me fais plein de reproches, forcément car j'aurais pu agir autrement. Mais est ce que autrement aurait pu changer quelque chose? On ne le saura jamais et c'est ce qu'il est douleureux. On aimerait tellement avoir des réponses et des certitudes.
Votre petite Réglisse a été prise en charge très rapidemement, vous avez eu les reflexes qu'il fallait après avoir réaliser votre erreur.
Moi aussi, j'en veux beaucoup aux vétos qui ont pris en charge mon Poupougne. Je les rend en parti responsable de ce qui c'est passé. J'ai un autre chat et je ferais toutes les cliniques du département jusqu'à ce que j'en trouve une qui soit à la hauteur au niveau de la prise en charge du chat, de sa douleur et qui éprouve un peu de compassion aussi pour ceux qui l'aiment.

Bon courage Migisa, je partage votre peine

j'avais pris un RV avec la comportementaliste Ă  ma clinique... j'en sors...

pour commencer, disons que sa gentillesse et sa qualité d'écoute vont compenser pour la faible réponse initiale que j'ai reçue en termes de compassion...

sur le comportement de Réglisse cette terrible nuit, elle est plutôt d'accord avec moi, une "attaque" de parasites (puces...) est peu probable, pour elle, il s'agissait d'une très grosse crise d'anxiété, mais en l'absence d'autres observations ou tests, il est absolument impossible d'en déterminer la cause (psychologique, organique...)

sur le décès surprenant de Réglisse, elle concède que le docteur qui s'est occupé de la mimine s'est montré optimiste bien trop tôt... elle m'a expliqué que les études de toxicité complètes sur toutes les "-thrines" (permethrine, bifenthrine...) sont relativement récentes (quelques années) et malheureusement plutôt parcellaires: seuils de tolérance, âge/sexe/variétés de chats... Après une brève rémission, le foie qui stocke la toxine peut à nouveau en rejeter et provoquer un accident neurotoxique fatal. Etant donné que la mimine a été secourue très rapidement et a reçu une dose plutôt faible, elle convient qu'il devait y avoir chez elle une sensibilité prononcée, d'autres chats auraient eux survécu...

Elle a essayé de me convaincre de voir ça comme un accident amplifié par de la malchance. Là c'est plus difficile. Certes, j'étais alors (et depuis un moment) dans un état d'épuisement total qui m'a privé de discernement [edit: il faut y ajouter une ignorance crasse sur ce type de produit] mais bon, ça me fait une belle jambe, mon geste l'a emportée loin de moi. Je devrai vivre avec, ça c'est possible, me pardonner, ça sera beaucoup plus dur.

tout ça est bien difficile à vivre...

je ne m'explique toujours pas ce qui s'est passé dans ma tête cette horrible nuit... une espèce de mécanisme du style " quelque chose la dérange + les loirs = puces !!" le tout sur fond de fatigue et de panique... et une décision aux conséquences désastreuses.

Peut-être avait-elle bien autre chose, une souffrance derrière? dans tous les cas ma réponse était inappropriée, complétement à côté de la plaque. Si j'avais attendu ne serait-ce qu'une demi-heure pour voir comment son comportement évoluait, elle se serait peut-être calmée ou alors je l'aurais emmenée aux urgences véto pour voir ce qui n'allait pas. Au lieu de ça, je lui ai mis cet insecticide dont je ne soupçonnais pas la profonde toxicité.

Je ne la reverrai jamais et ça me bouffe parce qu'elle et moi c'était bien parti pour une très très belle histoire. J'ai quand même pu lui faire sentir au cours des derniers mois combien j'étais heureux qu'elle soit ma minoune adorée et je suis certain qu'elle le ressentait parfaitement, des tas de petits détails dans son comportement me le montraient...

bonjour,

j'ai lu rapidement vos messages, vos inquiétudes, vos questionnements...
mais je pense que vous devez arrĂŞter de vous torturer l'esprit.
sans doute comme les vétos qui sont passés à autre chose et chez qui vous n'avez pas forcement trouvé de réconfort...
on ne sait pas ce qui a vraiment pu se passer, parfois on peut donner une explication et quelquefois on peut passer à coté d'un diagnostic, on pense que c'est un cas connu...Mais on ne dispose pas de tous les paramètres on agit en complète incertitude parfois en mesurant des risques, les bénéfices et les avantages...mais la nature, la biologie, les contextes environnementaux et physiologiques nous échappent aussi et ce qui peut se révéler simple peut devenir rapidement compliqué...

je comprend mon véto quand il passe à autre chose....Après la mort de Thales j'ai évidemment parlé de mon chat...Mais j'ai vite compris que cela ne servait à rien d'en reparler, de ressasser...et en mm temps, je suis pareille dans la vie : j'ai du mal à écouter les gens trop longtemps....il faut avancer...
pourquoi parler du cas quand il y a plein d'autres animaux en difficulté sur lesquels il faut porter toute son attention et sa concentration pour éviter l'incertitude et ne pas commettre de fautes....c'est surement ce que pensent vos vétos.
je peux paraître dure..et pourtant loin de moi l'idée de l’être...

je pense que vous avez fait ce qu'il fallait au moment T, que vous avez juger la situation et que vous avez pris une décision en ayant pesé, même inconsciemment, les bons et les mauvais points. Ce n'est pas évident de toujours tout comprendre et ce n'est pas évident de se dire que l'on ne peut pas tout comprendre ni maitriser...

j'entends ce que vous me dites et oui, il faut que je passe Ă  autre chose moi aussi...

par contre quand vous écrivez "je pense que vous avez fait ce qu'il fallait au moment T", je ne crois pas non, si le moment T est quand j'ai compris que j'avais fait une erreur, alors oui, je sais que j'ai réagi vite et bien: coup de fil, la mimine dans sa boîte et à fond sur la nationale, direction la clinique en pleine nuit...

en revanche ma décision de lui vaporiser de l'insecticide a été complétement irrationnelle, encore une fois il fallait vraiment que je sois extrêmement fatigué (je l'étais et c'est ma seule "excuse") pour avoir l'idée d'utiliser un insecticide directement sur ma petite chatte. Bien sûr tout le monde ne sait pas que beaucoup de ces produits contiennent une toxine très dangereuse pour les chats (je ne le savais pas alors) mais avec ou sans toxine, l'idée même d'utiliser un aérosol ne me serait jamais venue à l'esprit si j'avais été en pleine possession de mes moyens.

J'essaie de me raccrocher à ça pour éviter que ça ne me bouffe encore plus, j'ai déjà assez à faire avec la tristesse.

Quand on perd son compagnon, on se sent toujours coupable. Je me souviens pour Parnelle, je me suis inutilement torturé alors que son heure était venue, point. Avec tous ses antécédents (elle a vécu avec près d'un poumon en moins), c'est même miraculeux qu'elle ait passé le cap des quinze ans. Réglisse, c'est différent, elle était jeune et pleine de vie, d'avenir... et un geste que j'aurais pu contrôler si j'avais eu toutes mes facultés l'a enlevé de ce monde. Dans ce cas, le sentiment de culpabilité est dur à combattre...
J'essaie, parfois j'y arrive, parfois je succombe...

Migisa,
Il faut lutter de toutes vos forces contre ce sentiment de culpabilité. Il n'apporte rien de bon et vous empechera de faire votre deuil. Quand ce sentiment vous submerge, essayez de penser aux jours heureux avec Réglisse, à l'amour que vous lui avez donné, aux moments complices que vous avez eu. Effacez de votre mémoire ces 5 minutes où vous n'étiez pas vous-même et qui vous ont conduit à faire cette bétise. Ce n'était pas vous à ce moment là, vous êtiez trop fatigué, trop accablé de soucis. Ne vous torturez pas. Pardonnez vous ce geste, on commet tous des erreurs.
Laissez vous allez au chagrin mais pas à la culpabilité. Luttez contre ce sentiment, ne le laissez plus vous submergez

Bsr j'ai lu avec les larmes aux yeux les émouvants témoignages que vous avez rendu à votre magnifique petite Réglisse mais cessez de vous culpabiliser ainsi, votre peine s'en atténuera un peu gardez seulement en tête les merveilleux souvenirs de cette petite friponne, tous les moments de joie qu'elle vous a apporté durant les années qu'elle a partagé avec vous ces instants-là resteront gravé à jamais en vous. J'ai perdu il y a bientôt cinq ans mon petit chaton Diamant à seulement 9 mois sans en connaître les raisons j'ai pensé au poêle à pétrole que j'avais laissé allumer toute la journée la veille (monoxyde de carbone) car cette nuit là ma petite king charles Pénélope est décédée et le lendemain ce fût le tour de mon diamant mais à cette époque j'avais encore deux autres king charles et mes deux chats sweet et minette qui eux n'ont rien eu de plus je pense que j'aurais été intoxiquée également. Je me suis longtemps torturée sur les causes de leur départ, me sentant coupable mais je n'aurais jamais de réponses concrétes alors maintenant je me dis juste que c'était leur destin et que je n'avais aucun pouvoir dessus à mon grand détriment. Mes amitiés

il y a deux mois, le 29 septembre, Réglisse passait ses dernières heures dans sa maison, à mes côtés... je ne me doutais pas qu'en pleine nuit, un drame allait se jouer.
J'ai tellement de chagrin.

Je suis de tout cœur avec vous Migisa. Je vais fleurir sa tombe.

Amitiés.
Elise

Bon courage Miguel, je suis de tout coeur avec vous.

Il y a deux mois, ma petite Réglisse quittait ce monde dans la nuit, par ma faute…
Je n’ai guère évolué depuis.

Je suis triste. Elle était un merveilleux compagnon de jeux et une formidable bavarde. La maison est calme sans elle, bien trop calme. Elle pouvait être fatigante parfois tellement elle brassait de l’air, mais ses clowneries me manquent. J’ai une impression étrange, comme si elle avait créé des tas de rituels pour marquer son empreinte avant de disparaître à jamais. Elle n’a vécu que 27 mois à mes côtés mais comme elle ne sortait presque pas, je l’ai vue évoluer deux ou trois fois plus que Parnelle au même âge… Réglisse était bien trop jeune pour partir, c’est injuste, elle a été juste une étoile filante, mais elle a brillé de mille feux.

Je suis en colère, toujours, contre moi. Je croyais savoir plein de choses pour protéger mon chat (les dangers du paracétamol, des produits pour chien, de certains produits nettoyants …) mais je ne savais rien de rien de la permethrine et de ses dérivés. En colère surtout parce que j’aurais dû prendre les mesures nécessaires pour me reposer, être lucide, avant que l’épuisement n’impacte ma santé, ma vie professionnelle et me coûte en plus ma petite chatte.

Je suis frustré. C’est d’ailleurs ce qui domine, le sentiment d’un immense gâchis. Réglisse et moi, c’était parti pour quelque chose de grand. Je m’étais pris à rêver de cette minoune si originale vivant à mes côtés 18 ans ou plus. J’ai mis des mois et des mois à me lâcher et enfin c’était arrivé, je l’adorais et j’étais bien payé en retour. Elle qui m’avait adopté sans retenue dès le départ redoublait de marques d’attention, elle ne me lâchait plus.

J’ai Sammy maintenant, c’est un bon chat, très doudoune, très affectueux et très content d’être avec nous dans une maison. Je vais laisser faire les choses, le laisser venir et me laisser aller, le temps fera son œuvre, dans le bon sens certainement.

Le très beau cadeau que m’a fait Réglisse a été de me montrer qu’on peut aimer encore un autre chat, aussi fort…et malheureusement d’avoir à nouveau beaucoup de chagrin.