Réglisse nous a quittés

Courage Migisa,
Le temps atténuera notre chagrin, c'est certain. Pour l'instant, on en est encore à l'acceptation de leur départ: c'est déjà pas évident de se dire qu'on ne les reverra plus, que le temps va passer sans eux et qu'on va finir par s'habituer à vivre dans leur ombre.
RĂ©glisse a su vous faire ouvrir votre coeur Ă  nouveau, et quand il sera temps, vous ferez de nouveau une belle rencontre

un membre d'un autre forum construit des histoires en "prenant" le point de vue du chat...

j'ai pris l'idée, comme j'ai pas mal besoin d'exorciser en ce moment j'ai écrit ça:

"C'est la nuit, il est tard, j'ai mal, je suis inquiète, je ne sais pas trop ce que j'ai, alors je cours et je grogne... mon maître se réveille en sursaut, il me regarde, il se demande ce qu'il se passe, je vois qu'il est inquiet. Il me prend dans ses mains et me repose sur ma couette mais moi ça ne va pas, je m'enfuis dans le couloir, dans son bureau, en bas, il me suit...ah j'aime bien ce petit meuble, là où il y a les serviettes, je vais aller là, ça va me soulager. Mon maitre revient me voir mais moi je ne tiens pas en place, j'aimerais bien que ça cesse.

Je l'entends, il est parti dans la cuisine, qu'est-ce qu'il fabrique? Je vais remonter là-haut et me mettre sur le vieux lit qui sert qu'à moi dans le bureau, mais qu'est-ce qu'il fait, c'est long. Ah, le voilà qui revient, il met sa main sur ma tête et me met un truc qui fait pssshhh sur le dos et sur le ventre... ah, j'aime pas ça du tout, je vais retourner dans sa chambre.

Mais qu'est-ce qui m'arrive, tout tourne, j'arrive pas à tenir debout !!?? et lui, qu'est-ce qu'il a à s'affoler comme ça? Je vais me mettre sous la couette comme ça je serai tranquille. Il parle à quelqu’un là ? Qu’est-ce qu’il fait, oh ça tourne, je ne me sens pas bien du tout…

Ah non, pas la caisse, je sais très bien ce que ça veut dire, je veux pas aller là-bas. Bon, bon, ne crie pas, j’entre dedans . Il a l’air tellement inquiet, j’ai peur et je me sens toute drôle, j’ai du mal à rester debout et ça me met en colère. Il fait froid dehors même dans la voiture… j’ai de plus en plus peur, mon maitre me parle beaucoup et très très fort, je lui réponds, pas besoin de parler si fort, je ne suis pas en train de dormir, j’entends bien ce qu’il me dit, pourquoi est-il si affolé ? On va aller là-bas et on va revenir, pas la peine de faire autant d’histoires mais bon, je réponds, il aime bien que je lui parle.

La clinique ! J’aime pas trop et je vais pas me laisser faire. Il y a un type en blouse blanche qui me rase les poils et cherche à me faire une piqûre. Ca tourne de plus en plus, j’ai le coeur qui bat vite et ils m’énervent tous les deux à vouloir m’immobiliser pour faire je sais pas quoi. Je vais crier et me débattre pour leur dire que je suis pas contente du tout. Aie, une deuxième piqure et je me retrouve sur le sol, ils arrêtent de m’embêter. Je tiens plus sur mes pattes… tiens ? les genoux de mon maître, je le regarde droit dans les yeux, il en fait une tête ? Ca veut dire quoi « pardon » ? L’autre lui dit de s’en aller, mon maitre pleure, c’est bizarre tout ça…

On me douche. On m'a mis une espèce de tuyau à la patte. Je dors un peu. C’est le matin, il y a des dames qui passent, je suis dans une cage je crois. Je vais feuler pour montrer que je suis pas contente. Le temps passe. Je ne sais plus si c’est la nuit ou le jour, je n’ai pas faim, je n'ai pas trop envie de me lever non plus. j'ai revu le type en blouse blanche, enfin, je crois...on m'a enlevé le tuyau tiens? je ne m'en étais même pas rendu compte...

Il fait nuit à nouveau, j’espère que mon maître ne va pas tarder à revenir me chercher, il avait l’air tellement inquiet et si triste… ...qu’est-ce que j’ai sommeil…je m’endors…je m’endors… je m’en….je… »

J'ai pleuré tout ce que j'ai pu après, ça ne fait ni du bien ni du mal, c'est juste comme ça...

Je ne peux que partager ce moment douloureux avec vous Miguel, je comprends votre peine et j'espère qu'elle s'apaisera avec le temps.

Miguel, ça me fend le cœur de vous lire. Vous êtes en train de vous torturer l'esprit et vous allez tomber malade. Chassez ce sentiment de culpabilité de votre esprit ; vous avez vraiment tout fait pour la sauver en plein milieu de la nuit (je ne sais pas si j'aurais eu votre rapidité) et surtout vous étiez un merveilleux papa pour elle (je lis tous les jours les histoires de Réglisse). Pensez aux merveilleux moments passés avec Réglisse ET CONTINUEZ A NOUS LES RACONTER. J'espère qu'avec le temps, vous pourrez penser à elle sans culpabilité.
Je vais déposer un bouquet sur vos 2 trésors et ceux de vos parents.

Je suis de tout cœur avec vous.
Elise.

C 'est très touchant de vous lire dans cette histoire où Réglisse devient le narrateur mais que c'est DUR! Je n'ose imaginer la douleur que vous vous infligez, elle me fait très mal. Et que faire pour vous aider?? Si c'est un moyen pour vous d'évacuer, il faut bien sûr continuer à écrire, mais je trouve que vous êtes très très dur envers vous.
Je ne souhaite qu'une chose pour vous, que votre peine s'apaise.
Moi aussi, je suis de tout cœur avec vous, c'est d'ailleurs le piètre et seul soutien que je puisse vous apporter, et je continuerai de vous lire.
Courage Ă  vous, Miguel.
Jeannie

Si Réglisse avait pu parler, elle n'aurait pas raconté ce que vous lui faites dire et ressentir cette nuit-là. Jeannie a entièrement raison, vous êtres trop dur avec vous-même. Essayez d'occulter de votre esprit ce douloureux moment et ne vous faites pas de mal inutilement.
Quand vous racontez vos moments de complicité avec elle, j'adore vous lire par contre car c'est raconté avec tellement d'amour et de tendresse.
Vous pourriez aussi nous parler de Sammy...

Amicalement.
Elise

Oui comme le dit Elise, les histoires de Réglisse écrites pour Réglisse sont belles, pleines de tendresse avec parfois cette pointe d'humour qui leur rajoute du piment. Elles sont vivantes, on imagine bien Réglisse et toutes ses facéties et vous, permettez moi Miguel, vous amusez comme un fou . Cependant si écrire, mettre des mots sur votre immense peine peut vous apaiser, vous libérer, il faut continuer, je et nous vous lirons, il faut aussi savoir évacuer le trop plein et ce forum est, je le pense, aussi fait pour cela.
Mais pour vous, lors de vos questionnements et de vos accusations ,soyez moins dur envers vous, c'est si terrible de se foutre une telle pression.
Allez courage, il ne m'est pas possible de rester indifférente à une telle douleur que je trouve trop sévère.
jeannie.

(J'espère que vous ne vous dites pas" qu'est ce qu'elles me gonflent celles- là)

je m'amusais comme un fou, oui, c'était formidable, comme équivalent il n'y a que Parnelle en extérieur mais à la maison , Réglisse était une coquine incroyable...c'est hélas du passé

non, vous ne me gonflez pas du tout, merci pour votre soutien, tous et toutes :)

ça a été dur aujourd'hui, je ne sais pas trop pourquoi. J'essaie de déculpabiliser mais je ne crois pas que j'y arriverai vraiment, au mieux, je vivrai avec sans trop y penser un jour mais bon, c'est mon geste qui a tout précipité, quoiqu'elle ait eu cette nuit-là.
J'enrage aussi, j'avais eu la chance d'avoir une minoune encore très spéciale et très originale, après Parnelle, c'était inespéré ... et je n'ai pas su la garder.

c'est drôle mais j'en ai presque marre de vivre là où je vis. La maison est bien pourtant, c'est tranquille et il y a un immense jardin mais ça me pèse. Je me retrouve dans la même situation que dans la maison précédente, j'y voyais Parnelle partout, dans tous les recoins qu'elle avait pu explorer, où elle aimait dormir ou jouer, tout ça malgré la présence de Réglisse.

On a quitté ce logement pour tout un tas de raisons et se retrouver dans un endroit "neuf", pour un nouveau départ sur bien des plans a été une bonne chose. J'étais presque soulagé de me trouver dans un endroit que Parnelle n'avait jamais connu. Et là, pareil, malgré la présence de Sammy (enfin, la journée il est surtout dans le jardin) le petit fantôme de Réglisse hante les lieux... je la vois partout, dans ma chambre, dans l'escalier qu'elle aimait dévaler à toute allure, sur le rebord des fenêtres. Une profonde sensation de malaise m'envahit alors, je ne vais tout de même pas aller jusqu'à déménager encore?... elle emplissait l'espace et elle manque, à moi, mais aussi à la maison...c'était sa maison

Après une chatte exceptionnelle comme l'avait été Parnelle, il a fallu qu'elle assure ma petite Réglisse, pour trouver sa place. Et bon sang oui, elle a assuré... elle qui m'a adopté tout de suite, me faisait les yeux doux et tout un tas de petites simagrées pour attirer mon attention, moi qui la voyais à peine, noyé que j'étais dans le chagrin pour Parnelle, elle était juste une gentille chatte thérapeutique et puis un jour, ça s'est réveillé et révélé...

Le destin avait mis sur mon chemin une vraie petite poupée qui comme Pinocchio attendait pour devenir elle aussi le bébé de la maison: oui elle était belle, drôle, facétieuse, incroyablement gentille, originale et unique, ça y était, je l'adorais ... et le Jonas du destin me l'a reprise, brisant en plein vol une histoire pleine de promesses ...

La semaine prochaine ou en tout cas avant Noël, je vais longuement lâcher mon sac, vider tout ce que j'ai à dire sur ma relation avec elle...
Elle me manque...

Je prends la parole (ou plutĂ´t l'Ă©criture) au nom de tous les membres de ce forum car au vu de ce que tout le monde Ă©crit, c'est ce qu'ils pensent (ou presque !)
Votre peine devient notre peine à tous et toutes. Je ne dis pas cela pour vous culpabiliser cher Miguel mais nous aimerions tellement vous aider mais nous sommes tellement impuissants ! A part bien sûr vous écouter être méchant avec vous ! Lâchez votre sac comme vous le dites et passez à autre chose. Je ne veux pas être dure avec vous mais j'ai mal de vous savoir aussi mal !

Je vous en conjure cher Miguel, Parnelle et Réglisse seront toujours dans votre cœur et continuez à nous raconter leurs facéties mais n'oubliez pas Sammy. Profitez de lui et du moment présent !

Je pourrais vous dire tout bĂŞtement COURAGE mais je sais que ce n'est pas assez ! Regardez les photos de RĂ©glisse, ses sourires en coin et vous aussi, vous sourirez attendri !

Chaleureusement. Sandrine

Merci Sandrine pour tes messages, ici et sur la page de RĂ©glisse...
tu sais, de son côté à elle, je suis rassuré, elle avait tellement confiance en moi... non seulement la p'tite minoune s'est laissée faire quand je lui ai vaporisé cette merde, elle devait penser que j'allais la soulager de ses maux, mais à la clinique, alors qu'elle était au sol, shootée au valium, dans son délire, elle m'a reconnu et elle est venue se blottir contre mes genoux, ma p'tite belette...elle ne se posait même pas la question de me pardonner, elle ne comprenait pas trop ce qui arrivait et elle est allée spontanément vers celui qu'elle aimait, moi...

J'ai beaucoup de mal à me gérer moi par rapport à ça. Il y a effectivement des chances pour que ce soit autre chose qui l'ait emportée, vu son comportement si étrange et si inquiétant cette nuit-là, et surtout vu que le véto qui la traitait avait déclaré la veille qu'il ne craignait plus pour sa vie... soit il s'est complétement planté niveau diagnostic/pronostic vital (ce que l'une de ses collègues m'a suggéré à demi-mot) soit le fait de se concentrer sur la toxine l'a fait passer à côté de quelque chose de sous-jacent et d'important. Tout simplement aussi, elle faisait une simple grosse crise d'anxiété qui aurait pu se régler avec du Zylkène et une approche comportementale. Je n'en saurai jamais rien...

Elle est partie et quelle que soit la cause, mon geste inapproprié a eu des conséquences funestes. Je la surprotégeais, elle vivait dans un cocon et je n'ai pas été foutu d'éviter quelque chose qui aurait pu et dû l'être...Je crois que j'arriverai à vivre avec mais me le pardonner, c'est une autre histoire.

Maintenant, comme pour Parnelle, je continuerai à raconter ses petites histoires, ses petites bêtises pour qu'elle vive encore et ce faisant une nouvelle histoire avec Sammy, monsieur GrosDoudou se mettra en marche, avec le temps... C'est un bon gros minou, c'est déjà ça :)

Je m'inquiétais tout le temps pour elle, le moindre souci, le moindre petit cauchemar ou un simple petit vomi minuscule et ça me stressait. Ma grosse hantise était qu'elle file entre les jambes d'un visiteur (infirmier, aide-soignant...) pendant mon absence et qu'en rentrant du boulot, ma femme m'annonce qu'elle s'était échappée...
Elle a quitté ce monde et je n'ai plus à m'inquiéter de tout ça maintenant. Mon gros Sammy va et vient librement à sa guise... c'est comme ça, d'un chat à l'autre, bien des choses changent.

Nous sommes le 28, demain c'est dimanche, il y a trois mois, Réglisse allait passer sa dernière journée avec nous, avec moi, dans sa maison, avant une nuit de cauchemar où tout a basculé...

Parfois, on devrait garder ses sentiments pour soi... je me suis pris la tĂŞte hier avec des "amis", je devrais dire des connaissances qui ne comprennent pas pourquoi je peux avoir autant de chagrin pour un chat "que tu n'as eu que deux ans" !!

Ils n'ont jamais eu de chat ou de chien... si ça avait été le cas ils sauraient peut-être ce que c'est et que d'autre part comme avec les humains, ce n'est pas le nombre d'années qui compte mais la qualité de la relation qu'on peut avoir. Peine perdue, je n'ai pas trop insisté...

J'ai eu Réglisse deux ans et trois mois, pendant plus d'un an elle a été "mon chat thérapeutique", elle m'a aidé à traverser l'épreuve de la perte de Parnelle puis elle est devenue elle aussi mon bébé. Comme elle ne sortait pour ainsi dire pas, chaque année en a valu trois ou quatre ou plus. En âge humain, ça lui faisait 25 ans environ... j'ai eu envie de leur dire ce que ça leur ferait de perdre une fille, une soeur ou une amie de cet âge mais je m'en suis bien gardé, c'est le genre de parallèle qu'il vaut mieux éviter en société. Il n'y a guère qu'ici qu'on peut le faire et le dire.

En cette fin d'année mes pensées vont particulièrement à ceux et celles qui ont perdu leur amour de chat ces derniers mois, quel que soit son âge et aussi à ceux et celles qui n'ont eu leur chat que 6 mois, un an ou deux mais qui l'ont aimé intensément.