Il y a longtemps que je n'ai pas écrit un petit quelque chose sur Parnelle... une espèce de panne, pas le chagrin qui s'amenuise vraiment mais une sorte de fatalisme et un jour, ces jets d'écriture se sont avérés plus douloureux que libérateurs. Je pense beaucoup à elle depuis quelques semaines, je ne sais pas trop pourquoi. Notre nouvelle mimine, Réglisse (une superbe écaille de tortue sur laquelle je m'étendrai davantage un jour) a grandi et occupe désormais une place très importante dans notre vie et pourtant Parnelle me manque toujours. Quelques images fugaces donc...
On l'appelait "Tyrannus" parce qu'elle voulait être la "chef" et avait recours à tous les subterfuges pour s'imposer... les genoux c'était obligatoire et si on ne les décroisait pas pour qu'elle puisse s'y installer, on avait droit à un 'grat grat' insistant sur la cuisse, sans parler de son regard suppliant et réprobateur...
Histoire de montrer qu'elle était la princesse, elle allait grimper sur les meubles les plus hauts puis miaulait pour faire celle qui avait "peur" de descendre pour que je vienne avec le panier la ramener sur le sol
possessive , ses petits coups de patte au passage pour me dire "et moi?"
il fallait être dans la pièce où elle était et pas ailleurs, sa maîtresse au lit, et moi en train de travailler dans le bureau et zou, elle poussait des miaous entre le veau qu'on emmène à l'abattoir et le chien qui hurle à la mort jusqu'à ce que je vienne m'enquérir de son "problème"
Si son assiette était vide, elle la poussait avec le museau, hors du petit tapis en plastique pour que ça fasse cling-cling sur le carrelage. Elle était têtue comme une mule (pire) et qu'on soit au lit ou en train de savourer un film, mademoiselle remuait et léchait son assiette jusqu'à ce qu'on cède aux sons exaspérants du cling-cling-cling. Quand j'arrivais furibard, elle détalait mais avait triomphé puisque je la servais
il fallait être à l'heure pour manger: elle était réglée comme du papier à musique, 10 minutes avant = miaou, miaou et aussi miaou jusqu'à ce qu'on passe à table, tous les midis, tous les soirs vers 19heures (elle rectifiait l'heure d'été au bout de quelques jours seulement). C'est un rituel qu'elle a installé quand elle a eu 12 ans environ, et elle l'a fait sans cesse jusqu'aux derniers jours...
elle me manque toujours, elle me parait à la fois loin et présente... |