Le destin aura voulu que cette petite chatte remplisse sa mission de minou thérapeutique et s'en aille, en partie par ma faute...
Dans la nuit de dimanche à lundi, elle m'a réveillé vers deux heures du matin, elle courait partout, se grattait, se léchait, visiblement harcelée par une ou plusieurs puces (on a des loirs dans la maison). Je n'avais plus de frontline et voulant la soulager, mais aussi par pur égoîsme (je voulais dormir), je l'ai attrapée et lui ai vaporisé sur le dos un anti-puces que j'avais en stock.
Quelle négligence! J'ai compris trop tard que c'était une grave erreur: un chat n'est pas un humain et ce qui est tolérable pour nous peut être très mauvais pour eux... Je l'ai épongée un peu avec une serviette mais trop tard, elle s'était déjà léchée: miaulements, convulsions... appel à notre clinique, le véto de garde la prend en urgence. Il a fait ce qu'il fallait (douche décontaminante, diurétique et valium...). Ma p'tite belette allait un peu mieux hier mais l'intoxication a eu le dernier mot. Elle est morte sans doute vers trois heures du matin, seule mais sans souffrances et sans véritable conscience à cause du valium. J'essaierai de me souvenir que la dernière nuit où je l'ai vue, dans son demi-délire, elle m'a reconnu et est venue se blottir contre mes genoux...
Ce matin, j'ai pleuré tout ce que j'ai pu sur son petit corps encore tiède en lui demandant de me pardonner.
Nous commencions tout juste à bâtir quelque chose de vraiment très fort avec elle. Longtemps elle n'a été que notre chatte, notre mimine, destinée à combler l'absence de Parnelle mais depuis plusieurs mois elle était devenue notre fille, notre gliglisse, ma gluglue car elle me suivait partout. Ses ronrons énormes, les tractions de patounes sur mon ventre (ouie, elle savait pas rentrer les griffes), les parties de cache cache dans la maison, les longs babillages avec elle car elle miaulait beaucoup et répondait à toutes les sollicitations, ses courses sur le plancher du premier (elle faisait autant de boucan qu'un troupeau d'éléphants)... tout ça s'est envolé à jamais. C'était un ange, très gentille, très sociable (elle adorait les gens, les visiteurs...).
Preuve qu'elle était devenue essentielle pour nous, sa liste de surnoms avait gonflé ces derniers mois. Le criquet, cric-cric, belette, belette-mammouth, le bolède, miss gluglue... comme tu vas nous manquer. |