Réglisse nous a quittés

Migisa,

J'essaie de comprendre ta situation et ça doit être très dur pour toi aujourd'hui mais Sammy est là maintenant et tout comme Réglisse lorsque Parnelle est partie, tu as mis du temps à apaiser ta douleur pour te rendre compte de l'amour de Réglisse. L'histoire se répète si j'ose dire, n'attends pas pour donner à Sammy tout l'amour que tu as en toi. Je comprends la situation familiale, là aussi c'est dur et ce sont des épreuves de la vie. Je sais, tu vas me dire que c'est plus facile d'en parler que de le vivre. Tu as raison et je suis d'accord avec toi mais j'essaie de t'apporter mon soutien, comme chacun d'entre nous ici, de te redonner l'espoir s'un nouvel amour qu'est Sammy. Ce n'est ni Parnelle, ni Réglisse mais Sammy.

Bon courage et je suis de tout coeur avec toi

Je te remercie beaucoup de ton soutien Jimmy …mais les choses sont bien différentes aujourd'hui...

Quand Parnelle est partie, ma femme était encore "valide" dans bien des aspects de la vie, partiellement autonome, et lucide sur bien des choses. Avec Parnelle, qui était NOTRE chatte, c'était une partie de notre vie qui s'en allait et oui, ce fut très très dur, bien des posts ici en témoignent. Et nous étions deux à pleurer Parnelle.

Tout a complétement changé , la maladie a fait des ravages irrémédiables et c'est de plus en plus lourd à porter malgré les aides (soins à domicile). Ma femme est un peu triste mais elle ne réalise pas complétement non plus, le chagrin pour Réglisse, c’est moi qui le porte.

La douleur m'a longtemps fait ignorer certains aspects de la présence de Réglisse mais c'est justement par elle et grâce à elle que j'ai fait mon deuil de Parnelle, pas seulement parce que le temps a fait son œuvre pour atténuer le chagrin...et même si l'équilibre de mon existence était très précaire, la présence de cette petite boule de nerfs joueuse et gentille me permettait d'encaisser beaucoup.

Je suis persuadé que le drame qui est arrivé est la conséquence de toute cette fatigue/tension accumulées et c'est cette pauvre minoune qui en a fait les frais. J'ai paniqué et manqué de discernement, je crois malheureusement que quoi qu’on me dise, ça me poursuivra toujours...c’est l’horreur absolue qu’elle soit partie par ma faute alors que je la surprotégeais par ailleurs. Récemment, en pensant aux problèmes de reins que Parnelle a eu à 15 ans, j’avais décidé de ne prendre que de l’eau minérale pour Réglisse…


Je vivrais seul, j'aurais repris une petite minette-chaton pour la voir grandir, l'élever et ne pas répéter les erreurs que j'ai pu faire avec Réglisse qui a fait des tas de bêtises et n'a pas grandi dans sa tête pour que je l'accepte pleinement. Je crois fermement que dès le départ, pour cette petite chatte pas très bien sevrée, j'étais davantage une espèce de maman de substitution plutôt que son maître/son papa. Sa manière de faire des câlins, de miauler avec une toute petite voix de chattoune toute minus, de jouer (faire le crabe, me foncer dessus comme les petits font avec leur mère), tout indiquait qu'elle refusait de grandir tant que je ne succombais pas totalement à son charme…


Sammy? il est vraiment le bienvenu mais je ne sais pas ce que l’avenir réserve … J'ai pris ce chat adulte pour ma femme, pas pour moi. Et de ce point de vue c'est réussi, il l'a complétement adoptée et c'est réciproque, il roupille sur son lit avec elle, s’installe sur ses genoux ou sur le sofa à ses côtés. Les minous vont vers les dames et inversement, chez les chats c'est bien connu. Je trouve que c'est un bon pépère, très gentil et très placide, ce qu’on appelle un bon gros chat câlin et sa présence met un peu de vie féline dans la maison. C’est un mâle et un adulte, ça évitera les comparaisons possibles avec Parnelle ou Réglisse que nous avons eues toutes petites.

Je me ferai à lui comme il se fera à moi mais Sammy sera surtout son chat, c’est déjà le cas...bien sûr ça ne veut pas dire que je ne l’aime pas et certainement il prendra de la place avec le temps, je ne ferme pas la porte.

Mais quelque part je me retrouve quand même seul, à gérer mon histoire avec une petite panthère noire et flammes que je n’ai pas su garder…

Miguel, si je peux me permettre de t'appeler ainsi car c'est ton prénom, tu es rongé par cette culpabilité de n'avoir pas fait ou plutôt d'avoir fait une bêtise qui a causé le départ de Réglisse. Je te comprends car je suis moi même rongé par la même culpabilité pour ma Hyaline. A trop vouloir la protéger, j'ai causé sa perte en lui donnant des médicaments pour sa tétine alors qu'elle était en bonne santé.
Oui je comprends ce que tu ressens et le plus dur pour moi c'était de me retrouver seul après son départ, seul pour le réveillon de Noel, seul quand je rentrais du boulot et seul dans mon lit. Je n'ai pas fait ce que tu as fait après le départ de Parnelle, reprendre un chat car je lui avais fait la promesse et Hyaline c'était et c'est toujours ma fille. Je la pleure encore aujourd'hui et ça va faire bientôt 3 ans qu'elle est partie.
Tout ce que je souhaite c'est beaucoup de courage dans cette épreuve et la maladie de ton épouse ne t'aide pas, ça fait beaucoup je le conçois. Tant qu'il y a de la vie il y a de l'espoir et j'espère de tout mon coeur que Sammy qui a déjà conquis ta femme puisse un jour te conquérir aussi afin que ta peine soit apaisée.
C'est un cap difficile et je suis de tout coeur avec toi et avec ta famille.
Une pensée pour Parnelle et Réglisse et des caresses pour Sammy.
Courage Miguel

Je m'interroge de plus en plus sur ce qui torturait vraiment RĂ©glisse cette horrible nuit...

1) elle avait été traitée au frontline fin août

2) on a bien des rongeurs (grenier, entre les planchers) mais non seulement je n'ai jamais eu la moindre puce sur moi, dans le lit mais Réglisse ne se léchait ou ne se grattait pas particulièrement les jours précédents

Comme je l'ai déjà dit, elle m'a réveillé brusquement: elle ne tenait pas en place, courait, faisait des aller-retours, grognassait, se léchait... la suite vous la connaissez..

Ca ne changera rien à mon sentiment de culpabilité parce que si elle n'avait pas de puces mais un autre problème (neurologique ou un autre type de souffrance) ma réponse -un antipuces- était complétement inappropriée et de toutes façons c'est bien la toxine (dérivé de la permethrine) qui l'a emportée...

Mais je trouve ça bizarre qu'elle soit partie en 24h alors qu'elle a peu inhalé, assez peu ingéré (enfin il me semble), été traitée rapidement, que le véto estimait qu'elle n'avait pas trop de symptomes et que son état s'était bien amélioré le lendemain en fin d'après-midi, au point qu'il "ne craignait plus pour sa vie", il était juste circonspect sur la durée de son séjour à la clinique...

Les écailles de tortue sont hyper-rock, comme a dit Sophie/Liliso dans une autre fil, elles ont un petit grain de folie. J'ai toujours trouvé que Réglisse avait un gros grain: c'était un volcan et elle ne savait rien faire doucement, elle piquait parfois de drôles de crises (miaulements bizarres et bonds en l'air). D'autre part, depuis quelques semaines elle ne me lâchait plus d'un pouce. Je mettais ça sur le compte d'une marque accrue d'affection mais peut-être était-ce sa manière de me dire que quelque chose n'allait pas?

Ca me tracasse, et le mot est faible

...dernière conversation avec un de mes vétos, le docteur M., qui a connu Parnelle ET Réglisse... il ne voit pas trop ce que ça pouvait être d'autre qu'une attaque de parasites et quand bien même, ça ne change rien, c'est de toutes façons la bifenthrine qui a tué ma minette quand d'autres chats auraient survécu avec la même dose, question de sensibilité...

Il m'a rementionné la surprise du docteur G. qui avait pris en charge Réglisse, il ne s'attendait vraiment pas à une issue fatale, pour le reste, il m'a fermement demandé de bien voir ça comme un accident... je sais bien, va falloir que je vive avec et ça ne sera pas facile

Lorsque tu écris que Réglisse ne te lâchait plus, moi aussi j'ai vécu ça avec ma Hyaline juste avant qu'elle parte. Le soir quand je rentrais du travail, elle m'attendait sur la chaise et n'arrêtait pas de miauler en me voyant. J'étais fatigué après le travail, je vivais seul et le seul moment de détente que j'avais c'était quand je prenais mon bain. Mais ma Hyaline ne me lâchait pas, elle miaulait et je l'engueulais car j'avais besoin de me reposer. J'avais pensé qu'elle voulait passer tout son temps avec moi car elle savait qu'elle allait partir et voulait profiter de son papa.
Je me sens coupable de n'avoir pas compris son message...maintenant c'est trop tard et je vis avec ces remords moi aussi.
Bon courage Miguel

tristesse: elle n'est plus lĂ ...

amertume: la belle et longue histoire rêvée n'aura pas lieu...

colère: contre moi, pour ce geste irréparable...

honte: pour utiliser de l'insecticide aérosol sur son chat, il faut franchement être sot ou inconscient...

Non, Miguel, pas sot ou inconscient: épuisé! La grande fatigue fait souvent faire des bêtises, et on n'y peut rien, c'est ainsi que l'être humain est fabriqué. Nombre d'accidents surviennent quand quelqu'un est trop crevé pour pouvoir réfléchir sainement, tous les urgentistes de tous les hôpitaux du monde te le diront.
Alors bien sûr, ça ne te console pas, je le comprends. Elle te manque terriblement, ça aussi je le comprends. Mais du moins, laisse-toi cette petite échappatoire de te dire que ce geste pour lequel tu te vilipendes, tu ne l'as fait ni par méchanceté, ni par sottise, ni par inconscience, mais par épuisement, parce qu'il arrive un moment où le cerveau déconnecte (en plus c'était au milieu de la nuit, quand on est réveillé en sursaut, les facultés cognitives sont parfois affaiblies).
Bien sûr, Sammy ne remplacera ni Parnelle ni Réglisse, chaque chat est unique. Et il semble que Sammy ait choisi comme humain ton épouse, mais ça ne veut pas dire qu'il ne pourra pas développer une relation avec toi, aussi. Il faudra sans doute un peu plus de temps. Et c'est vrai que les chats vont surtout vers l'humain du sexe opposé au leur, j'ignore pourquoi mais je l'ai aussi constaté sur presque tous ceux de ma famille.
Que te dire, sinon que je suis de tout coeur avec toi et ton Ă©pouse. Et une caresse Ă  l'adorable Sammy!
Nicole

J'entends ce que tu me dis Nicole, et je t'en remercie mais tu sais bien, il y a la raison et le coeur...

...méchanceté, non, c'est évident, je l'aimais trop pour ça, même quand elle était toute minus et qu'elle faisait des bêtises vingt fois plus grosses qu'elle, si je l'engueulais trop fort, très vite j'allais la voir pour me faire pardonner et on était partis pour un coup de câlins + ronrons...

...dans ma fatigue et le demi-sommeil, ma première pensée a été pour elle: "qu'est-ce qui se passe? qu'est-ce qu'elle a?" mais il n'y avait pas que l'inquiétude de la voir pas bien du tout, il y avait aussi un cocktail de colère, d'impatience et d'agacement...elle m'empêchait de dormir et c'était un peu du genre "avec ça, je vais tuer tes puces, comme ça je pourrai dormir et toi aussi..."... Je croyais LA débarrasser et ME débarrasser du problème, je pensais bien faire c'est sûr mais le problème c'est que je ne pensais pas justement: fatigue + panique + émotion, un mélange détonnant pour faire des conneries :( :( :(

Je me revois en train de constater l'absence de frontline, en train de me dire "ça la tourmente, elle ne tiendra jamais jusqu'au matin, jusqu'à ce que j'aille à la pharmacie", puis cet éclair -monument d'irréflexion- "il y a cet anti-puces là" ... je lui ai protégé les yeux (au moins un réflexe valable) et elle s'est laissée faire ma p'tite Glisse, elle avait tellement confiance qu'elle a dû se dire "il va me soulager"... quelle connerie, quelle horreur...

...l'horreur je l'ai bue jusqu'Ă  la lie un mardi matin, le 1er octobre...

j'ai appelé la clinique vers 10 heures, je m'étais levé plein d'espoir... la veille, les nouvelles avaient été rassurantes. Ce n'est pas la faute du véto mais je me rappellerai toujours ses paroles "elle a fait le plus dur", "je ne crains plus pour sa vie", "vous pourrez peut-être venir la chercher demain ou mercredi, ça dépend d'elle maintenant". Ma Réglisse n'avait plus de symptômes graves, elle n'était même plus sous perfusion, je m'étais couché rassuré, j'avais assez bien dormi... pourtant en décrochant le téléphone, je redoutais cet appel, je ne pensais pas au pire mais à une rechute ou des séquelles ou à une garde en clinique prolongée, et la nouvelle terrible est tombée...

Je suis allée la voir, elle avait été mise dans une petite salle à l'écart, elle était allongée, immobile mais encore tiède, pas vraiment raide. J'ai pleuré tout ce que j'ai pu, j'ai enfoui mon visage dans sa petite fourrure noire et ocre pour une dernière fois sentir son odeur et sa douceur et je lui ai demandé pardon, je ne sais plus combien de fois.

Elle était un tel tourbillon de mouvements, de frasques et de clowneries de son vivant que la voir ainsi muette et pétrifiée m'a bouleversé et j'ai alors bien senti le poids du temps, du court moment où tout a basculé, quelques secondes à peine qui ont transformé plein de promesses en un néant absolu...

je pense bien à vous et plein de pensées pour Réglisse.
Courage pour ce dur moment

du courage je n'en ai plus vraiment en stock...

tout ceci est arrivé comme une sonnette d'alarme après des semaines d'incidents divers, de problèmes... et le destin est bien dégeulasse car c'est ma petite minoune, si bébé et si gentille, qui a fait les frais de cette situation de tension et de fatigue, ce n'est pas juste.

J’avais une petite chatte sensationnelle, une panthère noire et flammes…
C’était il y a quatre semaines, un mois…

Et je me suis retrouvé avec un paquet de chagrin et le poids de ma faute…

Comme beaucoup d’écaille-de-tortue, Réglisse était une chatte très vive, très sport… une chatte rock, hyper-dynamique, un ouragan toujours en mouvement, en quête perpétuelle de jeu, à galoper dans les couloirs, à grimper, à bondir, à provoquer les parties de cache-cache, à batailler avec mes mains…

Une bavarde impénitente aussi, jamais vu une pipelette pareille…

Capricieuse, têtue, casse-pied et rouspéteuse c’est sûr mais sans une once de méchanceté, de rancune ou d’agressivité, pas une seule colère et je ne l’ai jamais vue ou entendue feuler, elle était comme ça, c’est tout, toujours à fond, insouciante et pleine de vie…
Une beauté, noire et ocre, avec de fines moustaches noires qu’on ne voyait que de près à cause de sa robe…

Une vie et une beauté que j’ai enlevée de cette terre une nuit de cauchemar où la fatigue m’a ôté tout discernement et tout jugement… comment ai-je pu à ce point ne pas réfléchir, paniquer et faire n’importe quoi, ça me dépasse… ça me hantera et me poursuivra jusqu’à la fin je pense…

Je la vois partout, dans chaque recoin de cette maison qu’elle aimait tant, tellement elle pouvait s’y défouler, s’y cacher et s’y reposer. Je pense à elle avec beaucoup d’amertume, au fait qu’elle soit partie si tôt alors que la relation avec elle avait depuis quelques mois pris une dimension très fusionnelle.

J’ai mis plus d’un an et demi à faire mon deuil de Parnelle, la peine et la douleur me tordaient le ventre certains matins et de la culpabilité mal placée j’en ai eu… mais là, la culpabilité prend toute sa mesure, J’AI tué ma petite belette…

C’était il y a quatre semaines, un mois…
J’avais une petite chatte sensationnelle, une panthère noire et flammes…

la douleur est insupportable aujourd'hui...

Elle avait 29 mois... 27 mois parmi nous. Je compare et je me souviens que Parnelle passait plus de la moitié de son temps dehors tandis que Réglisse sortait en moyenne 20 minutes tous les 15 jours. En temps Parnellien, Réglisse aura passé plus de trois ans avec moi...c'est toujours bien peu.

Tout ça est tellement absurde et injuste. Avant ce drame, j'ai fonctionné dans la torpeur et la fatigue pendant des semaines, en accumulant bévues et incidents, pourquoi est-ce ma petite belette qui a payé le plus lourd tribut?

Je n'arriverai jamais à digérer le fait que c'est mon geste qui l'a ôtée de ma vie. Je sais bien que ce geste s'explique (fatigue extrême, milieu de la nuit, panique, précipitation et ignorance! Je n'avais jamais entendu parler de ces histoires de permethrine, bifenthrine etc...) mais ça ne me console en rien.

Quand j'ai eu Réglisse, elle n'était qu'une jolie boule de poils destinée à nous consoler et je me rappelle lui avoir dit qu'elle ne serait jamais autre chose qu'un chat et puis, le temps passant, ses efforts aidant, Réglisse a littéralement envahi et conquis mon coeur. J'aurai eu juste quelques mois à savourer cette fusion tardive, la satisfaction de lui dire et de lui faire ressentir à quel point elle m'était devenue chère... et je l'ai rêvée dans cette maison qu'elle adorait, à nos côtés pendant de longues, très longues années, osant même me dire et lui dire qu'elle vivrait plus longtemps que Parnelle car elle était protégée, à l'abri, loin des accidents, des chutes, des chiens errants ou des chasseurs...

Et au bout du compte, tout n'a été qu'illusion, une nuit de cauchemar, un geste irréfléchi et tout s'est envolé ... je n'arrive que trop à réaliser que je ne la reverrai jamais.