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Histoires de Réglisse, histoires pour Réglisse

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Auteur
Migisa
Membre
#1 | Posté le:
4 Oct 2013 09:28
| Edité par :Migisa
 
Je ne pourrai pas raconter autant d'anecdotes que pour Parnelle... Nous avons eu Réglisse bien moins longtemps et comme elle vivait "protégée" (comme ce mot résonne mal avec ce qui est arrivé) dans la maison, il y a aussi moins d'aventures extraordinaires.

Pourtant, comme c'était une minoune très spéciale, et aussi parce que je l'adorais, elle mérite que je lui consacre quelques lignes de temps à autre. J'entretiendrai sa mémoire dans ce fil...

Aujourd'hui, pas d'anecdote mais tout simplement la liste des petits noms parfaitement idiots, tendres et ridicules qu'on lui donnait, liste qui s'allongeait au fur et à mesure qu'elle s'installait dans nos coeurs:

le p'tit criquet ; cric-cric ; bourrinus ; la belette ; la diablesse ; le bolède ; le p'tit diablotin ; cricricrounette ; gliglisse ; Miss bagarre ; Miss Gluglue ; glapitous

Auteur
Migisa
Membre
#2 | Posté le:
6 Oct 2013 00:02
 
La complexité de ma relation avec la p’tite Réglisse et le chagrin m’interdisent pour le moment d’écrire quelque chose de dense, je commencerai ma série avec des petites anecdotes curieuses ou amusantes, ça m’aidera aussi à avancer et à me souvenir rapidement des bonnes choses…

La chasseuse de "truffes"...

je ne me rappelle pas quand exactement, ni comment ça lui est venu mais quand Réglisse était toute petite, dans sa première maison, un beau matin d'été, elle a trouvé dans notre lit un petit objet rond, mou et bleu. Une boule earplug Bodyguard (genre boule Quies en silicone), ma femme en porte depuis des années, elle dort mal sans...

J'ai eu vite fait de lui ôter ce truc de la bouche mais dès le lendemain, Réglisse s'est remise à explorer le lit pour à nouveau dégotter un précieux trésor: le machin rond, mou et bleu ! Elle était haute comme trois pommes, un chaton de quatre, cinq mois et ça valait son pesant de boules quies de la voir se sauver de la chambre, la petite boule délicatement tenue entre ses petites quenottes.

Le manège a duré un certain temps jusqu’à ce que cette attirance se porte sur tous les petits objets plus ou moins ronds (en logique féline) et surtout colorés : il a fallu donc surveiller les grosse punaises en plastique de couleur, les bagues, les petits pendentifs, les gommes (les vertes, les oranges, pas les blanches : aucun intérêt), bouchons de flacons etc…

Elle a fait ça toute sa courte existence et tous les jours, elle s’est débrouillée pour récupérer un machin plus ou moins rond, plus ou moins mou etc… autant de courses-poursuites pour lui enlever car ça pouvait être dangereux. Une véritable obsession !
Comme on revient toujours à ses premiers amours, l’inspection du lit médicalisé de mon épouse est devenue un rituel quotidien.

Ça avait ses avantages car mon épouse en perd toujours une voire les deux, les trucs bleus ou rouges de chez Bodyguard ou bien les machins earplugs en mousse verte, orange ou jaune. « J’ai encore perdu une de mes boules pour les oreilles !! » Réponse ? « T’inquiètes, Réglisse va te la retrouver ! » Et elle les retrouvait toujours, elle reniflait partout, dans, sur, sous le lit, on aurait dit un petit cochon cherchant des truffes.

L’apothéose eut lieu au début de l’été 2012. J’avais ramené une bonne livre de cerises de l’épicerie. Le temps de monter au premier pour me changer, voir mes mails etc… disons un quart d’heure et quelle ne fut pas ma surprise en regagnant le séjour. Mademoiselle avait aligné au sol la bagatelle d’une vingtaine de cerises et elle était sur le bar américain, tenant délicatement une cerise par la queue ! Comme chaque fois qu’elle était surprise à faire une sottise, elle a lâché l’objet du délit et poussé son petit miaou si distinctif qui semblait dire « woah, si on peut plus rigoler »…

Auteur
Migisa
Membre
#3 | Posté le:
8 Oct 2013 22:11
| Edité par :Migisa
 
« Pouce ! »

C’est une des choses les plus étonnantes qu’elle pouvait faire et pour avoir fréquenté de nombreux chats (parents, amis…) je dois avouer que je n’avais jamais rien vu de tel auparavant.

Mais de quoi parle-t-on ? Eh bien, « boum sur le flanc », d’un seul coup, comme ça. Elle a commencé à le faire quelques jours seulement après être entrée dans notre vie. De vie elle débordait et comme c’était un chaton, le temps des bêtises commençait, d’autant plus (mais ça j’en parlerai en détails une autre fois) que faire des sottises était un moyen d’attirer toute notre attention sur elle.

Alors, forcément, quand elle faisait des bêtises, je me fâchais et j’élevais la voix, très fort parfois. Et donc, boum, elle se couchait brusquement sur le flanc ! Elle a fait ça toute sa petite vie. Avec des variantes d’ailleurs! Timide, en laissant la tête dans la ligne du corps et sans bouger…effrontée, en me regardant droit dans les yeux, avec en prime un petit miaou qui disait presque « j’suis à terre, tu peux rien m’faire » ou alors sincèrement désolée, en clignant des yeux et en émettant un autre miaou, plus aigu, plus plaintif du genre « pardon, je l’ferai plus ». Ça me faisait fondre et elle le savait bien, la brigande…

Plus tard, ces derniers mois, elle se servait du « boum sur le flanc » comme moyen de pression pour me barrer la route, pour que je joue avec elle, ou tout simplement pour que je reste avec elle.

Aujourd’hui, je regarde le carrelage et je ne vois rien, c’est vide, ma petite Réglisse facétieuse s’en est allée, me laissant seule avec le poids de ma faute et mon chagrin…

Auteur
Migisa
Membre
#4 | Posté le:
11 Oct 2013 20:31
| Edité par :Migisa
 
« bébé à deux ans, bébé a deux ans»

Je crois qu’elle était toujours un bébé. J’avais vu un reportage dans lequel des vétos expliquaient que les humains freinaient le développement psychologique que les chats auraient normalement s’ils étaient livrés à eux-mêmes. Eh bien dans le cas de Réglisse, c’était carrément du délire…

A deux ans passés, elle me faisait encore « le crabe », vous savez quand les chatons se mettent de côté, dressent la queue et avancent de travers en montrant leur flanc pour paraître plus gros et plus impressionnant. Réglisse me faisait ça à chaque fois qu’on jouait, cache-cache et course poursuite dans la maison… quand elle me débusquait ou que je déboulais dans le couloir ou dans la pièce où elle se trouvait, hop, en crabe et elle faisait sa grosse féroce en avançant vers moi…

J’en reparlerai avec d’autres anecdotes mais en fait, elle avait conservé la quasi-totalité des comportements qu’elle avait pu avoir quand elle était toute petite. L’eau par exemple, j’avais repris l’habitude de lui verser de l’eau minérale avec une bouteille…petite, le spectacle la fascinait, elle restait comme tétanisée par le spectacle à regarder l’eau sortir par le goulot et puis donnait deux ou trois petits coups de patte sur le flot (elle n’avait pas peur du tout de l’eau), quelle n’a pas été ma surprise de la voir refaire le même rituel, un an et demi plus tard.

Tout était prétexte à joujou avec elle. Galoper comme une folle dans la maison, grimper partout, se « bagarrer » avec ma main et bavarder énormément. Malgré sa fin absurde, par ma faute, je crois qu’elle a été heureuse avec nous, surtout ces derniers mois car elle ressentait qu’elle avait pris une place pleine et entière dans mon cœur, qu’elle n’était plus la petite chatte prise pour consoler, mais vraiment le bébé de la maison…

Auteur
Migisa
Membre
#5 | Posté le:
14 Oct 2013 09:53
 
en pensant à elle, j'ai noté tout ce qui me venait à l'esprit pour la décrire...

« Réglisse en adjectifs »
Elle était : sportive, dynamique, joueuse, coquine, affectueuse, capricieuse, effrontée, rouspéteuse, comique, survoltée, gentille, sociable, curieuse, belle, magnifique, drôle, intelligente, facétieuse, attendrissante, rapide, puissante, exigeante, têtue, étonnante, bagarreuse, rusée, obstinée, naïve, aimante…

Elle n’était pas : farouche, sauvage, boudeuse, rancunière, méchante, gourmande...

Elle était, elle n'est plus...

Auteur
Migisa
Membre
#6 | Posté le:
15 Oct 2013 23:42
| Edité par :Migisa
 
« joujou, joujou et encore joujou » (éventuellement joujou)

Tout pour elle était prétexte à jouer. Elle n’arrêtait pas : cavalcades, bonds, parties de cache-cache et si je n’étais pas disponible, elle se défoulait toute seule dans un coin. C’était dans son tempérament je crois, mais pas seulement.

Quand nous l’avons eue, nous étions en plein dans le chagrin pour Parnelle, que nous avions adorée pendant plus de quinze ans et notre jolie petite Réglisse, pas vraiment sevrée, sortait de la SPA. Une famille d’accueil avait essayé de terminer son sevrage (elle avait été abandonnée avec son p’tit frère rouquin près des locaux de la SPA) mais si elle était propre, autonome et mangeait normalement, elle ne savait pas bien rentrer ses griffes par exemple, et elle avait grand besoin de présence ! Jouer, se manifester bruyamment, c'est vite devenu sa manière de signaler sa présence.

Nous lui avons donné soins, nourriture et affection mais cette petite boule de poils voulait bien plus, elle voulait tout notre amour. Elle sentait bien que souvent nous étions « ailleurs », pas en symbiose avec elle, trop pris par le chagrin et nos pensées pour celle qui était partie. Alors Réglisse a tout fait pendant des mois pour attirer notre attention : des grosses bêtises du genre casser des verres, des tasses, des bibelots ou faire tomber des piles de livres, ce qui lui valait de bonnes engueulades. Outre le « boum sur le flanc » pour se mettre à l’abri et dire « pouce », elle prit aussi l’habitude de ronronner très très fort quand je m’approchais d’elle. C’était très efficace, j’arrivais avec la ferme intention de lui donner une claque sur la fesse ou de lui crier dessus un bon coup et de voir cette mignonne qui me regardait avec ses petites billes rondes en ronronnant aussi fort qu’un gros mâle de six ans, ça me faisait craquer et du coup, j’abandonnais souvent les représailles…

Très vite, elle s’est mise à ronronner presque systématiquement : quand je lui parlais, quand je la regardais fixement ou plus surprenant encore quand on faisait des bagarres. Mes mains, qui tantôt la caressait, tantôt la grondait étaient pour elles des choses passionnantes qu’elle adorait mordiller, griffouner et saisir. Parfois, comme elle rentrait mal ses griffes, ça tournait au vinaigre et elle héritait d’un ‘frotte-cul’ (un gratouillis énergique sur l’échine avec mes doigts libres), peu importe, elle revenait à la charge, en ronronnant…

Plus grande, toutes ces habitudes sont non seulement restées, elles se sont amplifiées. Tous les jours, je dis bien tous, une petite bagarre avec mes mains et avant même que je ne la touche, ronron, ronron et ronron…

Il y a seulement quelques mois de cela, je lui ai dit qu’elle était devenue plus qu’un chat, que je l’aimais autant que celle qu’on avait eue avant elle. Elle le ressentait et depuis avril/mai ne me quittait plus d’un pas. Jusqu’à une nuit tragique où la fatigue et la panique m’ont fait commettre un acte idiot qui lui aura été fatal… je me suis privé moi-même d’une petite belette que j’adorais, qui m’adorait…

Auteur
Migisa
Membre
#7 | Posté le:
19 Oct 2013 23:24
 
« Des pattounes ou des mains ? »

Réglisse était un vrai petit singe en cela qu’elle se servait remarquablement de ses petites pattes pour faire bien des prouesses. Recourber une patte pour en faire une cuillère et récupérer une croquette coincée derrière l’assiette ? fastoche ! Ouvrir les tiroirs du meuble à linges ? Aucun problème… à une patte si c’était facile, avec les deux en cas de résistance. Un jour je l’ai cherchée dans la maison pendant une demi-heure pour découvrir qu’elle avait ouvert un tiroir et s’était fait une petite niche au milieu des pantalons de mon épouse.

Elle pouvait ouvrir toutes sortes de boîtes en carton, en se servant à la fois de ses dents et de ses pattes, à tel point qu’il fallait en retourner certaines qui contenaient des produits de soin pharmaceutiques. Les infirmiers de passage étaient sidérés de la voir à l’œuvre, elle observait ce qui se passait dans la chambre de ma femme et s’ils avaient oublié de retourner une boîte, hop, mademoiselle s’empressait d’y aller et en deux temps trois mouvements, ouvrait et commençait à fouiller et vider le contenu…

Le fin du fin c’était les boulettes en papier. Beaucoup de chats se contentent d’en faire une balle et de se livrer à d’interminables parties de football. Réglisse n’était pas très foot mais ayant toute petite goûté au plaisir de déchiqueter et dérouler des rouleaux de papier toilette, son grand plaisir était de déchirer la boulette en petits morceaux. Elle portait la boule à sa gougoule avec ses deux pattes et tirait dessus à coups de pattounes pour faire des petits bouts, on aurait dit un raton laveur.

J’ai pu capturer partiellement cet instant
http://parnelle.pagesperso-orange.fr/reglisse/gallery1/images/gluglu_016.jpg

Tout ça n’est plus. Plein de choses vont disparaitre à jamais, je tacherai de garder en mémoire ce qui me plaisait et m’intriguait le plus avec elle : nos petites bagarres quotidiennes, les parties de cache-cache dans la maison, ses incroyables et très fréquents bavardages et enfin, ses câlins appuyés qu’elle m’offrait avec ses pattounes, ce qui sera l’objet d’un billet spécial.

Auteur
Migisa
Membre
#8 | Posté le:
22 Oct 2013 15:45
 
Pas vraiment une histoire ou une anecdote mais juste quelques mots sur Réglisse...

Une des raisons qui faisait que je l'aimais était sa grande beauté. J'étais fière de la montrer aux visiteurs de passage et elle qui était si sociable ne boudait pas le plaisir de venir se montrer pour récolter quelques caresses et savourer le fait d'être le centre d'intérêt...

Elle pesait 3,7 kg, elle était longue et fine avec de très longues pattes, trois très noires et une fortement maculée de couleur crème. Sa robe était assez sombre dans l'ensemble et le mélanisme était très prononcé chez elle car ses moustaches, ses babines et ses coussinets étaient noirs! Elle avait même des tâches noires dans le palais, c'était très étonnant.

Elle avait un petit museau pointu et tout autour de son nez c'était comme picoré d'ocre, de roux et de gris, et comme sa truffe (noire) était un peu rugueuse, un peu rêche, je me souviens que parfois sur mes genoux, je lui disais qu'elle avait une petite bouille de caillou.

Toute petite, son pelage était comme un duvet fin et lisse, comme une souris, en grandissant il est devenu soyeux et profond, elle était très douce, très agréable à caresser...
ma petite panthère noire et flammes, j'ai bien du chagrin...

http://parnelle.pagesperso-orange.fr/reglisse/gallery1/images/gluglu_023.jpg

http://parnelle.pagesperso-orange.fr/reglisse/gallery1/images/gluglu_007.jpg

Auteur
Liliso
Membre
#9 | Posté le:
23 Oct 2013 08:52
 
Tu as raison, elle était très belle ! Et elle avait également, me semble-t-il, le grain de folie des écailles de tortue / torties !
Tu as eu la chance de la connaître, de l'aimer et d'en être aimé, c'est déjà beaucoup, même si ce n'est pas assez...

Auteur
Migisa
Membre
#10 | Posté le:
25 Oct 2013 16:00
 
"l'anti-gourmande"
On dit "gourmande comme une vieille chatte" et aussi "gourmand comme un chat", nos petits félins sont souvent friands de petits extras: nos restes de repas, une p'tite noix de beurre, un bout de biscuit, du yaourt... tous et toutes ont leurs petites préférences.

Eh bien c'était un des traits originaux de Réglisse, rien ne l'intéressait. J'ai bien essayé pourtant, la petite goutte de yaourt au bout du doigt, les petits morceaux de poulet ou de jambon blanc gentiment découpés en minuscules bouchées, un peu de steak haché, une boulette de brioche et je ne sais quoi d'autre... rien à faire, elle reniflait et n'y goûtait même pas, à l'exception de la gougoutte de yaourt, plus par curiosité qu'autre chose puisqu'une fois le coup de langue donné, elle s'en détournait et retournait vaquer à ses occupations, c'est à dire, jouer, ou jouer et éventuellement ...jouer.

La bouffe? Ça a été vite réglé. Les "Purina One" au poulet, chaton puis adulte. Toute autre marque ou les croquettes du véto? Niet, ça restait dans l'assiette jusqu'à ce que je lui serve SES croquettes. C'est drôle, je disais dans une autre histoire et je reviendrai là-dessus encore et encore, ses attitudes, son comportement semblent s'être figés à l'âge chaton et ne plus avoir bougé ou presque par la suite...

Il y a eu deux changements amusants ces derniers mois. J'ai découvert SON truc: le thon! Un peu par hasard, j’en avais pris pour moi et l’odeur amenant intérêt et excitation, je lui ai fait goûter. Elle a adoré mais tout de même, il fallait que ce soit 1) provenant d’une boîte juste ouverte (sinon l’oxydation ultérieure la rebutait) 2) à la température ambiante (froid = berk !) 3) bien trempé dans le jus (trop sec = pas bon non plus)… en gros pour chaque boîte de thon au naturel, elle en consommait environ le tiers, pas plus.

Tout vérifier ! Elle m’entendait ouvrir la porte du frigo tard le soir voire dans la nuit (je dors mal, je mange un peu certaines nuits…) hop, elle arrivait en courant (toujours à fond) et tendait la patte ou me faisait des petits mouvements de tête adorables qui disaient clairement « fais voir, fais voir ». Je m’exécutais en lui faisant renifler et une fois qu’elle avait vérifié et inspecté, zou, retour au dodo ou au jeu.

Ses étranges petites manies sont parties avec elle, à tout jamais, elle me manque…

Auteur
Migisa
Membre
#11 | Posté le:
28 Oct 2013 20:23
| Edité par :Migisa
 
« Sorties sous haute surveillance »

Il n’était pas question de laisser Réglisse sortir là où elle habitait avant, à sa première maison qui fut aussi la dernière demeure de Parnelle : trop de routes, trop de bagnoles, trop…

Là où nous sommes actuellement, la question s’est posée rapidement : route de campagne éloignée, un seul voisin -sans chien- un immense jardin et des champs tout autour. Je pris donc la décision de la faire sortir avec moi pour quelques dizaines de minutes et de temps en temps seulement. Elle aura ainsi eu droit à une vingtaine de «promenades » au cours de sa dernière année de vie…

Elle était très peureuse, très troutrouille et restait la plupart du temps dans un rayon de dix mètres devant la porte. Elle échappa une seule fois à ma surveillance, je lisais tout en la suivant du coin de l’œil mais au bout d’une demi-heure, mademoiselle s’est enhardie, a descendu notre petit escalier de pierre pour se diriger vers un vieux hangar plus bas. Je l’ai récupérée vite fait et par la suite, j’ai limité son temps de sortie à une vingtaine de minutes, jusqu’au moment où elle prenait confiance…

C’était très facile de la faire rentrer : faire le tour pour lui faire croire que quelqu’un d’inconnu arrivait, émettre de drôles de bruits (grognements…), claquer des mains en disant « attention, attention, allez, allez, on rentre » et zou elle filait dans la maison moitié en courant moitié en rampant, pauvre nounoune, c’était assez drôle. Parfois, je la prenais tout simplement dans mes bras, elle protestait un peu avec des miaous plaintifs mais acceptait malgré tout.

Quand on goûte et qu’on aime, on a envie de remettre ça. Forcément, assez souvent, elle se postait derrière la porte ou se dressait contre cette grande porte-fenêtre vitrée et réclamait, mais sans excès.
http://parnelle.pagesperso-orange.fr/reglisse/gallery1/images/gluglu_014.jpg
C’était trop mignon de la faire sortir un peu, elle avançait vaillamment d’un mètre cinquante dans le jardin puis se roulait dans l’herbe ou sur la pierre du pas de porte s’il faisait chaud. Elle retournait vers moi et me gratifiait de plusieurs petits miaous brefs qui très clairement signifiaient merci. Si je m’asseyais elle venait se frotter contre moi et remettait ça question miaous…

Elle semblait avoir conscience que la sortie serait brève car elle passait en revue très rapidement tous les brins d’herbe à sa portée et mâchouillait chacun d’eux, elle faisait toute la bordure comme ça.

Lors des toutes premières sorties il y a eu quelques rencontres amusantes. Une chatte du voisinage avait un de ses petits dans les fourrés à dix ou quinze mètres de la maison. Un gros chaton de 6 ou 7 mois. Sans aucune animosité, Réglisse est allée vers lui et ces deux-là ont joué ensemble un bon moment, se poursuivant à tour de rôle dans le taillis ou sur le muret de vieilles pierres qui se trouvait à côté.
Un détail de plus qui montre combien elle était restée bébé (à deux ans) et combien elle était gentille et dépourvue de toute férocité. Le manège s’est reproduit deux ou trois fois encore et un jour, la mère du chaton a débarqué. La voyant, Réglisse s’est dit « chouette, encore quelqu’un pour jouer » et toute innocente elle s’est avancée rapidement vers la nouvelle. Cette dernière, méfiante et à moitié sauvage, accueillit Réglisse en hérissant les poils et en feulant. Réglisse s’arrêta net, se retourna et revint en trottinant vers moi. Elle posa son petit derrière à côté de mes pieds et lança un petit miaou plein d’étonnement et de désappointement.

C’est un souvenir de rien du tout mais j’en ai les larmes aux yeux en l’écrivant. Ma Réglisse était un gros bébé sans malice, incroyablement joueuse et sociable, que le partenaire soit humain ou pas.

une jolie photo de ma belette lors d'une de ses sorties
http://parnelle.pagesperso-orange.fr/reglisse/gallery1/images/gluglu_005.jpg

Auteur
Migisa
Membre
#12 | Posté le:
31 Oct 2013 09:15
 
« massages »

Quand Réglisse est entrée dans ma vie, elle était un chaton de 9 semaines, en principe sevrée…Elle ne l’était pas très bien en fait ou bien c’était dans son caractère…de quoi est-il question ? De ses massages de pattounes !

Mon épouse étant très malade l’été où nous avons perdu Parnelle (2011), je dormais sur la banquette du salon. Dès le premier soir, Réglisse s’est hissée jusqu’à moi et s’est installée sur mon dos. En ronronnant très très fort, elle faisait ce que j’appelle un footing, à savoir les mouvements de pattes de la tétée. Elle ne savait pas du tout rentrer les griffes et même avec un pull sur le dos, je peux vous dire que ça picotait sérieusement, et le mot est faible, elle y allait de bon cœur.

Si je lui parlais en disant « doucement, doucement » ou si carrément je lâchais une série de « aie aie ouille », elle redoublait d’ardeur. Emportée par l’enthousiasme elle avançait parfois jusqu’à mes oreilles et me mordillait les lobes ou mieux me suçait les cheveux !! Dans ces moments-là, il m’arrivait de pleurer à cause de ma vieille Parnelle que nous venions de perdre et sentir ce petit bout qui s’abandonnait me faisait du bien...

A l’exception des rares nuits où j’ai été absent, elle a toujours fait ça, chaque soir, chaque nuit. Elle attendait que je m’allonge, lit ou banquette et hop, quelques minutes après, j’entendais le poids de son petit corps atterrir puis elle venait s’installer sur mon dos pour sa séance. En grandissant, ça a duré moins longtemps, elle le faisait quelques minutes puis se mettait sur mes jambes, y refaisait un coup de jogging et s’allongeait. Elle a aussi abandonné mes oreilles et mes cheveux quoiqu’à plusieurs reprises, emportée par son élan, elle venait me renifler les cheveux mais se retenait, peut-être se disait-elle « je suis grande maintenant, c’est pour les bébés ça ! ».

Au cours du mois qui a précédé le drame, elle le faisait encore puis allait dormir sur une couette posée à côté de mon lit, j’avais le sommeil agité depuis quelque temps et dormir sur mes jambes ou à mes côtés devait être délicat pour elle. La nuit même du drame, deux heures avant le moment où tout a basculé, elle est venue me donner ce petit moment.

Je pense que dans dix ans, c’est un des meilleurs et plus profonds souvenirs que j’aurai encore d’elle…

Auteur
Migisa
Membre
#13 | Posté le:
3 Nov 2013 09:32
 
« une danseuse exigeante »

Se coucher brutalement sur le flanc était un des ‘trucs’ de Réglisse pour désamorcer les situations de crise style remontrances et engueulades… mais mademoiselle, très fine et très observatrice, constatant que je cessais alors toute activité et qu’elle devenait le centre d’intérêt sans risque de punition, se mit à utiliser ce moyen à chaque fois qu’elle voulait attirer mon attention.

Ainsi lorsqu’elle voulait jouer avec moi –ce qui arrivait bien dix à douze fois par jour- je l’entendais arriver en courant derrière moi et puis hop, une fois placée à un ou deux mètres devant moi, boum, elle se mettait sur le flanc et attendait. Elle faisait ça dans les escaliers qui mènent à l’étage aussi, surtout dans le sens de la descente. J’aime autant vous dire que quand on a les bras chargés (linge, sac, bouquins…) et que le manège se répète sur trois ou quatre marches de suite, ce n’était pas évident.

Elle me faisait du charme aussi, à moitié sur le dos ou sur le flanc, les petites pattounes déployées, les yeux doux, ici le seul cliché d’elle où elle fait ça, elle était encore toute petite (5 ou 6 mois)
http://parnelle.pagesperso-orange.fr/reglisse/gallery2/images/gluglu_013.jpg

Ces derniers mois j’avais droit à un véritable ballet de petits déplacements, de miaous et de boums sur le flanc si je trainais pour aller me coucher. J’avais en gros la permission de minuit et quart, au-delà, c’était le cinéma jusqu’à ce que je mette au lit et là… une fois bien installé j’entendais le « plouf » de son atterrissage sur le lit et la sensation de ses petites pattounes sur mon dos, pour son footing nocturne, mon petit massage…

Le souvenir le plus tendre de sa petite gestuelle c’est ce que j’appelais ses « pas de dance », il lui arrivait de se lancer derrière moi et de me donner un coup de patte sur la jambe pour m’interpeler et très souvent elle finissait l’opération avec un étrange mouvement : elle se mettait sur ses pattes arrière et avec un petit déplacement courbe, elle faisait une étrange petite pirouette rapide et gracieuse, ses petites pattes avant décrivaient un arc de cercle, c’était très drôle et très mignon. Elle le faisait parfois quand je lui donnais l’unique gourmandise qui l’intéressait, à savoir un peu de thon. Je n’ai hélas aucune photo ou film de cette étonnante manie…

Ce sont des petites broutilles, des petits détails de rien mais assemblés ils fondaient une personnalité, celle de ma petite Réglisse, ma p’tite Glue que j’aimais profondément…

Auteur
Migisa
Membre
#14 | Posté le:
6 Nov 2013 09:41
 
« au chaud et dans le noir… »
Quand Réglisse était toute petite, ce qui était agréable c’était sa petite manie de s’installer sur mon dos pour y faire son petit footing, et au bout de de quinze ou vingt minutes, elle s’installait confortablement entre mes épaules ou sur mes jambes pour faire sa nuit.

Ce qui l’était moins en revanche, c’était que dès les premiers rayons du soleil (et en été c’est tôt) mademoiselle menait grande vie et se livrait rapidement à ce qui sera toute sa vie son activité préférée : jouer ! Et bling contre le radiateur, et blong contre une chaise et les courses à n’en plus finir… Mes grognements et rouspétances (et même quelques gueulantes) n’eurent aucun effet.

Dans la première maison où elle a vécu, nous avions un grand débarras qui servait de dressing. Je pris donc la décision de l’y isoler aux petites heures du jour pour pouvoir finir ma nuit. J’emmenais sa litière, son eau et ses croquettes et puis après je capturais Réglisse. Capturer est un bien grand mot, c’était difficile parfois car elle croyait que je voulais jouer mais la plupart du temps elle se laissait faire et se mettait à ronronner immédiatement avant même que mes mains se posent sur elle… c’est un détail très émouvant pour moi mais elle a fait ça aussi tout au long de sa courte existence, il suffisait que je la regarde parfois et hop, ronronron !

Je la posais délicatement sur un coussin, je lui faisais une petite caresse puis je fermais la porte. C’était une pièce tout en long, très grande et sans fenêtre, il y faisait donc très sombre. Je venais la récupérer quelque temps après (une à deux heures) et soit elle était en train d’attendre sagement derrière la porte soit le plus souvent d’ailleurs Réglisse somnolait sur son coussin ou avait déménagé sur un tas de linge qui trainait. Elle n’a jamais vécu ça comme une punition, les dernières fois où je l’ai fait, je la posais dans la pièce et elle allait d’elle-même s’installer sur son coussin !!
Au réveil sur mes t-shirts :
http://parnelle.pagesperso-orange.fr/reglisse/gallery2/images/gluglu_013.jpg

Le manège a duré pendant un an jusqu’à ce qu’on déménage –ce qui sera l’objet d’une autre histoire. Nouvelle maison, pas de débarras, pas de pièce « noire ». Donc quelques conflits d’intérêt mais comme elle grandissait elle percevait mieux mon fonctionnement et rapidement quelques « zut » et grognements de ma part furent suffisant pour la ramener au calme certains matins.

De ses séjours au calme et dans l’obscurité, elle conserva un goût prononcé pour ce mélange. Pour faire ses petites siestes, elle cherchait systématiquement à s’isoler dans des cachettes de la maison, dans un coin sombre. Le fin du fin était de s’emmitoufler dans les couvertures, sous les couettes. Si elle avait décidé de rester dans le séjour en notre compagnie, elle se roulait en boule sur son pouf et mettait une de ses pattounes sur ses yeux parce que la lumière la gênait…

Quand je fais le lit, je n’ai plus la surprise de la trouver sous une couche de draps et de couvertures comme ce fut souvent le cas quand elle égayait notre vie de sa présence…

Auteur
Migisa
Membre
#15 | Posté le:
9 Nov 2013 16:07
| Edité par :Migisa
 
« les câlins ? c’est moi qui décide »

Réglisse était très indépendante et passait beaucoup de temps toute seule pour dormir ou jouer et quand je repense à ces deux courtes mais belles années où elle faisait partie de ma vie, je me rends compte qu’en fait elle n’était pas hyper câline. Je devrais plutôt dire qu’elle n’était pas très démonstrative, ce qui ne l’empêchait pas de pouvoir se montrer très affectueuse, selon son mode à elle…

Elle avait horreur des bisous, que ce soit sur le corps ou sur la tête, elle fuyait ou se dérobait, c’est tout juste si j’ai pu lui en faire deux ou trois les dernières semaines. La prendre dans mes bras ? mouais, elle tolérait quelques instants mais avait vite fait de gigoter pour que je la relâche et si je la portais à mon épaule, elle me mordillait copieusement… Les caresses ? oui mais là encore, si elle avait décidé d’aller voir quelque chose, de jouer ou tout simplement si elle s’installait sur son pouf pour dormir, un petit mordillou, pas méchant, pas appuyé mais signifiant clairement « non, j’ai pas envie »…

Ben alors quand ? Quand elle voulait. Un signe avant-coureur était sa façon de monter sur son pouf et d’y faire un petit footing (mouvement des pattes de la tétée) tout en ronronnant. Je lui disais « oh toi, tu as un gros chagrin là » et alors de longues et copieuses caresses étaient les bienvenues.

Comme je l’ai raconté dans une autre petite histoire, faire du « footing » sur mon dos était un plaisir quotidien mais côté ventre, ça arrivait assez souvent. Elle déboulait comme ça, rapidement, s’installait sur moi, se roulait en boule et se mettait à pédaler dur en enclenchant la boîte à ronrons. Et elle y allait à fond, c’était toujours très rock, très physique avec elle (propre aux écailles- de- tortue peut-être) elle cherchait avec son museau à carrément s’enfouir en moi, en faisant des petits bruits de babine, parfois elle se mettait carrément à téter et suçoter mon pull ou mon t-shirt. Elle était très infantile et je suis persuadé qu’elle n’avait pas été vraiment bien sevrée…
Ca durait de longues minutes puis elle s’allongeait de tout son long sur mes jambes pour piquer un somme, et quand elle s’y sentait bien, en plein film, la bande-son était couverte par ses ronflements. C’était incroyable le boucan qu’une petite minoune comme ça pouvait faire en ronflant !!

Ces derniers temps, elle faisait quelque chose de nouveau qui restera un beau souvenir je pense mais qui me rend triste aujourd’hui. Elle commençait à se montrer douce ! Lorsque je travaillais sur l’ordi au premier, elle venait réclamer pour monter sur mes genoux en posant sa pattoune sur ma jambe, grimpait et commençait son manège habituel. Je poursuivais mon travail et alors que je fixais l’écran ou le clavier, je sentais une petit bout de patte sur mon menton qui se posait tout doucement, je baissais les yeux et je voyais ma petite Réglisse la patte tendue vers moi, me regardant fixement en me faisant les yeux doux, elle me disait « eh je suis là … »

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