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Histoires de Réglisse, histoires pour Réglisse

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Auteur
elise2512
Membre
#16 | Posté le:
10 Nov 2013 16:24
 
Je tenais juste à vous dire que je lisais régulièrement les histoires de votre belle Réglisse ;
continuez !!!

Amitiés
Elise

Auteur
Migisa
Membre
#17 | Posté le:
12 Nov 2013 09:52
 
« premier voyage »

Parnelle nous avait juste quitté, il nous fallait une petite mimine pour ne pas vivre sans chat. On avait vu une annonce SPA/Famille d’accueil sur un site, une petite écaille-de-tortue ravissante et rigolote…

http://parnelle.pagesperso-orange.fr/reglisse/gallery2/images/gluglu_030.jpg

Renseignements pris et quelques échanges de mails plus tard, je suis allé chercher Réglisse dans un refuge SPA, le 9 juillet 2011. Elle était encore plus mignonne qu’en photo. Les papiers faits, un dernier bisou de sa maman famille d’accueil et hop, Réglisse s’est retrouvée dans une grande caisse de transport à l’arrière de ma voiture.

Le trajet a duré une bonne vingtaine de minutes jusqu’à sa première maison. Tout le temps, je la voyais dans le rétroviseur, une pattoune agrippée à la grille de la boîte, le museau scotché et elle miaulait à tue-tête toutes les dix secondes environ, faites le calcul. Des miaous de pleureuse, très aigus et très longs, je me suis dit tout de suite « toi, tu vas être du genre bavarde et active »…

Je ne me suis pas trompé, Réglisse a été du genre rock’n’roll et gymnastique tout au long de sa trop courte vie, quant aux bavardages, ils furent abondants, étonnants et sans cesse changeants. Au fil du temps, un vrai dialogue s’est établi entre elle et moi, j’y reviendrai.
Arrivée dans son nouveau foyer, elle explora hardiment son nouveau domaine et prit rapidement ses marques. Mais de cette première journée dans ma vie, le souvenir le plus clair est celui de sa petite bouille grand’ouverte pour miaouter tandis que je l’amenais chez nous.

Réglisse toute minus…
http://parnelle.pagesperso-orange.fr/reglisse/gallery2/images/gluglu_011.jpg

elle me manque tellement…

Auteur
chacaju
Membre
#18 | Posté le:
12 Nov 2013 20:50
 
Déjà un caractère bien trempé la mimime, j'aime bien la description de rock&roll.
Continuez d'écrire l histoire de Réglisse, ça vous libère un peu et nous , nous la découvrons au travers de ces petites anecdotes.
c'est génial ce que vous faites

Bonne soirée.
Jeannie

Auteur
Migisa
Membre
#19 | Posté le:
12 Nov 2013 23:16
| Edité par :Migisa
 
je lui dois ça et plus que ça... ça ne paiera d'ailleurs jamais ma dette envers elle. C'est très douloureux en même temps comme quand il y a deux ans j'écrivais mes histoires sur Parnelle, à chaque fois je me sens vide et triste. Il y en aura moins aussi, il me reste une petite dizaine d'histoires. Paradoxalement, comme Réglisse sortait très très peu, j'ai pu davantage l'observer que Parnelle (au même âge) qui dès le départ a vécu très libre et a passé beaucoup de temps dehors.

Auteur
Migisa
Membre
#20 | Posté le:
19 Nov 2013 10:20
 
« Les créatures du dehors »
Réglisse adorait sa nouvelle maison : plus grande, plus de cachettes, le droit de sortir un peu dans le grand jardin (sous haute surveillance) et grâce aux nombreuses fenêtres la possibilité d’avoir une vue sur ce qui se tramait au dehors.

Par grandes chaleurs, les bords extérieurs des fenêtres étaient littéralement envahis de lézards qui venaient se « dorer » au soleil, elle passait des heures entières à les observer et de temps à autre tendait la patte comme si par magie féline, elle aurait pu traverser la vitre pour les atteindre. Au premier étage, les pièces sous le toit sont dotées de minuscules fenêtres qui surplombent le jardin, un poste d’observation et de jeu idéal pour la Miss qui se contorsionnait sur le sol, devant le carreau au rythme du passage des petits reptiles…

Les écureuils ! Un couple, l’un très roux l’autre presque brun tellement il est sombre. Je ne suis pas certain qu’elle aurait cherché à les capturer pour leur faire du mal si je l’avais fait sortir quand ils passaient devant la maison, sur les petits murets et d’arbre en arbre, ça la fascinait plutôt ! Elle s’asseyait, les regardait puis quand ils avaient disparu, elle se tournait vers moi d’un air interrogateur qui semblait dire « ils sont drôles ces chats ».
Elle avait joué avec un chaton sauvage quelques fois et je suis sûr que pour elle c’était pareil, des compagnons potentiels. Elle ne prenait jamais la posture d’une chasseuse quand elle les voyait. C’était vraiment sa nature à Réglisse, tout le monde, toute créature était gentille et prétexte à jeu, sa sociabilité n’avait d’égal que sa gentillesse et sa naïveté : je ne l’ai jamais vue ou entendue feuler, cracher ou grogner contre un autre être vivant.

Le must c’était le chat des voisins ! Un magnifique matou, semi-persan, gris et blanc avec d’immenses moustaches. Comme nous, elle devait le trouver très beau car chacun de ses passages aux abords de notre maison déclenchait un grand moment d’animation. Elle trottinait d’une fenêtre à l’autre, en bas et à l’étage pour n’en pas perdre une miette et trouver le meilleur angle de vue. La première fois c’est arrivé un soir alors qu’on regardait le film « Tatie Danièle » et la fameuse répartie « c’est ça va faire un dessin ». Réglisse y a eu droit à partir de ce jour. Chaque fois que le beau chat gris passait, on était vite prévenus : elle ne marchait pas, elle ne courait pas, on aurait dit un chat de dessin animé qui trottait et elle faisait d’incessants allers-retours entre le premier et le rez-de-chaussée. « Oui, Réglisse, va faire un dessin » ou « prends des photos » lui disait-on. Le mimi en question n’était pas tout gentil lui. Une fois alors que Réglisse était derrière la porte vitrée, il s’est mis à donner des coups de pattes contre la vitre…Réglisse a hérissé un peu le poil sans plus et s’est mise debout les pattes contre la vitre, elle devait se dire « ben quoi, t’es fou toi, je veux juste jouer moi »…

Le chat gris est parti chez le fils de nos voisins. Les écureuils sont toujours là, comme l’automne dernier mais ma délicieuse petite belette n’est plus de ce monde pour les admirer. Parfois, je vois son fantôme au bord de la fenêtre, sa fine silhouette, et le chagrin m’envahit…

Auteur
Migisa
Membre
#21 | Posté le:
27 Nov 2013 10:32
| Edité par :Migisa
 
« Miss Bourrinus »
Le premier surnom qu’elle a eu c’est « le bolède », un lapsus pour bolide… elle ne courait pas vraiment mais se déplaçait par bonds très rapides et ‘marchait’ assez peu, la première vitesse chez elle c’était plutôt une espèce de trottinus saccadé assez amusant.

Elle ne faisait rien doucement, des bonds, des cavalcades, des poursuites contre des créatures imaginaires quand elle était petite et avec moi quand elle est devenue plus grande. On dit que les écailles de tortue sont très sportives, dynamiques, qu’elles ont même un petit grain de folie, Réglisse était un modèle particulièrement énervé, de la classe cent mille volts. Sur le plancher de l’étage, ce n’était pas un chat mais un troupeau de mammouths : elle est devenue Miss Bourrinus

Je m’interroge d’ailleurs… elle semblait ne se reposer vraiment que par tranches et encore. Ça lui arrivait de s’isoler dans un coin sombre, de s’enfouir sous les draps ou les couettes et on ne la voyait pas pendant deux ou trois heures mais en y repensant je n’ai que très peu de souvenirs d’elle où je l’ai vue vraiment calme et détendue. Vous savez quand les chats se mettent sur le dos, les quatre fers en l’air, c’est qu’ils se sentent vraiment bien, en confiance… je n’ai jamais pu observer Réglisse dans cette attitude. Au mieux, quand elle venait sur mes genoux, au bout d’un moment, il lui arrivait de s’endormir après un bon footing de pattounes appuyé de gros ronrons et là, je sentais ses muscles et son petit corps se détendre.

Elle cauchemardait beaucoup aussi, sur son pouf, sur mes genoux ou sur sa couette à côté de moi dans la chambre, des petits miaous plaintifs et elle émergeait, un peu paniquée, je lui parlais ou je la caressais pour la rassurer.

C’était une vraie chipie qui cherchait tout le temps à faire une petite bêtise, un petit objet qu’elle s’empressait d’aller faire glisser sous la banquette pour qu’ensuite je l’y récupère. Toujours en mouvement, toujours en déplacement, elle en a fait des kilomètres. Peut-être aurais-je dû lui faire confiance et la laisser sortir seule dans le jardin, histoire qu’elle passe ses nerfs ? Plus le temps passait et plus j’y tenais et comme elle était très sociable et très naïve, j’avais peur qu’une mauvaise rencontre – chien errant ou individu méchant- tourne mal.

Mais bon, c’était peut-être tout simplement son caractère, son tempérament, elle était speed et très rock. Il lui fallait ses petites bagarres avec mes mains, arriver à fond sur mon bureau et galoper partout. C’était quasiment impossible de l’appeler pour un câlin, pour elle, un appel = jeu ! Elle s’aplatissait sur le sol et avançait en faisant son gros prédateur. Si je mets ça en parallèle avec sa manie de me faire « le crabe », de chercher à me téter et de me faire les mouvements de pattes de la tétée à chaque câlin, je crois que j’étais plus « une maman de substitution » que son « maître ».

Elle était pleine de vie, drôle et tellement originale, elle me manque

Auteur
Migisa
Membre
#22 | Posté le:
3 Dec 2013 23:22
 
« Joujou, encore »

Réglisse était très joueuse, je l’ai déjà raconté mais franchement parfois ça dépassait l’entendement.

Un de ses meubles préférés était la banquette, peut-être parce que petite elle y avait un peu séjourné pour regarder les drôles de choses qui bougeaient sur l’écran de télé, peut-être aussi parce qu’elle y avait dormi bien des nuits, sur mon dos. Quand elle avait envie de jouer, c’est-à-dire très souvent, elle se mettait sur le dos ou sur le flanc et rampait en faisant parfois carrément le tour de la chose quoique les allers-retours côté dossier étaient beaucoup plus marrants. Ce faisant, elle me regardait d’un œil coquin, toute énervée, une invite pour que je vienne faire une petite bagarre avec mes mains…

En fait, c’était difficile de l’appeler pour espérer un câlin, la plupart du temps, elle prenait ça pour un prétexte à jouer, s’aplatissait et faisait son gros fauve en avançant petit à petit. Complétement l’attitude du chaton voulant montrer à sa maman qu’elle a pigé le truc de la chasse.

Si j’étais assis sur le trône dans les WC du bas et qu’elle se trouvait à l’entrée du couloir, hop, rebelote, elle faisait son prédateur et je la voyais arriver tout d’un coup, elle ne m’a jamais griffé, elle s’arrêtait net devant moi ou à la rigueur donnait un coup de patte sur le mur en passant…

Même cinéma si je regardais la télé sur la banquette, je sortais et rentrais ma tête à hauteur du dossier, et à chaque mouvement de cache-cache, elle se rapprochait jusqu’au bond final sur le dossier, triomphante et toute excitée.

En parlant de cache-cache, c’était là son passe- temps favori avec moi. Elle adorait ça. D’abord, je montais un peu les marches de l’escalier du premier, sachant qu’elle était dans une des pièces du haut, et je tapotais la plinthe en bois pour la faire venir. Elle arrivait comme une fusée et sur l’espèce de petit rebord, de promontoire surplombant l’escalier, elle se couchait et mettait ses pattes avant dans le vide en les agitant. Parfois, j’étais monté un peu plus haut sur les marches et dans ce cas elle s’aplatissait sur le sol, en faisant des gros yeux noirs, tellement intenses qu’elle en louchait presque.Ca c’était la phase 1.

La phase 2 pour moi consistait à déguerpir vers le bas et à me planquer derrière un meuble ou une porte avant qu’elle ne dévale les escaliers et voit où je m’étais dissimulé.
Elle était plus rapide que moi la plupart du temps, d’autant plus qu’à force de jouer, elle anticipait et descendait tout doucement les marches avant que je ne me sauve pour réduire la distance entre elle et moi. Une sacré rusée, je vous dis.

Ceci dit, j’avais deux options : à gauche la chambre de mon épouse avec trois cachettes possibles ou à droite vers la salle de bains avec une super planque car grâce à un grand miroir je pouvais observer ses mouvements. Ainsi, j’ai pu gagner quelques parties, si je sentais que j’avais mes chances parce qu’elle était trop haut dans le couloir du premier, pas encore sur l’escalier, j’optais pour la salle de bains, elle allait à gauche puis voyant que je n’étais pas dans les planques habituelles, rebroussait chemin et arrivait dans le couloir. Là, elle se demandait si j’avais filé directement vers le séjour ou si j’étais dans les WC ou la fameuse salle de bains. Eh eh, parfois elle choisissait la mauvaise option et allait vers les WC au-delà de la salle de bains. C’était trop drôle et trop mignon, sentant qu’elle avait mal joué le coup et que je n’étais pas là où elle pensait, elle poussait plusieurs petits miaous plaintifs qui sentaient bien la déception. J’arrivais dans son dos en faisant « bouh » et là elle me faisait « le crabe » ou bien déguerpissait à très vive allure.

Croyez-le ou non mais j’ai passé des heures entières à jouer à cache-cache avec elle. Je ne l’avais jamais fait avec Parnelle, je ne crois pas que je rencontrerai un jour un autre chat ayant un tel comportement. C’était tellement bien et tellement amusant, ça me manque beaucoup.

Enfin, si je n’étais pas disponible (travail, absence, courses, ordinateur…) elle savait très bien jouer toute seule. Quand elle piquait des sprints au premier ou descendait le linge qui séchait dans le dressing, on aurait cru qu’on avait une dizaine de chats. Les visiteurs étaient sidérés « c’est pas une petite chatte, c’est un vrai troupeau d’éléphants ».
J’espère que là où elle est, elle a des compagnons pour jouer…

Auteur
elise2512
Membre
#23 | Posté le:
4 Dec 2013 18:36
| Edité par :elise2512
 
Là où elle est, elle en a au moins un : mon Paco. Lui aussi adorait jouer à cache-cache ; il se cachait partout où il pouvait, derrière les canapés, les rideaux, les meubles, les portes, sous les dessus de lit; derrière les arbustes dans le jardin et il poussait des cris pour appeler Paiva, mon autre chat, qui lui répondait. Nous appelions ces moments, leur quart d'heure de folie...

Ne vous en faites pas, elle ne doit pas manquer de minet pour jouer avec elle, avec le caractère enjoué, câlin et vif qu'elle avait.... Je l'imagine entraîner tous les autres avec son petit air fripon !

Auteur
Migisa
Membre
#24 | Posté le:
12 Dec 2013 23:57
 
« Le petit criquet »
Je crois que c’est la deuxième chose qui m’a plu chez elle. Nous l’avions choisie sur photo, dans une famille d’accueil SPA, avec ses grandes oreilles pointues, ses petits yeux étonnés et sa petite bouille de brigande, on la trouvait trop mignonne et j’avais toujours eu envie d’une Ecaille de tortue, je les trouve belles

http://parnelle.pagesperso-orange.fr/reglisse/gallery2/images/gluglu_030.jpg

Cette deuxième chose qui m’a attiré ce sont ses « crics-crics ». C’est arrivé la première fois dans la semaine qui a suivi son arrivée chez nous. J’étais en train de faire je ne sais quoi quand tout d’un coup j’entends une longue série de petits cris très brefs et saccadés, entrecoupés de petits claquements de dents. Réglisse fixait quelque chose du regard et n’arrêtait pas d’émettre ces sons étranges. C’était une mouche minuscule qui avait déclenché cette excitation et ce babillage indescriptible. J’avais déjà vu et entendu des chats – y compris Parnelle- faire des miaous bizarres lorsqu’ils voyaient une proie, un insecte ou quelque chose de plus gros mais là, c’était autre chose.

Les séquences pouvaient être longues de quatre ou cinq secondes à plus de douze secondes (j’ai compté plusieurs fois avec la trotteuse de ma montre) et c’était vraiment extrêmement drôle, pas seulement le son, des espèces de petits « miaks miaks » aigus et des bruissements de dents et de babines mais aussi le spectacle. Réglisse tendue, tout en muscles, et sa petite goule qui bougeait au rythme de ce qu’on a appelé ses « crics-crics ». Ça a été un de ses premiers surnoms d’ailleurs, Cric-Cric, et le p’tit criquet et plus tard, mon affection pour elle ayant grandi, je devenais gâteux en l’appelant carrément ma cricricrounette.

En plus d’être drôle, ça avait des avantages, on était vite prévenus qu’il y avait une mouche, une punaise ou un moustique dans la maison, elle avait l’œil et les insectes avaient le don de la mettre dans tous ses états. Elle le faisait aussi avec moi quelquefois, quand elle était très excitée et qu’elle avait une très grosse envie de jouer, elle me regardait avec des yeux de fofolle et se mettait à faire ses « crics-crics » mais ils étaient différents, plus courts, plus aigus et en séquences plus espacées. Bon, même en tant que proie de substitution, ou de grosse baballe sur pattes, j’avais droit à un traitement spécial quand même.

D’une manière générale, Réglisse était très expressive sur le plan vocal. Sur une échelle du miaou graduée de un à dix, un bon 9 je dirais. Elle bavardait et miaoutait à longueur de journées. Il y avait les miaous « sirène de pompier » par exemple, elle arrivait comme ça sans crier gare, et poussait un long miaou très aigu de sept ou huit secondes avec une modulation au milieu. C’était très étonnant et on n’a jamais su pourquoi elle faisait ça ?? D’autres étaient plus clairement identifiables : il y avait les petits miaous très brefs, deux ou trois fois, qui étaient des invites pour faire joujou, le matin, elle se planquait derrière la banquette et m’appelait ainsi pour une partie de « fais glisser ta main sur le dossier et je vais foncer dessus »… le soir, rebelote et parfois en plein film pour qu’on fasse un coup de cache-cache.

Il y avait les miaous de protestations, si elle se faisait rembarrer ou gronder, elle s’en allait les oreilles en arrière en trottinant rapidement et une fois à bonne distance, mademoiselle pleurnichait et miaoutait son mécontentement, d’où les surnoms de « plaignousse » et « pleurnichousse ». Les miaous de dépit, de déception si je luis refusais mes genoux et que je l’expulsais du bureau, alors là, c’était le drame : miaous de pleurs et miaous de caprices…
Il y a eu des miaous de cauchemars aussi, beaucoup…ça me tracasse d’ailleurs de penser que cette minoune toujours en mouvement était sans doute une petite chatte très anxieuse et très tendue. Elle avait le sommeil agité et parfois se réveillait brusquement en miaulant. Je lui parlais ou bien je lui faisais une petite caresse et elle me répondait par un petit miaou très spécial, qui semblait dire, « ça va, je me sens mieux ».

Dans un autre registre, de temps à autre elle avait sa crise de « glapitous ». Souvent lorsqu’on était sur le sofa en train de regarder la télé et qu’elle était particulièrement excitée, elle faisait un bond en l’air de plusieurs dizaines de centimètres en émettant une sorte de glapissement, puis elle détalait dans le couloir, montait au premier et se lançait dans une série de sprints à l’étage !

Je bavardais énormément avec elle, même quand ce n’était pas pour jouer, dans des moments calmes, quand je lui donnais à manger ou tout simplement quand elle passait dans la pièce où j’étais. Elle me répondait neuf fois sur dix. Ca amusait beaucoup les aides-soignantes qui passent à la maison « C’est fou ça, elle vous répond, elle vous parle !! Elle a une voix de bébé, on dirait un chaton ».

Quand elle dormait parfois de longues heures, sur mon lit, sur une couette ou dans le dressing où elle avait ses petits coins – des sacs de sports, un chaise, mes piles de pulls et de t-shirts- il m’arrivait de passer et de lui faire un petit coucou et si elle n’était pas vraiment plongée dans le sommeil elle ouvrait ses petites billes rondes, levait la tête et me gratifiait d’un petit miaou, sa manière de me dire « salut, tout est ok »…

Je crois pouvoir dire que lors des deux ou trois derniers mois, elle répondait à absolument toutes mes sollicitations, elle pleurait si je m’enfermais dans les toilettes du haut, et je me souviendrai toujours du fait que des premiers aux derniers jours, lorsque je lui parlais très doucement, presqu’à murmurer, elle me regardait en plissant des yeux, et la plupart du temps, elle ronronnait.

Elle n’aura même pas vécu deux ans et demi et pourtant je l’aimais comme si j’en avais passé dix avec elle…

Auteur
Migisa
Membre
#25 | Posté le:
17 Dec 2013 11:15
 
Dans dix ans, si on me demande quel adjectif aurait pu définir Réglisse, je crois que je choisirai « gentille ». Mais un seul adjectif est bien court pour décrire une petite mimine qui était incroyablement sociable et qui avait comme on peut le dire pour certains humains, bon fond.

En fait, ça frisait la naïveté chez elle. Son tempérament ? Le fait de n’avoir pas mis le museau dehors pendant un an et ensuite de n’avoir droit qu’à des sorties limitées et encadrées ? Toujours est-il qu’elle semblait vivre dans un monde de bisounours où toute créature était un partenaire potentiel de jeu ou de caresses.

Amis, livreurs, aides-soignantes, elle accueillait tout le monde en se dirigeant sans crainte vers la ou les personnes en trottinant, avec parfois un petit miaou comme pour dire bonjour. Dans sa première maison, nous avions une aide-ménagère et si Parnelle avait mis plus d’un an à l’adopter, Réglisse qui n’était certes qu’un chaton à l’époque jeta son dévolu sur elle, d’autant plus que c’était rigolo de courir après le balai ou la serpillère !!

Ici, dans notre nouveau logement, elle a rapidement eu son fan club. Les aides-soignantes venaient parfois à deux et Réglisse adorait être le centre d’intérêt, à quatre pattes sur son pouf elle se laissait copieusement caresser et elle écoutait ces gentilles dames qui lui disaient qu’elle était belle et tout et tout…

J’ai déjà raconté comment elle percevait les créatures du dehors, le petit chat à moitié sauvage qui a séjourné un temps devant chez nous, le beau chat des voisins, les écureuils, tout et tous étaient prétexte à amusement et émerveillement. Jamais d’agressivité, d’attitude de prédation et d’hostilité, je ne sais pas si vous avez rencontré d’autres chats ayant un tel comportement mais pour moi c’était nouveau et incroyable : jamais je ne l’ai entendue grogner, feuler ou miauler de colère. En quelques rares occasions, le poil, surtout la queue, hérissés parce qu’elle avait eu peur de quelque chose et c’est tout.

Elle faisait beaucoup de bêtises, des petites et quelques grosses et forcément, car c’est la vie entre chats et humains, elle se faisait gronder. Si ça avait bardé dur, parfois elle partait d’elle-même en « pénitence » au premier étage, sur mon lit ou sur une chaise et en profitait pour piquer un somme mais la plupart du temps elle attendait quelques minutes puis arrivait toute timide et toute contrite et s’installait sur mes genoux. Elle venait vérifier si je l’aimais toujours, ça c’était le truc qui me faisait fondre. Au son de ma voix, elle était rassurée et hop c’était parti pour un long footing de pattounes sur mon ventre. Il y avait chez elle une absence totale de rancune. C’était une crème de chat et un gros bébé.

Auteur
Migisa
Membre
#26 | Posté le:
21 Dec 2013 17:52
| Edité par :Migisa
 
« Happy »

Je pense qu’elle a été heureuse avec nous, avec moi, mais…aurait pu mieux faire, comme on dit parfois. Je crois que c’est ce que chacun se dit après, une fois qu’ils sont partis… j’aurais dû faire ci et j’aurais pu faire ça, avec le chagrin vient le temps des regrets, du bilan des occasions perdues.

Nous l’avions choisie parce qu’on la trouvait très jolie et aussi parce qu’elle était très différente de Parnelle. Nous ne voulions pas d’un « clone » qui aurait souffert de comparaisons permanentes mais malgré tout ma petite Réglisse a tenu assez longtemps, trop sans doute, le rôle de mimine de remplacement. Je ne pense pas qu’elle en ait souffert énormément car elle était toujours pleine d’entrain, prête à jouer, elle venait vers nous sans cesse et de son côté, l’adoption a été totale et immédiate, mais elle devait quand même sentir que nous n’étions pas en symbiose, que nous étions ‘ailleurs’. J’en suis persuadé car les chats sont très doués pour percevoir notre niveau émotionnel.

Elle avait grand besoin qu’on s’occupe d’elle. Je crois que si elle est restée un peu bébé (beaucoup en fait) c’est en partie à cause de sa nature, de son tempérament mais aussi par l’éducation que je lui ai donnée : surprotégée, abondamment caressée mais aussi grondée, privée de vraies sorties, le fait de la laisser dormir sur mon dos (sa plate-forme préférée pour faire la gestuelle de la tétée)…tout ça a contribué à la maintenir dans un état infantile ! C’était une minoune un peu immature, sevrée alimentairement mais pas tout à fait socialement et ainsi, jusqu’à la fin, elle est restée un grand chaton. A deux ans passés, elle avait toujours une voix de bébé, était obsédée par l’envie de jouer et me faisait le « crabe » comme une petite crevette de quatre mois !

Elle a longtemps été un « chat thérapeutique », pour me permettre de faire le deuil de Parnelle, elle aurait mérité mieux et plus. Je l’ai déjà écrit mais je suis persuadé que le nombre élevé de bêtises, son côté volcan casse-pied en mouvement perpétuel, tout ça était en partie dû à son désir d’attirer notre attention. Alors, elle s’est fait gronder et parfois je gueulais carrément plus que de raison je crois. Ai-je été assez tendre, assez gentil avec elle ? Oui et non, disons qu’elle aussi aimait bien que ce soit physique même niveau câlins, la caresser amenait souvent des petits refus de sa part et ses câlins à elle étaient souvent appuyés, c’était Miss Bourrinus !

Avec le recul et le chagrin parce qu’elle n’est plus là, je me dis que parfois j’aurais pu être plus patient et plus doux quand elle insistait pour avoir mes genoux ou se coucher sur le plan de travail entre l’écran et le clavier mais bon, c’est la vie, parfois on est fatigué, énervé, pas disponible, alors je la prenais et la remettais sans ménagement dans le couloir, hors du bureau, d’où des protestations et des pleurs. Elle ne m’en voulait jamais et revenait « à la charge ». Nicole avait dit une fois « de toutes façons, un chat en veut toujours plus », oui, au bout du compte elle cherchait juste à obtenir le maximum, tout le temps … je crois que c’est parce qu’ils nous aiment encore plus que nous ne les aimons.

Je l’ai donc un peu manquée, ma Réglisse, en n’ouvrant complétement mon cœur qu’assez tard. Je l’ai certes vite aimée et je m’inquiétais chaque fois qu’elle avait un souci, son premier petit vomi, sa grande fatigue après ses vaccins, sa réaction après sa stérilisation mais je freinais mes élans de tendresse, une force inexplicable m’empêchait d’aller totalement vers elle, de me lâcher complétement… le regret que Parnelle n’en soit pas la bénéficiaire ? La peur inconsciente de la « trahir » en aimant très fort une autre ? Je ne sais pas trop…

Au tout début, je me souviens que je lui disais carrément que si j’allais prendre grand soin d’elle, elle ne serait qu’une mimine, un chat, pas « ma fille » comme Parnelle, elle m'écoutait en plissant et en clignant des yeux comme elle le faisait toujours quand je lui parlais tout doucement... et puis le deuil de Parnelle se faisant et mon amour pour Réglisse grandissant, elle a trouvé une place entière. Je crois pouvoir dater ça à peu près, c’est en septembre 2012 que j’ai écrit ma dernière longue histoire sur Parnelle. Si l’on ajoute à ça le fait qu’on avait emménagé dans une nouvelle maison depuis 2 mois, je crois que c’est vers cette époque que Réglisse s’est définitivement installée dans mon cœur.

Longtemps quand je revenais du travail, tout au long de la route, mes pensées étaient accaparées par Parnelle et j’éprouvais du chagrin à l’idée qu’elle ne serait pas là à m’attendre, alors qu’une petite mimine qui ne demandait que ça était dans notre vie. Et un jour, je ne sais pas du tout quand, je me suis rendu compte qu’en rentrant, je pensais à elle, à Réglisse, c’était là dans mon esprit. Je n’avais pas oublié Parnelle, je l’avais mise au chaud dans mes souvenirs, mais celle qui était là et qui nous aimait devenait enfin le « bébé de la maison » à son tour.
Par la suite je n’ai eu de cesse de le lui dire et de me comporter en conséquence, me montrant enfin plus patient, plus tendre, en la prenant dans mes bras plus souvent… je suis heureux et soulagé de l’avoir fait, de lui avoir dit, d’avoir fait en sorte qu’elle le comprenne et qu’elle le ressente.

Ça s’est renforcé à partir du printemps 2013 et depuis l’été elle ne me quittait plus. Les dernières semaines elle allait jusqu’à monter sur le petit meuble qui donne sur la fenêtre des toilettes pour me voir 'à l'oeuvre', elle miaulait jusqu’à ce que je sorte! Si je tardais à aller me coucher, elle s’agitait et rouspétait. Je m’interroge d’ailleurs sur l’intensité de cette proximité : était-ce sa façon de me dire qu’elle sentait que je l’avais totalement acceptée ? Était-ce parce qu’elle sentait que je n’allais pas bien (maux de tête, mal de dos, crampes …autant de signes annonciateurs du burnout qui arrivait) ? Ou bien était-ce elle qui ne se sentait pas bien ? Ou qui pressentait un drame ? Je laisserai ça à la part de mystère qui va avec tout chat…

Je m’interroge sur ses ronrons aussi. Le ronronnement n’est pas toujours synonyme de plaisir pour un chat, il peut aussi traduire de l’angoisse. Depuis toute petite elle ronronnait pour un oui pour un non : caresses ? ok, mots gentils ? ok, mais les regards ? était-ce parce qu’elle cherchait mon cœur ou parce qu’elle était impressionnée par ce grand monsieur qui parfois criait très fort ? Les bagarres avec mes mains ? il y avait du plaisir c’est certain mais est-ce qu’elle ronronnait aussi parce que cette main qui jouait et caressait donnait aussi des petites tapes sur le derrière ? Elle donnait l’impression de mélanger les sentiments, les sensations…

Aujourd’hui, je ne sais que trop qu’elle ne reviendra pas, que je ne la reverrai jamais et elle me manque. Elle était un formidable compagnon de jeux qui égayait une existence parfois bien difficile. Il y a le chagrin, la frustration, le poids de ma faute, et des tas de questions mais… quand j’ai des doutes sur l’intensité du bonheur qu’elle a eu d’être à nos côtés, j’essaie de penser très fort à tous les instants heureux qu’elle a passés avec moi : nos nombreuses parties de cache-cache, nos petites ‘bagarres’, les câlins sur mon ventre ou sur mon dos, ses petites sorties avec moi dans le jardin, les petites caresses que je lui faisais en passant, son corps gracieux qui se frottait contre mes jambes, cet adorable mouvement de danse, de toupie qu’elle faisait si souvent quand je lui donnais à manger ou tout simplement comme ça pour manifester son contentement, sa joie et son plaisir quand je lui accordais mes genoux, nos longs ‘dialogues’, les moments où elle dormait bien et profondément … alors je me dis que oui, elle s’est bien amusée, je l’aimais et elle m’aimait, c’est ça qui compte…

dans sa première maison
http://parnelle.pagesperso-orange.fr/reglisse/gallery2/images/gluglu_001.jpg

dans sa deuxième maison
http://parnelle.pagesperso-orange.fr/reglisse/gallery1/images/gluglu_001.jpg

Auteur
Migisa
Membre
#27 | Posté le:
23 Dec 2013 23:21
| Edité par :Migisa
 
« Bagarres 1 »

Dans sa première maison, nous avions une mezzanine qui donnait accès à l’étage… Réglisse a vite adoré cet endroit, c’était pour elle un point de passage vers mon bureau ou vers le débarras du fond, une pièce fascinante car les cartons entreposés, un vieux fauteuil et quelques vieux meubles constituaient des cachettes de choix pour une coquine comme elle.

Très vite, c’est la plate-forme même de la mezzanine qui a eu le plus de succès. Chaque fois que je montais elle pouvait me tendre de petites embuscades et je ne me privais pas d’entrer dans son jeu. Je crois que ça a été mes premières « bagarres » avec elle, un vrai rituel ! Elle m’attendait à l’entrée du couloir en faisant des yeux et une tête de fofolle :

http://parnelle.pagesperso-orange.fr/reglisse/gallery2/images/gluglu_024.jpg

puis, c’était la course devant et autour des barreaux en bois pour attraper ma main. Elle y allait de bon cœur mais ne m’a jamais vraiment griffé et elle était absolument infatigable. Le seul moyen de gagner -temporairement- la partie était de lui glisser la main sous le ventre. Comme elle ne pouvait pas mordiller et avoir prise, ça la faisait battre en retraite. C'était drôle, alors qu'elle cherchait à me saisir la main avec ses petites quenottes pointues, je la soulevais davantage pour l'en empêcher et de dépit, elle s'écartait avec un petit miaou de déception...

La voilà en pleine action, attendant que je remette une de mes mains entre les barreaux.

http://parnelle.pagesperso-orange.fr/reglisse/gallery2/images/gluglu_025.jpg

J’ai dû prendre ce cliché rapidement parce qu’elle n’était pas du genre à attendre bien longtemps. Je jouais déjà beaucoup avec elle, je me disais qu’une minoune qui n’avait pas le droit de sortir avait besoin de se dépenser et de se défouler un peu…mais j’avoue que j’y ai vite pris du plaisir.

Voilà, c’était bien court et je raconterai d’autres petites bagarres, d’autres anecdotes. Je puise dans mes souvenirs, dans le passé de ces deux courtes années (et quelques mois) pendant lesquels elle m’a fait don de son insatiable envie de contact et de jeu...

Auteur
Migisa
Membre
#28 | Posté le:
27 Dec 2013 18:46
 
Une petite anecdote de rien du tout mais qui m’a cependant marqué et qui va bien avec le « personnage » qu’était Réglisse…elle ronflait !

Je ne me rappelle plus trop quand on l’a remarqué la première fois, toujours est-il que lorsqu’elle s’endormait profondément à proximité, elle se mettait à ronfler très fort. De gros « krron krron » avec râclement des fosses nasales et tout et tout comme si elle avait des végétations.

Ca lui arrivait quand elle s’endormait sur mon ventre quand on regardait la télé, on coupait parfois le son pour l’écouter et ça nous faisait rire. A côté du poêle, j’avais installé un carton pour y stocker du petit bois mais une fois vide, elle s’y est installé, s’en faisant une niche qui était parfaite pour elle : près d’une source de chaleur et suffisamment profond et haut pour procurer un peu d’obscurité.

Elle se glissait dedans et passait un petit moment à grignoter soigneusement un des bords puis se roulait en boule au fond. Elle faisait ça souvent quand on regardait un film et il valait mieux que ce soit un film d’action ou un truc avec une grosse bande son, sinon, au beau milieu d’une scène calme ou contemplative…krron krron krron… Miss Bourrinus ronflait comme un canot à moteur.

Auteur
Migisa
Membre
#29 | Posté le:
2 Jan 2014 11:51
 
« Les petites bêtises 1 »

Réglisse était une chipie, une sacrée brigande, sans cesse taraudée par l’envie de jouer ou de découvrir… je raconterai donc quelques petites anecdotes, histoire de bien voir le « personnage ».

J’ai déjà expliqué à quel point elle n’était pas gourmande mais je n’ai pas tout dit sur son attitude par rapport à la nourriture. Toute petite, un de ses jeux préférés était d’inspecter la corbeille à pain pour en sortir tous les petits bouts et croûtons qui trainaient, pas pour les manger ou les grignoter mais juste comme ça pour faire du « ménage ». Enfin, son ménage à elle car certains matins au réveil, je ne vous raconte pas le chantier sur le sol de la cuisine, tapissé de miettes et de bouts de pain… hm la pauvre, ça a donné lieu à quelques éclats de voix mais ça ne l’a pas empêché de recommencer encore et encore. Recouvrir la corbeille d’une ou plusieurs serviettes de table n’eut aucun effet, c’est elle-même qui un jour a cessé cette activité !

Elle ne réclamait jamais à manger, pas de miaous quand la gamelle était vide, elle se contentait de camper aux environs et cherchait mon regard ou se dirigeait vers moi en trottinant. Je ne comprenais pas toujours ce qu’elle voulait, au début du moins mais j’ai vite appris. J’allais chercher ses croquettes et là j’avais souvent droit à son petit pas de danse, de toupie, qui m’a tant intrigué d’abord puis enchanté tellement c’était gracieux et drôle : son corps s’élevait, elle avait les pattes avant tendues et elle décrivait un petit arc de cercle en retombant sur le sol. C’était bien plus qu’un tic ou une manie je crois, mais sa manière à elle d’exprimer sa joie et sa reconnaissance.

Il y avait un autre signal concernant la boubouffe, à propos de la fraîcheur des croquettes ! Si sa gamelle avait un fond de croquettes qui était resté là trop longtemps à son goût, elle les transférait dans son eau, dans le compartiment de sa grande gamelle bleue. Au lever, quand je trouvais une vingtaine de croquettes gorgées d’eau en train de flotter, c’était le signal évident que j’avais trop attendu pour les renouveler et par la même occasion pour changer son eau ! Son seul pêché mignon aura été le thon, je lui en donnais systématiquement au retour de nos petites et courtes sorties dans le jardin, et là, agitation et miaous étaient de mise, elle adorait ça. A condition que ça ne soit pas trop froid et bien juteux, sinon elle en laissait plus de la moitié dans la petite soucoupe que j’utilisais pour sa seule et unique gourmandise…

Auteur
Migisa
Membre
#30 | Posté le:
7 Jan 2014 23:42
 
« Les petites bêtises 2 »

Mon petit diablotin comme je l’appelais parfois était très habile de ses pattes, j’ai déjà raconté comment elle s’y prenait pour ouvrir les tiroirs ou des boîtes en carton mais j’avais oublié le coup du compteur électrique. Il est situé dans notre cuisine et il est masqué par un coffrage en bois avec une petite porte qui ferme grâce à un petit système tout simple avec un aimant.

J’avais pris l’habitude d’y planquer mon paquet de cigarettes jusqu’à ce que j’arrête de fumer il y a quelques mois. M’a-t-elle vu manœuvrer cette petite porte en bois ? Est-ce parce que j’y mettais ce paquet ? Toujours est-il que chaque matin, je retrouvais la petite porte bien ouverte ! Je n’ai jamais pu la surprendre en train de le faire mais j’aurais bien voulu savoir comment elle s’y prenait ! Il faut –pour un petit chat du moins- exercer une certaine force, une certaine pression pour y parvenir ou bien s’y prendre habilement en tirant par le côté. Le plus étrange, c’est qu’elle se contentait de faire ça, le paquet de cigarettes était toujours à sa place…

Les choses étaient différentes si j’oubliais de fermer soigneusement la porte des WC, dans les deux maisons qu’elle a connues, plus d’une fois au réveil, j’ai retrouvé des mètres et des mètres de papier déroulé dans les couloirs.

Un autre sport (commun à pas mal de chats d’après ce que j’ai lu par ci par là) était de virer le linge, de préférence mouillé et propre, de l’étendoir dans le « dressing » du premier. Je savais quand elle le faisait rien qu’au bruit. Quand elle était à l’étage, elle faisait souvent un boucan pas possible en courant partout comme une fofolle sur le plancher mais là, c’était des bruits sourds et espacés. Au début, je la prenais sur le fait et je rouspétais mais très vite, elle a changé de stratégie, m’entendant arriver, elle allait se mettre en sphinx sur un sac qui trainait ou sur un petit meuble et faisait l’innocente. Sacrée coquine, elle me regardait avec ses petits yeux ronds, d’un air qui voulait dire « oui ? Qu’y a –t-il ? » alors que chaussettes, t-shirts et serviettes jonchaient le sol. Finalement, ça a fini par me faire rire plus qu’autre chose…

Dans une autre histoire (‘la chasseuse de truffes’) j’ai parlé de sa passion pour les petits objets. Pendant plusieurs semaines, elle en a eu après un petit stylet noir que j’utilise pour un micro-ordinateur. Plusieurs fois, je l’avais trouvé par terre dans mon bureau et je m’étais dit qu’il avait dû rouler et tomber parce que je l’avais mal posé. Lorsque je l’ai retrouvé dans le couloir à trois mètres du bureau, là, je me suis dit qu’il y avait de la Réglisse dans l’air. J’ai changé le stylet de place des tas de fois, rien à faire, elle devait y passer du temps mais hop, je le retrouvais par terre, j’ai dû finalement le mettre dans une petite housse avec d’autres objets.

Elle faisait ce genre de trucs très silencieusement et c’était étonnant car bien que fine et grâcieuse, elle courait ou trottinait à fond en faisant autant de ramdam qu’un troupeau ! Elle avait sa petite part d’ombre et de mystère en fait. Parfois, ne la voyant pas ou ne l’entendant pas, je l’appelais ou j’allais voir ce qu’elle faisait…je cherchais partout dans ses cachettes habituelles, sous la couette, rien, introuvable !! Et puis au bout de 20 minutes, parfois plus, la voilà qui pointait le bout de sa petite goule pointue justement, tranquille et enjouée avec un air de « oui, tu voulais me voir » ou bien de « cette partie de cache-cache, je l’ai nettement gagnée »…

Elle était si drôle, elle me manque terriblement…

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