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Lettre Ă  mon chat

Auteur
superfetatoire
Membre
#1 | Posté le:
3 Mar 2014 15:23
 
Ma NĂ©nette,

Que te dire, ma beauté, si ce n’est que tu me manques terriblement. Bien sûr, je savais qu’un jour arriverait où il me faudrait te dire adieu, et ce jour est arrivé. Trop tôt, bien trop tôt, toujours trop tôt. Mais il ne sert à rien de ruminer tout cela puisque l’on n’y peut rien changer. Je me console en me disant que tu serais morte beaucoup plus tôt si nous ne t’avions pas recueillie et soignée pour ton souffle au cœur.

Je ne regrette pas la décision que j’ai prise. Ce n’était pas de gaieté de cœur, tu le sais, mais je devais penser à toi avant tout. T’épargner des souffrances inutiles était l’ultime preuve d’amour que je pouvais te témoigner. Tu n’as pas souffert puisque le vétérinaire t’avait déjà endormie pour pratiquer la laparotomie. Mon seul regret est de ne pas avoir été près de toi à ce moment-là.

Ma Nénette, ma magnifique tricolore au pelage soyeux, tout le monde disait que tu étais superbe. Ah ça, je n’étais pas peu fière lorsque tous s’extasiaient sur ta beauté, à croire que j’y étais pour quelque chose ! Tu n’étais pas seulement belle, tu étais aussi très intelligente, toi ma petite sauvageonne qui me mordais et me griffais chaque fois que je voulais te caresser. C’était pourtant dans mes bras que tu te réfugiais dès qu’un « docteur des chats » t’examinait.

Aujourd’hui, tout cela est bien loin. Le chagrin, lui, est toujours là, mais il me reste tant de beaux souvenirs de ces années que nous avons vécues ensemble.

Doudoune, nounoutte, ma miatte, ti cœur de maman, amour de la vie de maman, vérolette, mon p’tit tyran, poupoune... tous ces surnoms dont je t’avais affublée ne résonnent plus dans la maison, mais ils résonneront toujours dans mon coeur.

Ta maman qui t’aimera toujours

Auteur
Liliso
Membre
#2 | Posté le:
4 Mar 2014 09:17
 
Quelle belle lettre pour parler d'un amour !

Auteur
superfetatoire
Membre
#3 | Posté le:
29 Fev 2016 14:20
 
Ying, mon chouchoumi, mon loulou tortillon,

Tu étais un merveilleux compagnon, drôle, coquin, câlin, toujours de bonne humeur, et si heureux de vivre. Chatons trouvés dans la rue, puis abandonnés deux fois, votre vie n’avait pas été un long fleuve tranquille puisque ta sœur et toi n’aviez pas encore 4 ans quand nous vous avons adoptés. Arrivés chez nous, vous avez découvert comme il est bon d’être aimé à chaque instant, de manger des bonnes choses. Peut-être as-tu senti, en nous voyant au refuge, que vous aviez enfin trouvé votre famille, votre famille pour la vie, et que tu as voulu m’en remercier le soir même de votre adoption en sautant sur mes genoux pour faire un câlin. Le premier câlin, ton premier câlin, c’est à moi que tu l’as offert, à moi qui vous avais choisis. Quel beau cadeau tu m’as fait, ce jour-là, notre premier jour ensemble.

Votre adoption, mon mitou, quelle belle journée ce fut. Oh, bien sûr, je n’étais pas bien gaie puisque nous venions de perdre Nénette, mais j’étais heureuse à l’idée d’offrir une belle vie à des malheureux. Pendant plusieurs jours, nous avions regardé les sites des associations et refuges dans la région. Des chats, on en a vu, et puis je t’ai vu toi. Toi, qui ne pouvais être adopté avec ta sœur. Mamie a dit qu’après tout, pourquoi par 2 au lieu d’1. Prendre un p’tit gars m’inquiétait, j’avais si souvent vu des mâles se battre. N’imaginant pas devoir renoncer à toi, j’en ai parlé à notre docteure des chats. Quelle bonne idée j’ai eue d’aller la voir ! Et je t’ai adopté, toi, celui qui me plaisait tant, l’élu de mon cœur.

De temps en temps, j’ai donné de vos nouvelles au refuge, et envoyé des photos. Un jour, on m’a répondu que tant de bonheur faisait plaisir à voir, surtout après une première adoption plutôt traumatisante. J’ai voulu en savoir plus, mais je n’ai pas eu de réponse. Peut-être vous a-t-on fait du mal, peut-être est-ce pour cela que Yang est craintive, je ne sais pas. Toi, par contre, tu t’es senti en confiance dès le premier instant. Jamais tu n’as imaginé que mamie ou moi puissions te faire du mal. Même aller chez docteure des chats ne t’inquiétait pas. Elle t’aimait beaucoup, tu sais, elle a eu de la peine que tu ne puisses pas être sauvé. Pour elle, c’est un échec. Les gens du refuge ont eu de la peine, eux aussi. Malgré le nombre d’animaux dont ils s’occupent et qu’ils ont vu passer, ils se souvenaient bien de vous deux.

Ah, mon mitou, comme la vie est injuste. Toi si beau, si gentil, si plein de vie, enfin heureux, la maladie ne t’a laissé aucune chance. Docteure des chats a dit que tu étais un chat tellement sympa que tu n’as pas voulu nous inquiéter en montrant des signes de maladie, jusqu’à ce qu’on ne puisse plus rien faire pour toi. On ne saura d’ailleurs jamais ce qui t’es arrivé, aucun des vétos qui se sont occupés de toi n’a jamais eu un pareil cas. Et moi qui craignais que tu meures écrasé, un jour où tu serais allé dans la rue sans que je sois là pour intervenir en cas de danger. J’avais même décidé de faire sécuriser le jardin, au printemps, pour que tu ne puisses plus aller chez les voisins, et de chez eux, sortir dans la rue.

Bientôt le printemps, mon mitou, les fleurs dans le jardin, tu ne seras pas là pour sentir leur odeur, toi qui aimais tant ça. Tu ne seras pas là non plus le 1er mai pour fêter l’anniversaire de votre naissance, il n’y aura que Yang pour souffler les bougies. Viendra l’été, la chaleur dont tu t’abritais sous les feuillages, à l’ombre du lilas, de notre énorme rosier dont tu aimais renifler les bourgeons, ou sous les althéas. Tu ne seras plus là non plus pour sentir l’odeur de l’herbe que je venais de tondre. Ensuite ce sera l’automne, mamie partira en vacances, je prendrai mes congés par demi-journées pour être à la maison l’après-midi, mais tu ne seras pas là pour profiter du jardin. En fait, je ne sais pas si j’aurais la force de prendre mes congés comme avant, quand tu étais là. Arrivera l’hiver, Yang ira seule chez la véto pour les rappels des vaccins. Le Père Noël, lui, n’aura qu’un cadeau dans sa hotte. Une nouvelle année commencera, avec tous ces anniversaires douloureux, le décès de ton papy et de Nénette, que tu n’as pas connus, l’anniversaire de ton décès. Il y aura aussi celui de votre adoption. Cet anniversaire-là n’est plus un jour joyeux puisque tu n’es plus là, mon chouchoumi.

Maintenant que tu n’es plus là, la présence de ta sœur me pèse. Elle est adorable, je l’aime aussi, mais elle me rappelle sans cesse les jours heureux, quand tu étais là. Elle va bien, elle n’a pas été perturbée par ton absence. Par moments, je lui en veux un peu de vivre comme si de rien n’était, de ne montrer aucun signe de tristesse, comme si tu n’avais jamais existé. J’ai peur qu’un jour arrive où je ne supporterai plus sa présence. Je n’aurais pas souhaité que ce soit elle qui disparaisse, mais j’aurais préféré que ce soit toi qui reste. J’appréhende les années à venir, je me demande comment je vais pouvoir supporter, année après année, de la voir fêter ses anniversaires, de la voir vieillir sans toi, toi qui ne vieillira pas. Tu dois penser que je suis un monstre, mon mitou, mais non, je suis seulement brisée par le chagrin. Tu avais su panser mes blessures après la mort de Nénette, et voilà qu’un poignard est entré dans mon cœur. Pourquoi toi, mon mitou, pourquoi ? Pourquoi la vie t’a-t-elle joué ce très mauvais tour ?

De toi, il ne me reste qu’une petite touffe de tes si beaux poils soyeux et une moustache, ainsi que des photos. Il me reste aussi le souvenir de toutes ces choses que tu faisais. Jean d'Ormesson a dit « Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c'est la présence des absents, dans la mémoire des vivants. ». Voilà pourquoi, toutes ces choses, je les écris au fur et à mesure qu’elles viennent à mon esprit, pour ne pas les oublier. Je veux n’oublier aucun de tous ces petits moments vécus avec toi. Je veux ne rien oublier. Quand ton souvenir s’estompera dans ma mémoire, je pourrai les lire et te revoir. « Le souvenir, c’est la présence invisible » disait Victor Hugo. Ainsi, je ne t’oublierai jamais, car tu seras toujours là, à mes côtés, où que j’aille, quoi que je fasse.

S’il existe un autre monde, un monde « après », un paradis, un fil invisible qui nous relie l’un à l’autre, alors tu sais combien tu me manques. Si tu es une étoile, brille dans le ciel pour alléger mon cœur. Je voudrais tant y croire, cela adoucirait mon chagrin. Si un jour, d’où tu es, tu ne me vois plus pleurer, ce ne sera pas parce que je ne t’aimerais plus. Le temps aura fait son œuvre, mon chagrin se sera estompé, resteront la nostalgie et un pincement au cœur en pensant à toi. La blessure aura cicatrisé mais ne s’effacera pas. Si un jour tu me vois sourire, si un jour tu m’entends rire en parlant de toi, réjouis-toi, c’est que tu vivras en moi.

Adieu, ou peut-être seulement au revoir, mon chouchoumi, la vie n’était que bonheur avec toi, toi le chat de ma vie.

Ta maman qui ne cessera jamais de t’aimer.

Auteur
sky
Membre
#4 | Posté le:
29 Fev 2016 18:14
 
Je m'étais juré de ne plus pleurer devant mon ordi, mais encore une fois, je n'ai pas pu faire
autrement. C'est tellement vrai, c'est tellement beau tout ce que vous confiez Ă  votre chat.
Merci de nous faire partager ces mots remplis d'amour.
Dieu réunis ceux qui s'aiment ( E. Piaf )

Courage. Amicalement.
Corinne

Auteur
Mariechats
Membre
#5 | Posté le:
29 Fev 2016 21:16
| Edité par :Mariechats
 
Votre texte est beau, réaliste et il a au moins le mérite d'être une analyse honnête de vos sentiments passés, présents et futurs.

Le temps fera son oeuvre malgré vous, comme il le fera pour nous tous, pour certains plus vite que pour d'autres, vu le nombre de tombes abandonnées au fil des ans...

Quant à vos sentiments et reproches presque que vous avez pour Yang, même si on peut penser en première instance qu'ils sont injustes envers elle, ils sont simplement humains; son indifférence vous révolte. Je comprends d'autant mieux vos ressentis envers elle du fait que j'ai les mêmes envers ma fille qui n'a pas versé une seule larme pour Flocon, qui n'a eu aucune peine bien qu'elle l'ai élevé comme moi puisque nous vivions ensemble quand Flocon est arrivé chez nous. Son indifférence, son absence totale d'empathie a créé une fêlure dans mon coeur et malgré soi, on a spontanément du mal à pardonner, parce que cela nous parait insupportable, impardonnable pour le moment.

On aime les chats qui sont passés dans notre vie mais un jour on en a un avec lequel on a un lien magique, fusionnel , c'est le chat de notre vie et c'est un drame à sa mort. Yang est comme un dommage collatéral. Vous entretenez de bons rapports avec elle parce que c'est ce que vous devez faire.

Moi, Je ne vais plus au jardin qui se trouve derrière la maison, car il y a le banc de Flocon et moi; je sais qu'il ne m'attend plus assis sur ce banc alors les lavandes refleuriront, les genêts aussi mais sans nous, je ne pense pas aller les regarder. Je me cantonne au jardin de devant la maison, le territoire de Poupy; les lauriers-roses, les lavandes, les lilas refleuriront eux aussi et je les regarderais en souriant en me souvenant de Poupy et j'aurai un pincement au coeur en pensant à mon joli Flocon.

On ne choisit pas le degré de ses sentiments, il y aura toujours des amours et des chats différents.

Après, moi, je suis sûre que je reverrai Flocon et Poupy, nos chemins se sont séparés pour un temps mais ils finiront par se rejoindre tôt ou tard

Marie

Auteur
TaNounou
Membre
#6 | Posté le:
2 Mar 2016 11:43
 
Bonjour Marie-Catherine,
En lisant votre texte qui m'a émue car bien sûr, je fais référence à Mélisande dont l'amputation affective met du temps à cicatriser. J'ai un peu plus de recul que vous dans cette atténuation de la souffrance et cherche à témoigner ma compassion par une réflexion qui n'engage que moi.
Dans la vie, beaucoup de choses qui nous arrivent dans la souffrance ont un sens (un bébé qui n'aurait pas le sens de la souffrance dans son cerveau à la naissance meurt rapidement) et parfois on le trouve bien longtemps après quand on est dans une autre voie plus douce.
Par exemple, est-ce que la présence visible de Ying n'était pas une mission auprès de vous ?

et ensuite son absence de la vision de vos sens actuels n'est-elle pas une autre mission ? cette autre mission car vous êtes attachée à Ying par un fil d'amour et il vous entraîne maintenant dans une autre voie beaucoup plus difficile à suivre que la première : celle de croire qu'il a changé de monde, un monde invisible pour les yeux comme le simple prolongement de l'amour entre vous et lui qui déjà ici était invisible pour les yeux ? Dixit un aviateur écrivain Antoine de st Exupéry dans le texte du petit Prince.

Bon courage, avec mon soutien Ă©mis depuis ces ondes.
Eveline

Auteur
superfetatoire
Membre
#7 | Posté le:
2 Mar 2016 16:12
 
Merci les filles pour votre soutien.

Je reviendrai sur tout ça un peu plus tard, cette semaine c'est un peu "hard", mes tauliers sont en vacances et il faut que je sois partout en même temps... quand la tête veut bien être à ce que j'ai à faire.
Les kleenex, eux, sont toujours à portée de main, au moins je ne perds pas de temps à les chercher.

Merci Ă  toutes
Marie-Catherine

Auteur
KEKER
Membre
#8 | Posté le:
2 Mar 2016 16:52
 
Bonjour Marie-Catherine,

Vous avez Ă©crit les mots que j'aurai voulu Ă©crire... mais tout se bousculait si fort dans ma tĂŞte et dans mon coeur que je n'ai pas pu.

C'est une belle page, vraiment... malgré le chagrin et les larmes...

Je suis auprès de vous par la pensée.

amicalement,

Anne-Marie

Auteur
superfetatoire
Membre
#9 | Posté le:
3 Mar 2016 16:41
 
Si chaque être à une mission sur terre, alors indéniablement, Nénette & Ying ont rempli la leur.

Sauvageonne presque impossible à caresser et à soigner, mordant et griffant, indépendante, râleuse, pas câline pour deux sous, méfiante, je n’avais pas commencé avec le modèle de chat le plus facile. Qu’importe, je l’aimais comme elle était. Nénette a rempli sa mission : nous faire découvrir les chats, nous qui n’étions attirées que par les chiens. Une grande découverte.

Câlin, drôle, coquin, confiant et très proche de ses humaines, communicatif, un caractère en or, manipulable, une « peluche » disait la véto, bref le « modèle » idéal pour quelqu’un débutant avec les chats. Avec lui, je retrouvais des trucs de Nénette : lécher les petites cuillères, dormir sous le lilas ou les althéas, « siester » sur le radiateur... Ying a rempli sa mission : me consoler de la mort de Nénette et me faire découvrir le meilleur de ce qu’un chat peut offrir.

Câline, gentille, douce, mais craintive, pas facile à soigner, s’exprimant avec des couinements aigus et plaintifs qui vrillent bien les nerfs, Yang a des bons et des moins bons côtés. Sa mission : je ne sais pas. Si c’est me rappeler à chaque instant qu’ils étaient 2, me rappeler qu’on était heureux et que rien ne sera plus comme avant, m’empêcher de tourner la page en me faisant penser à lui à chaque instant, alors oui, elle aussi aura rempli sa mission.

Nénette était belle, tout le monde le disait, notamment les vétos. Son « cardiologue », puisqu’elle était suivie pour un souffle au cœur, l’aimait bien parce qu’elle subissait son échocardiogramme annuel sans broncher. J’étais seule pour la tenir, elle ne cherchait pas à s’enfuir, elle se réfugiait juste dans mes bras quand il avait besoin de régler l’appareil. Je la comprenais, je savais ce qu’elle voulait et ne voulait pas. Souvent, elle nous fusillait du regard si on ne s’exécutait pas assez rapidement.

Ying était beau aussi, les vétos admiraient les couleurs et le soyeux de son pelage. Ils l’aimaient tous aussi pour son caractère en or. Il n’appréciait pas toujours ce qu’ils lui faisaient, mais bonne pâte, il se laissait faire et attendait gentiment que ce soit terminé. Je le connaissais par cœur, je savais ce qu’il allait faire ou ne pas faire, ce qu'il voulait ou ne voulait pas. Il nous regardait toujours avec des yeux pétillants de malice, comme s’il cherchait ce qu’il pourrait faire pour nous amuser. On avait aussi des conversations, il me parlait et je lui répondais en l’imitant. J’étais son lui humain, il était mon moi chat.

Yang a un pelage plus ordinaire, on dit juste d’elle qu’elle est mignonne. Heureusement, ce n’est pas le pelage qui fait le chat, mais il est vrai qu’elle est plus commune. Je ne la comprends que dans certaines situations : quand elle veut sortir, que je lui donne un bout de ce que je mange, ou que je vienne lui faire un câlin sur mon lit. Le reste du temps, elle émet ses couinements plaintifs sans que je comprenne ce qu’elle veut. Je me demande d’ailleurs si elle-même sait ce qu’elle veut. Quand elle ne joue pas ou qu’elle ne fait pas un câlin, son regard paraît toujours triste. Je ne l’aime peut-être pas autant qu’elle le souhaiterait, certainement pas autant qu’elle le mériterait. Elle n’est pas malheureuse, mais je ne sais pas si elle est heureuse. Je n’ai probablement pas rempli ma mission.

Auteur
TaNounou
Membre
#10 | Posté le:
4 Mar 2016 09:48
 
Bonjour Marie Catherine,
La mission des chats, je pense qu'on ne la connait que lorsqu'ils ont disparu. C'est une des raisons pour laquelle on se sent si triste et avec un tel immense manque. Un chat ce n'est que de l'amour pour nous dans un corps plus ou moins beau, plus ou moins efficace que le chat doit supporter toute sa vie comme les humains d'ailleurs avec le leur.
Mélisande était d'une race féline développée par l'homme avec de nombreuses malformations des articulations, on voit sur les photos ses petites pattes mais il y avait surtout la jonction queue sacrum qui lui donnait une arthrose précoce l'empêchant de prendre certaines poses pour exprimer son amour. Mais je savais...elle se couchait à côté de moi et je plaçais ma main à cet endroit de telle façon que cela la soulageait pour qu'elle puisse dormir. La dernière année, pour sa maladie, elle avait de la cortisone qui lui soulageait en même temps l'arthrose.
Elle avait, par contre, une grosse voix pour une si petite chatte, pas très agréable, surtout quand j'étais contrariée, ce qui en rajoutait alors. Je me disais qu'elle devait prendre de ma souffrance, j'ai alors fait l'effort de paraître plus joyeuse quand je la retrouvais le soir après transports et boulot. A la longue, j'ai appris à prendre un peu de distance avec mon travail pour vivre le présent avec elle. Bien que je n'ai pas eu d'enfant, c'était pour moi plus une amie dont la perte me plongea dans un deuil très long.

Mélusine qui elle, était une belle chatte et si affectueuse, plus démonstrative que Mélisande, avait une plus belle voix. Elle roucoulait et même elle semblait vouloir parler car ses registres vocaux étaient très développés. J'ai toujours essayé de les aimer de la même façon toutes les deux, peut-être facile, me direz-vous, car elles étaient de vraies soeurs élevées ensemble. J'étais leur nounou et quand Mélusine est partie, Mélisande seule se laissait mourir, j'ai réussi à la faire revivre et reprendre du poids après vérification chez le vétérinaire qu'elle n'avait pas la même maladie que sa soeur, cela a duré 4 ans, beaucoup trop court comme tout le monde le dit.

Aucune vie de chat n'est comparable, ni aucune situation humaine ne se ressemble, je vous transmets seulement une de mes expériences avec deux chattes placées sur mon chemin, à un moment précis. C'était un carrefour de vie où à cause du plafond de verre réservé à certaines femmes, j'ai du m'orienter sur une nouvelle voie professionnelle mais sans quitter une des précédentes car vacataire. Je reprends confiance en moi en espérant que le bénévolat puisse cesser bientôt.

Bon courage pour parcourir votre propre chemin.
Eveline

Auteur
elise2512
Membre
#11 | Posté le:
5 Mar 2016 15:58
| Edité par :elise2512
 
Marie-Catherine, j'ai pleuré en lisant la lettre à votre chat. Je ne sais que dire pour atténuer votre chagrin ; j'espère que le temps atténuera votre douleur.
Je comprends ce que vous ressentez. Comme vous, j'avais mon poilu préféré, mon Paco. Peut-être par ce qu'il était malade (il était insuffisant rénal et cardiaque) ; il était tellement fusionnel avec moi et si intelligent. Lorsque ma maman était mourante, il m'enlaçait le cou avec ses pattes et essuyait mes larmes. Après son décès, j'ai mis 2 ans pour pouvoir retourner dans mon petit jardin.
J'ai délaissé Païva en 2013 mais elle était fusionnelle avec ma fille Sandra (je chouchoutais surtout Paco malade et Ramsès, qui avait des problèmes de train arrière et avait été opéré d'une tumeur à la gorge (heureusement non cancéreuse). lorsque Ramsès est décédé, je n'avais plus que Paiva et je l'ai choyée. La dernière année, elle ne me lâchait plus s'une semelle, ma doudouce.
J'ai connu cette souffrance et je ne la souhaite Ă  personne, mais le temps finit toujours par faire son Ĺ“uvre et panse les blessures.
J'espère que petit à petit, vous arriverez à penser à votre petit Ying, avec le sourire, de la nostalgie et de la tendresse et que la petite Yang arrivera à conquérir votre cœur.

Marie-Catherine, je suis de tout cœur avec vous et vous embresse très fort.
Elise

Auteur
KEKER
Membre
#12 | Posté le:
5 Mar 2016 18:02
 
Bonjour Marie-Catherine,

Je sais que cela n'est peut-ĂŞtre pas possible pour vous, mais faites attention Ă  ne pas reproduire le mĂŞme chemin que quelqu'un du forum avec ses chattounes...

Notre ami avait perdu une chatte, et en avait adopté une autre sans pouvoir oublier la première... enfin c'est ce qu'il croyait !! En réalité, il s'était bien sûr aussi attaché à la seconde chatte, et a été brisé de chagrin lors du décès accidentel de cette dernière, chagrin accompagné de remords...

Je vous souhaite du courage et je fais une grosse caresse Ă  Yang,

amitiés,

Anne-Marie

Auteur
Mariechats
Membre
#13 | Posté le:
5 Mar 2016 19:04
| Edité par :Mariechats
 
Bonjour Marie-Catherine,

Quand mon Poupinou est parti, il me restait mon Floconou; j'ai tout reporté sur lui.

Mon deuil de Poupy, Flocon l'a raccourci, je n'Ă©tais pas seule, j'avais Flocon.

Maintenant, je n'ai plus rien. Plus de boule de poils, plus de boule d'amour pour alléger mon chagrin, pour égayer mes retours à la maison.

Ying est parti mais il y a sa petite soeur Yang à aimer. Elle est différente, elle est moins jolie, mais elle est là.

Vous devez, toi et elle vous connaître mieux pour vous apprécier plus; elle doit te faire confiance et se faire confiance , elle a été élevée consciente certainement que tu l'aimais moins que Ying. Ce n'est pas facile de ne pas être la préférée, d'être toujours moins...... que...

Donne toi le temps, de faire ton deuil de Ying pour pouvoir apprécier avec sérénité le chemin à venir avec Yang.
Les chats sont tous différents, les amours aussi. Personne et surtout pas toi ne doit attendre de toi que tu aimes Yang comme tu as aimé Ying. Aime la différemment, elle t'aimera différemment elle aussi. Même si elle ne le montre pas, c'est un gros changement pour elle aussi cette vie sans Ying, elle doit trouver sa place, une nouvelle place aujourd'hui car elle se trouve face à toi, elle, toute seule. Tu finiras par comprendre ce qu'elle veut ou ce que veulent dire ses couinements , avant, tu avais moins de temps, moins d'attention, moins d'envie à lui accorder pour la comprendre réellement puisqu'il y avait Ying.

Le temps qui s'écoule vous apportera l'harmonie qui fait défaut à votre relation pour le moment, mais cela c'est normal car l'absence de Ying pèse lourd dans la balance

Je ne peux que te souhaiter de pouvoir sourire, rire avec légèreté en pensant à Ying et ce, en le vivant avec Yang

Marie

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