Bonjour Anne-Marie,
Je ne vois pas ce qui pourrait froisser quelqu’un dans ce que tu as écrit. Tu t’interroges, c’est légitime, et tu n’es pas la seule. Après, chacun fait son deuil à sa façon, et aussi selon son attachement à l’animal. Quand je vois ces tombes où, visiblement, personne ne vient, j'éprouve de la tristesse pour ces chats. Cela me fait mal parce que cela me donne l'impression qu'ils sont oubliés, que plus personne ne pense à eux. Ce n’est pourtant pas, je pense, le cas, mais la vie continue, et certaines personnes ne supportent pas les cimetières, même virtuels. Ces personnes auront néanmoins, en leur créant une tombe, rendu hommage à leur compagnon disparu.
C'est ce que je ressens aussi dans les cimetières pour humains, devant ces sépultures sans fleurs et non entretenues. Mon père est décédé depuis bientôt 20 ans, je vais peu au cimetière car c’est toujours douloureux pour moi, et en même temps je culpabilise. L’impression de le laisser tomber, de faire comme s’il n’avait pas eu d’importance pour moi. Aussi comme si du fond de sa tombe, il me disait que je ne viens plus beaucoup le voir. Je repars toujours du cimetière les larmes aux yeux. Heureusement, ma mère est là pour me rappeler, et elle a bien raison, que les vivants ont besoin de nous plus que les morts. Mais sa tombe est toujours très fleurie.
C’est pareil avec mes animaux. J’ai adopté 2 minous une semaine après la mort de ma Nénette. Outre la douleur de l’avoir perdue, j’étais partagée entre la culpabilité et le bonheur d’avoir 2 nouveaux poilus d’amour. Un jour, j’ai décidé de lui créer une tombe dans ce cimetière virtuel que je connaissais déjà , cela m’a aidé à me sentir un peu mieux. Le chagrin est toujours là , mais au moins je n’ai plus l’impression de vivre comme si elle n’avait jamais existé. Et il y a quelques mois, j’ai créé une tombe pour mon Sachem, le cocker de mon enfance, mort depuis près de 40 ans. Ying et Yang auront eux aussi leur tombe le moment venu, ainsi que ceux qui viendront après eux. Je sais qu’un jour viendra où je n’irai plus sur leurs tombes, quelle qu’en puisse être la raison. Malade, vieille ou décédée, je laisserai leurs tombes à l’abandon, mais ceux qui les verront sauront qu’ils ont existé.
Très bonne journée et très bon week-end à toutes et à tous. Marie-Catherine |