Je vous remercie de tout coeur pour vos gentils mots réconfortants. Cela fait toujours du "bien" de se sentir compris.
Ce que je comprends, c'est que de toute manière je ne peux pas faire autrement que de passer cette période difficile, mais je me demande si dans 2 ans ce sera toujours pareil. D'un côté je ne veux pas que ça aille mieux, car Fresbee est parti et ne reviendra pas et je ne veux en aucun cas l'oublier; d'un autre j'ai besoin d'aller mieux.
Les 3 premiers mois je rêvais souvent de lui. C'était assez drôle car il était revenu avec moi sur Lyon. Je le voyais et n'en revenais pas et ne cessais de lui dire "mais tu es mort, comment peux tu être ici" et j'en profitais pour lui donner à manger et le caresser, il ronronnait. Les réveils étaient brutaux car j'étais dévastée mais en même temps pleine d'énergie, je suis certaine qu'il était venu me rendre visite. Mais après ces 3 mois plus rien, il s'est envolé pour de bon ... Peut être s'est il réincarné et fera le bonheur d'une autre personne comme il l'a fait avec moi.
Je ressens toujours cette culpabilité mais je sais aussi que je m'en suis incroyablement occupée. Mon véto m'avais même dit qu'à certaine personne il aurait proposé l'euthanasie depuis longtemps mais qu'avec moi c'était différent, car je le surveillais chaque jour et voyais directement ce qui n'allait pas. Je faisais même venir un cachet des Etats Unis. Je crois sincèrement avoir tout fait, les frais pour les soins, les perfusions, hospitalisation je ne m'en préoccupais pas alors que je n'avais pas de travail à l'époque, je faisais vraiment tout. Et ce que je vais dire est surement méchant, mais parfois cela m'énerve de voir ces animaux trainés dans les rues, dont les propriétaires ne s'occupent absolument pas car eux vivent plus longtemps; et moi j'ai tellement fait, donné tellement d'amour mais mon petit prince n'aura même pas été jusqu'à 14 ans.
Je sais bien que j'ai pris la meilleure décision en abrégant ses souffrances, car je l'avais vu dans son regard et je voulais absolument lui éviter une fin de vie douloureuse, mais sans arrête je me dis "et si", et si j'avais encore insisté il serait peut être là . Le véto m'avait confirmé que c'était le mieux pour lui, il avait passé 3 jours en perfusion et les reins ne "repartaient" pas. La nuit je me suis réveillée, je le revois allongé dans la salle de bain, avec un regard me disant "laisse moi partir maman je suis fatigué", je l'ai pris dans le lit avec moi, il n'a pas changé de position et je pleurai car à cette seconde précise j'ai décidé que dès l'ouverture du cabinet j'irai mettre une fin à tout cela. Et je le revois chez le véto, tout curieux, la tête en l'air à regarder de partout. J'ai l'impression que les choses se sont passées trop vite, je le tenais et il a reçu la première pique pour l'anethésier. Je l'ai pris dans mes bras, il ronronnait, il s'est très vite endormi, le véto a dit que cela montrait qu'il n'avais plus vraiment la force de batailler. Et j'ai été lâche, sur les conseils du véto je suis partie. Fresbee était endormi et il me disait que cela ne servait à rien de le voir "raide" une fois la piqure finale, au départ il me conseillais de ne pas rester du tout. Et je ne cesse de revivre cette scène, j'aurai voulu une heure de plus en sa compagnie, j'ai l'impression d'avoir expédié tout ça tellement j'avais peur qu'il se sente mal. J'aimerai que ces images s'en aillent, mais elles restent mes derniers souvenirs avec lui.
Bon courage à vous tous en tout les cas, au moins ici nous comprenons ce que représente la perte d'une boule de poils, qui deviens un membre intégrant de notre vie, notre famille ... |