Je reviens sur ce que disait Katia plus haut concernant la difficulté à surmonter la perte des êtres chers.
Je me demande, parce que là encore, je n'ai aucune réponse, que des questions, si cela peut venir du fait qu'avançant en âge, la perte d'un être cher, humain ou animal, nous renvoie à notre propre fin, inéluctable certes, mais tellement plus proche, plus "concrète" qu'à la belle époque de nos 20 ans. Ou est-ce dû à l'accumulation d'évènements tristes qui nous fragilisent un peu plus à chaque fois ? Ou le fait de tous ces bonheurs vécus dont il ne nous reste que des souvenirs, doux parce que c'était le bon temps, mais aussi douloureux parce qu'ils nous rappellent que ce bon temps ne reviendra pas ? Est-ce dû au poids des regrets, aux espoirs envolés, à cette vie qui n'a rien, ou presque, de ce que l'on imaginait quelle serait ? Ou est-ce un mélange de tout cela ?
Quand j'avais 20 ans, j'avais le sentiment d'avoir une éternité devant moi, la vie était pleine de promesses, et malgré la perte de mon cocker, mort quand j'étais plus jeune, je n'imaginais pas que les êtres que j'aimais viendraient à disparaître. Le temps passant, et nous vieillissant, la mort devenait une réalité impossible à ignorer. Les plus âgés (grands-parents, parents) disparaissant les uns après les autres, j'ai réalisé un jour qu'ils étaient comme des "remparts" derrière lesquels je pouvais me cacher de la mort. Les remparts tombant les uns après les autres, plus possible de me voiler la face : un jour je serai en première ligne, et moi, servant de rempart à d'autres, je tomberai aussi, les exposant à leur tour.
Je me demande alors si, dans le cas de mes chats (étant célibataire et sans enfant), et cela n'engageant que moi, la douleur liée à leur perte ne serait pas exacerbée par mon incapacité à leur avoir servi de rempart contre la mort. Plus âgée qu'eux, et même si la mort n'a que faire de l'âge, c'était à moi de mourir, même s'il est sans conteste préférable qu'ils soient partis avant moi.
Quelqu'un a une idée sur la question ?
Bonne journée Marie-Catherine |