Ma petite Mimine,
Tu es partie hier matin et mon coeur est rempli de stupeur et d'une infinie tristesse. On t'avait détecté une sorte de calicivirose il y a quelques mois. Aprés un traitement qui semblait avoir marché tu semblais tenir le bon bout.La véto semblait plûtot optimiste;quand je t'y ai ramenée elle n'a pas voulu te donner d'autre cortisone. Je t'administrais un traitement d'entretien qui te maintenait à peu prés en forme puisque tu mangeais un peu à nouveau et avais de l'entrain. Je regrette vraiment beaucoup de n'avoir pas consulté un autre véto: les ulcères que tu avais dans la gorge n'étaient peut-être pas dus à la calicivirose. Ma pauvre petite chérie tu as peut-être été victime d'un mauvais diagnostic, de mon excés de confiance ou de ma négligence. je ne sais pas .... Je n'ai pas pris garde au départ à ta perte de poids puisque je vous avais mis au régime étant donné que vous étiez tous un peu grassouillets. Je me disais même que le régime avait bien marché.
Mais la semaine dernière en trés peu de jours, les choses se sont dégradées. Le véto de service a d'abord pensé en te voyant dans cet état que tu avais été empoisonnée ce qui n'était pas du tout possible. A son avis seule une tumeur du foie ou des os pouvait être à l'origine d'une détérioration aussi fulgurante. Il ne t'a pas gardée pensant que tu serais trop stressée et m'a confié le soin de te réhydrater et de te donner des aliments spéciaux. Il a trés bien fait. Malgré tous nos efforts, pauvre petite chérie tu es morte dans mes bras alors que nous te menions au cabinet vétérinaire pour mettre fin à tes souffrances. Car ma belle douce tu as beaucoup souffert. Je n'oublierai jamais tes miaulements de détresse et tes grands yeux pleins d'effroi. Je te remercie mille fois, petit amour d'être partie avant que l'on ne t'administre la piqûre finale. Merci ma belle innocente pour la confiance que tu m'as accordée jusqu'au bout. J'étais impuissante à soulager tes souffrances malgré mon grand désir de te soulager. Je n'oublierai jamais ces moments terribles, ni tes efforts pour rester propre jusqu'au bout,ni ces dernières nuits ou blottie bien au chaud dans mes bras tu semblais t'apaiser un peu sous mes caresses et mes bisous. Tout celà me crève le coeur, la douleur des gens et des bêtes qu'on est impuissant à soulager, je connais.
Et pourtant ma douce minette, nous t'avons sortie de la galère! Tu étais un chaton de la misère rachitique et souffreteux, né dans une grange délabrée, condamné à mourir de faim et de froid. L'amie qui t'a trouvée et confiée à moi en juin 2004 m'a demandé de venir te chercher au plus vite car tu dépérissais: ta misérable mère bien que tu ne sois pas encore sevrée ne pouvait plus te nourrir. En même temps que toi j'ai adopté ton frère tout noir Kawa devenu aujourd'hui un gros pépère. Il pesait 700g alors que tu n'en faisais pas 200. Petite puce chétive, tu ne voulais pas de lait maternisé. Alors je t'ai nourrie à la pâtée liquide et dopée à l'huile de foie de morue. Tu as vite pris des rondeurs et une jolie petite bedaine qui trainait un peu à terre car tu étais courte sur pattes. Le sauvetage avait si bien marché que je pensais te garder trés trés longtemps. Tu n'étais pas un chaton ordinaire. Tu étais sérieuse comme un petit pape, tu ne savais ni jouer, ni ronronner comme les autres. . juste me faire des calins avec ta tête minuscule en quête de caresses. D'ailleurs tu n'aimais que moi et te cachais devant les autres membres de la famille. Trés craintive tu avais peur de tout et tu es étais stérile. Tes grands yeux étranges étaient toujours effrayés.
Je t'avais appelée Chevêche car tu ressemblais à une petite chouette. mais comme tu accourais quand je t'appelais Mimine, Mimine tu es restée.
Tu nous as fait quelques frayeurs petite coquine! Tu avais entrepris plusieurs fois de grimper au sommet du cèdre gigantesque qui surplombe la maison sans pouvoir en redescendre. Nous avons même du faire appel à un élagueur pour te récupérer vu l'accueil que nous ont réservé les pompiers. Et quand il est arrivé à la cime pour t'attraper tu as sauté de branche en branche à toute allure pour regagner le sol. Je n'oublierai jamais ce bel aprés midi il y a quelques jours à peine où tu es sortie te mettre au soleil. Tu avais habilement subtilisé à ta soeur P'tite Blanche grande chasseresse, une grosse souris qu'elle avait capturée et tu la promenais fièrement. Je pensais que tu étais sur la voie de la guérison car tu venais aussi manger un peu de pâtée des chiens que tu préférais à la tienne. Au moment des repas tu sautais sur ma chaise frottant ta petite tête contre mon dos pour quémander un petit bout de jambon. Ma petite Mimine je ne t'oublierai jamais! Tu le sais bien toi qui me faisais tant confiance. Je ne trahirai jamais ni ton amour ni ton souvenir. Tu es partie rejoindre ma chère Duju et la pauvre Mamounette que je pleure toujours. Trois amours partis en bien peu de temps. Nous allons ensevelir ton pauvre petit corps martyrisé par la souffrance prés de ton cabanon favori où tu aimais tant te prélasser, non loin des premiers perce-neige. Tu vas beaucoup me manquer. Merci pour tout l'amour que tu m'as donné. Je t'aimerai toujours